Transports maritimes: amélioration de la sûreté des ports
La Commission a présenté son Troisième rapport dévaluation sur la mise en uvre de la directive relative à lamélioration de la sûreté des ports.
Pour rappel, la directive 2005/65/CE complète le règlement (CE) nº 725/20042 sur lamélioration de la sûreté des navires et des installations portuaires en instaurant un système de sûreté dans toute lenceinte portuaire pour garantir un niveau de sûreté élevé et égal dans tous les ports européens fournissant directement des services maritimes.
Plus de 1.200 ports maritimes commerciaux sont exploités sur les 70.000 kilomètres de côtes de lUnion européenne, lune des régions du monde ayant le plus de ports. Parmi ceux-ci près dun millier entrent dans le champ dapplication de la directive, cest-à-dire tous les ports qui abritent une ou plusieurs installations portuaires faisant lobjet dun plan de sûreté approuvé en vertu du règlement.
Après un premier rapport adopté le 20 janvier 2009 et un deuxième adopté le 18 novembre 2013, ce troisième rapport expose les mesures engagées pour favoriser la mise en place de mesures de sûreté portuaire homogènes au niveau de lUnion, les progrès accomplis pendant la dernière période de référence de cinq ans et les problèmes encore persistants qui sont apparus au cours de la mise en uvre. Le rapport sappuie sur les retours dinformation des autorités nationales, les inspections conduites par la Commission et le dialogue entretenu avec les autorités nationales et les différents acteurs du monde maritime et portuaire.
Contrôle de la mise en uvre de la directive
Dès 2009, la Commission a mis en place un système lui permettant de recevoir, sur une base régulière, des informations des États membres sur la mise en uvre de la directive. Un dialogue assidu sest engagé avec les autorités des États membres en vue dobtenir, avec régularité, des informations fiables sur le niveau de réalisation des évaluations et ladoption des plans de sûreté des ports. La diminution du nombre de procédures dinfraction engagées constitue un indicateur de ce que la mise en uvre de la directive sest nettement améliorée.
Le grand nombre dinspections effectuées en matière de sûreté portuaire a également contribué de manière significative à ce niveau de sûreté élevé; les États membres échangent les résultats de ces inspections par lintermédiaire du comité MARSEC et léchange de bonnes pratiques est encouragé.
Les inspections menées, tant auprès des administrations nationales que directement sur un échantillon de ports, ont toutefois montré quil existait un décalage important entre, d'une part, lobjectif consistant à améliorer la coordination de la sûreté des ports entre les autorités locales, les exploitants portuaires et les services répressifs et, d'autre part, les résultats encore imparfaits constatés sur le terrain, même si de nets progrès ont été réalisés ces dernières années.
La définition du périmètre des ports aux fins de la sûreté demeure un problème pour certains États membres. Une autre difficulté essentielle concerne le réexamen quinquennal des évaluations de la sûreté portuaire et des plans de sûreté portuaire, lequel nest pas encore effectué partout.
Contrôle et surveillance des plans de sûreté portuaire
Le rapport constate que dans les ports européens, le niveau de coordination en matière de sûreté entre les autorités locales, les exploitants portuaires et les services répressifs a encore augmenté. Laction combinée de la mise en uvre du règlement et de lapplication de la directive a permis de réaliser un cadre crédible pour prévenir les atteintes à la sûreté des ports et obtenir une protection adéquate des navires et des activités commerciales dans les ports.
Si lincidence de ces mesures est difficile à évaluer pour ce qui concerne la dissuasion dactes terroristes, les autorités portuaires saccordent à dire que les conséquences sont appréciables au regard des actes de contrebande, des vols et des actes de malveillance, qui sont en nette diminution. Par ailleurs, la mise en place des mesures de sûreté a souvent conduit à revoir lorganisation des ports, comme par exemple la circulation et le stockage des marchandises, les contrôles daccès aux différentes parties du port ou la définition de zones daccès restreint au sein des zones dexploitation portuaire.
Conclusions et étapes futures
La Commission estime que le système actuel répond actuellement aux attentes et quà ce stade, il ny a pas lieu de modifier la directive 2005/65/CE relative à lamélioration de la sûreté des ports. La mise en place de plans prévoyant des mesures pour trois niveaux de sécurité différents permet de répondre aux besoins en matière de sûreté et aux besoins opérationnels en toute flexibilité.
Dans les mois à venir, les États membres réexamineront à nouveau les évaluations et les plans de sûreté portuaire conformément à la directive, qui prévoit ce réexamen au moins une fois tous les cinq ans. À cette fin, la Commission considère que la méthodologie développée dans létude TAPS II sur les aspects techniques de la sûreté portuaire - qui avait été confiée au Centre commun de recherche (JRC Ispra), pourrait venir à point pour redéfinir le périmètre des ports, eu égard notamment à la nécessité de prendre dûment en compte leur plan deau.
Par ailleurs, le programme de travail pluriannuel des inspections de la Commission continuera dinclure des contrôles approfondis des mesures de sûreté portuaire. Les inspections porteront nomment sur i) lapplication des procédures prévues par les plans de sûreté portuaire à appliquer aux passagers et aux véhicules devant être embarqués sur des navires rouliers (qui sont par nature particulièrement vulnérables) ; ii) la vérification que les États membres concernés coopèrent à lévaluation de la sûreté portuaire aux deux extrémités de la ligne maritime, dans le cas de services de transport maritime international.
La Commission restera vigilante sur lapplication de la directive et continuera à engager des poursuites lorsquelle le jugera nécessaire.