Aide financière aux États membres en vue de faire face à la lourde charge financière occasionnée à la suite du retrait du Royaume-Uni de l’Union sans accord
OBJECTIF : étendre le champ d'application du Fonds de solidarité de l'Union européenne afin de couvrir l'importante charge financière qu'un Brexit sans accord de retrait pourrait représenter pour les États membres.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : le Royaume-Uni a décidé de quitter lUnion européenne en recourant à la procédure prévue à larticle 50 du traité sur lUnion européenne (TUE).
À la suite d'une demande du Royaume-Uni, le Conseil européen est convenu, le 11 avril 2019, de proroger à nouveau le délai prévu à larticle 50, paragraphe 3, du TUE, jusquau 31 octobre 2019. À moins que le Royaume-Uni ne ratifie laccord de retrait dici au 31 octobre 2019 ou quil ne demande une troisième prorogation et que celle-ci soit adoptée à lunanimité par le Conseil européen, le Royaume-Uni quittera lUnion sans accord et deviendra un pays tiers au 1er novembre 2019.
Le Fonds de solidarité de lUnion européenne (FSUE) a été créé en 2002 pour soutenir les États membres de lUE et les pays en voie dadhésion dans des situations de catastrophe majeure découlant dévénements naturels tels que les inondations, les tempêtes, les séismes, les éruptions volcaniques, les incendies de forêt ou la sécheresse. Le Fonds peut être mobilisé sur demande du pays concerné si la catastrophe a une dimension justifiant une intervention au niveau européen.
Un retrait du Royaume-Uni sans accord, par ses effets perturbateurs et la pression quil exerce sur les finances publiques, pourrait constituer une catastrophe majeure. Par conséquent, il serait justifié dactiver le «principe de solidarité», lélément central du FSUE, pour en atténuer les effets.
CONTENU : la présente proposition vise à modifier le règlement (CE) nº 2012/2002 du Conseil instituant le Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE) afin d'étendre son champ d'application à certains types de dépenses publiques supplémentaires occasionnées par le retrait du Royaume-Uni de lUnion européenne sans accord.
Champ dapplication et éligibilité
En vertu du règlement modificatif, la notion de «catastrophes majeures» couvrirait les catastrophes naturelles ainsi que les situations dans lesquelles un État membre fait face à une lourde charge financière en conséquence directe du retrait du Royaume-Uni de lUnion sans accord.
Pour déterminer léligibilité à l'intervention du Fonds, la Commission propose de prendre comme référence la charge financière pesant sur les budgets des États membres qui doivent faire face à des besoins supplémentaires découlant dun retrait sans accord et directement liés à ce retrait. Laccès au FSUE serait déterminé par un niveau minimal de dépenses publiques liées au retrait sans accord fixé à 0,3 % du RNB ou à 1,5 milliard dEUR (le montant le plus faible s'appliquant), aux prix de 2011, soit la moitié du seuil applicable aux catastrophes naturelles. Il reviendrait à lÉtat membre de prouver ces dépenses et de démontrer quelles sont directement imputables au retrait sans accord.
Laide pourrait être utilisée, par exemple, pour apporter un soutien aux entreprises touchées par le retrait sans accord, y compris un soutien aux mesures daides dÉtat en faveur de ces entreprises et aux interventions connexes, pour appuyer les mesures visant à sauvegarder lemploi existant et pour assurer le bon fonctionnement des contrôles frontaliers, douaniers, sanitaires et phytosanitaires, notamment grâce à du personnel et des infrastructures supplémentaires.
La TVA ne constituerait pas une dépense éligible pas plus que la perte de recettes par un État membre.
Procédure
Les autorités nationales compétentes dun État membre pourraient adresser à la Commission, au plus tard le 30 avril 2020, une demande unique de contribution financière du Fonds. La demande devrait comporter au moins toutes les informations pertinentes sur la charge financière supportée par cet État membre.
Lorsque la Commission conclut que les conditions doctroi dune contribution financière du Fonds sont réunies, elle devrait soumettre sans tarder au Parlement européen et au Conseil les propositions nécessaires pour déclencher lintervention du Fonds et autoriser les crédits correspondants.
Les États membres qui présentent une demande de contribution financière du Fonds à la Commission en raison de la lourde charge financière occasionnée par le retrait du Royaume-Uni de lUnion sans accord pourraient demander le versement dune avance.
La Commission propose de relever le niveau des avances en cas de catastrophes, toutes catégories confondues, à 25 % de la contribution attendue du FSUE, dans les limites dun montant maximal de 100 millions dEUR. Elle propose également daugmenter le niveau total des crédits prévus pour les avances du FSUE dans le budget annuel, de 50 millions dEUR à 100 millions dEUR.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : afin de maintenir la disponibilité du FSUE en cas de catastrophes naturelles majeures, qui constituent sa finalité initiale, le recours au FSUE aux fins de la présente proposition devrait être limité à 50 % au maximum de son montant annuel disponible en 2019 et 2020.
La dotation annuelle maximale du FSUE est de 500 millions dEUR aux prix de 2011. En prix courants, cela représente 585,8 millions dEUR pour 2019, auxquels s'ajoutent 597,5 millions dEUR pour 2020, soit un total de 1.183,3 millions dEUR. Un montant maximal de 591,65 millions dEUR serait donc disponible aux fins de la présente proposition.