La Commission a présenté une synthèse des rapports annuels dexécution des programmes opérationnels cofinancés par le Fonds européen daide aux plus démunis en 2017.
Le Fonds européen daide aux plus démunis (FEAD) sattaque aux formes les plus graves de pauvreté dans lUnion, telles que la privation alimentaire, la pauvreté des enfants et le sans-abrisme. Si la proportion de personnes exposées au risque de pauvreté ou dexclusion sociale est passée de 23,5% à 22,4% en 2017, les risques dexclusion sociale, en particulier pour les enfants, les sans-abri, les personnes handicapées et les personnes issues de limmigration, restent un défi.
Un montant total de 3,8 milliards deuros (prix courants) est disponible au titre du Fonds. LUnion fournit jusquà 85% en sus des ressources allouées par les États membres, portant ainsi la valeur totale du Fonds à environ 4,5 milliards deuros.
Cette synthèse reflète les informations contenues dans les rapports dexécution pour lannée 2017. Tous les États membres, à lexception du Royaume-Uni, ont présenté un rapport dexécution.
Exécution financière
Globalement, lexécution financière des programmes du FEAD a continué de saccélérer en 2017. Sur le terrain, le montant total des dépenses publiques éligibles (nationales et européennes) approuvées pour soutenir les opérations du FEAD sest élevé à 637,3 millions deuros, contre 569,5 millions deuros en 2016 et nettement plus quen 2015 (444,2 millions deuros). Le montant des versements aux bénéficiaires en 2017 était inférieur à celui de lannée précédente (405,2 millions deuros, en 2017, contre 434,9 millions deuros en 2016), mais légèrement plus élevé quen 2015 (395,2 millions deuros).
Des progrès significatifs ont été réalisés en ce qui concerne les demandes de paiement présentées à la Commission. En 2017, les États membres ont déclaré au total 475 millions deuros de dépenses publiques éligibles, contre 353,4 millions deuros en 2016 et 46,3 millions deuros en 2015. En termes dexécution financière, au 31 décembre 2018, la Commission avait versé au total 955 millions deuros sous forme de paiements intermédiaires. À cette date, lexécution financière, exprimée comme le niveau des paiements intermédiaires effectués par la Commission, avait dépassé 25% de la dotation totale pour la période 2014-2020.
PO 1 Denrées alimentaires et Assistance matérielle de base
Vingt-et-un États membres ont fourni une aide alimentaire en 2017. Cinq États membres (ES, FR, PL, IT et BG) ont été à lorigine de 85% de la quantité totale de denrées alimentaires fournies en 2017. Les deux tiers de laide alimentaire étaient composés de produits laitiers, de farine, de pain, de pommes de terre et autres produits féculents. Cest en Italie et en Bulgarie, qui ont étendu leur programme daide alimentaire, que laugmentation des quantités de denrées alimentaires distribuées en 2017 a été la plus forte.
En 2017, les États membres ont distribué 25% dassistance matérielle de base de plus quen 2016 (9,4 millions deuros).
PO IIInclusion sociale
En 2017, quatre États membres ont apporté un soutien à linclusion sociale: DE, DK, NL et SE. Après un démarrage difficile en 2016, le projet «Elderly in the neighbourhood» («Les personnes âgées du quartier»), aux Pays-Bas, a obtenu de très bons résultats en 2017. Ce projet visait à réduire lexclusion sociale parmi les personnes âgées défavorisées. Après avoir intensifié les contacts avec le groupe cible, les Pays-Bas ont réussi à venir en aide à trois fois plus de personnes quen 2016. Plus important encore, au bout dun an, environ 52% des personnes âgées ayant bénéficié de laide étaient encore impliquées dans le programme, 39% dentre elles affirmaient que leur réseau social sétait élargi et 43% disaient avoir renforcé leurs compétences numériques et financières.
Obstacles à lexécution
Le suivi attentif du programme, ainsi que la coopération étroite établie entre les autorités et les organisations partenaires, ont permis de surmonter bon nombre des obstacles qui sont apparus, tels que : (i) les difficultés à entrer en contact et/ou à recueillir des informations auprès des bénéficiaires finaux en raison de contraintes juridiques ou de différences culturelles ; (ii) la complexité des procédures de passation de marchés publics ; (iii) la mauvaise qualité ou la pénurie de certains produits ; (iv) les problèmes de planification et de logistique liés à la distribution de laide.
Conclusions
Le rapport a conclu quen 2017, le programme du FEAD était en bonne voie en ce qui concerne la mise en uvre sur le terrain. La plupart des États membres disposaient dun programme bien établi et fonctionnant correctement, qui faisait lobjet dun suivi et daméliorations continus de la part des autorités de gestion. La fourniture dune assistance matérielle de base, qui avait pris du retard au départ, sest imposée récemment comme un deuxième élément essentiel du soutien apporté au titre du PO I. Le programme est venu en aide à des groupes cibles spécifiques, et plus particulièrement les sans-abri, en plus grand nombre quauparavant.
Après quatre années dexécution, bon nombre des personnes les plus démunies de lUE bénéficient aujourdhui dune assistance efficace. Malgré son budget limité, le FEAD complète les efforts mis en uvre au niveau national pour lutter contre la privation matérielle, la pauvreté et lexclusion sociale. Dans lensemble, des progrès considérables ont été accomplis dans la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020. Globalement, selon les données et estimations des organisations partenaires, laide fournie au titre du FEAD a concerné 12,9 millions de personnes en 2017.
Plusieurs États membres ont apporté des modifications importantes au programme en vue de le rendre plus efficace et daméliorer limpact sur les groupes cibles, mais il reste encore des points à améliorer. En outre, plusieurs États membres ont augmenté le financement de projets existants qui sétaient révélés efficaces. Les États membres devraient remédier aux faiblesses qui subsistent en ce qui concerne lexhaustivité des rapports annuels, répondre aux préoccupations actuelles en matière de fourniture et aborder les problèmes liés à lexécution financière, notamment au moyen de réunions de réexamen annuelles.