Le Parlement européen a adopté par 310 voix pour, 120 contre et 152 abstentions, une résolution sur la situation durgence au Venezuela.
Reconnaissance de Guaido
Le Parlement a réaffirmé quil soutenait et reconnaissait pleinement Juan Guaidó comme le président par intérim légitime de la République bolivarienne du Venezuela, conformément à la Constitution du Venezuela. Il a soutenu sans réserve le programme de Juan Guaidó, qui consiste à mettre un terme à lusurpation, à établir un gouvernement national de transition et à organiser des élections présidentielles anticipées. Il a réaffirmé en outre son soutien sans réserve à lAssemblée nationale, seul organe démocratique légitime du Venezuela.
Indiquant quune part importante de la communauté internationale et une grande majorité des États membres de lUnion ont reconnu la légitimité de Juan Guaidó, le Parlement a demandé aux États membres qui ne lont pas encore fait de le faire de toute urgence. Il a demandé une nouvelle fois que les représentants diplomatiques nommés par le président par intérim légitime de la République bolivarienne du Venezuela, Juan Guaidó, soient pleinement reconnus comme ambassadeurs auprès de lUnion et de ses États membres.
Elections
Les députés ont réaffirmé être en faveur dune solution pacifique pour le pays par lorganisation délections présidentielles libres, transparentes et crédibles, fondées sur un calendrier fixe, des conditions équitables pour tous les acteurs, la neutralité du Conseil électoral national, la transparence et la présence dobservateurs internationaux crédibles. Ils ont demandé au SEAE, en coopération avec le Parlement européen, de proposer ses compétences dans le domaine de lassistance électorale.
Prenant acte de la création du groupe de contact international, le Parlement a souligné quil faut empêcher le régime illégal de Nicolás Maduro dutiliser ce groupe comme excuse pour retarder la résolution de la crise dans le but de se maintenir au pouvoir. Le Parlement a constaté labsence de résultats concrets obtenus jusquà présent par ce groupe, qui devrait avoir pour objectifs principaux de créer les conditions nécessaires à la tenue délections présidentielles anticipées et de faciliter lacheminement de laide humanitaire pour répondre aux besoins urgents de la population vénézuélienne.
Les États membres, la VP/HR et les pays de la région ont été invités à examiner la possibilité de convoquer une conférence internationale de bailleurs de fonds en vue dassurer un large soutien financier à la reconstruction et à la transition démocratique.
Répression et situation humanitaire
Le Parlement a réitéré ses inquiétudes concernant la grave situation durgence humanitaire et a dénoncé les abus en matière de maintien de lordre et la répression brutale par les forces de sécurité, qui ont entravé lentrée de laide humanitaire dans le pays. Il a souscrit pleinement à la demande du secrétaire général des Nations unies dune enquête indépendante et exhaustive sur les signalements faisant état de victimes.
Il a condamné fermement le harcèlement, la détention et lexpulsion de plusieurs journalistes couvrant la situation au Venezuela et condamné les descentes des services de sécurité de Nicolás Maduro et le placement en détention de Roberto Marrero, chef de cabinet du président par intérim Juan Guaidó, ainsi que la récente entrée par effraction au domicile de Sergio Vergara, membre de lAssemblée nationale.
Les députés se sont déclarés préoccupés par la présence de bandes armées terroristes et dorganisations criminelles au Venezuela et ont attiré lattention sur laggravation de la crise migratoire dans lensemble de la région. Ils ont salué les efforts et la solidarité dont font preuve les pays voisins. Ils ont indiqué que 87 % de la population vit désormais dans la pauvreté, que 78 % des enfants vénézuéliens sont menacés de malnutrition, que sur 1 000 enfants, 31 meurent avant datteindre lâge de 5 ans et que plus dun million denfants ne vont plus à lécole. Ils ont appelé la Commission à continuer à coopérer avec ces pays, non seulement en fournissant une aide humanitaire, mais aussi augmentant les ressources et en mettant en uvre une politique de développement.
Le Parlement a demandé des sanctions supplémentaires visant les avoirs illégitimes détenus à létranger par les autorités publiques et les personnes responsables des atteintes aux droits de lhomme et de la répression. Les autorités de lUnion européenne doivent restreindre les mouvements de ces personnes et de leurs plus proches parents et geler leurs avoirs et leurs visas.
En dernier lieu, le Parlement a réprouvé linfluence du régime cubain au Venezuela, qui, par le truchement de ses agents, a contribué à déstabiliser la démocratie et à renforcer la répression politique à lencontre des forces démocratiques de la nation. Cette intervention pourrait avoir des répercussions sur les relations entre lUnion européenne et Cuba, notamment sur laccord de dialogue politique et de coopération entre lUnion européenne et Cuba.