Le Parlement européen a adopté par 535 voix pour, 66 contre et 52 abstentions, une résolution sur limportance de la mémoire européenne pour lavenir de lEurope.
La résolution a été déposée par les groupes PPE, S&D, Renew, Verts/ALE et ECR.
2019 marque le 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé des souffrances humaines dune ampleur sans précédent et conduit à loccupation de pays européens pendant de nombreuses décennies.
La résolution a insisté sur le fait quil y a 80 ans, le 23 août 1939, lUnion soviétique communiste et lAllemagne nazie ont signé un pacte de non-agression, connu sous le nom de pacte germano-soviétique ou pacte Molotov-Ribbentrop, dont les protocoles secrets partageaient lEurope et les territoires dÉtats indépendants entre les deux régimes totalitaires selon des sphères dinfluence, ouvrant la voie au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Le Parlement a condamné toute démonstration et toute propagation didéologies totalitaires, telles que le nazisme et le stalinisme, dans lUnion européenne, ainsi que le révisionnisme historique et la glorification des collaborateurs nazis qui ont cours dans certains États membres de lUnion. Il sest alarmé de lacceptation, qui va croissant, didéologies radicales et dune régression vers le fascisme, le racisme, la xénophobie et dautres formes dintolérance au sein de lUnion européenne.
Le Parlement a invité les États membres à :
- procéder à une évaluation claire et fondée sur les principes en ce qui concerne les crimes et actes dagression commis par les régimes communistes totalitaires et le régime nazi ;
- célébrer le 23 août, Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires, tant au niveau de lUnion quau niveau national ;
- sensibiliser la jeune génération à ces problématiques en incorporant, dans les programmes et manuels scolaires de toutes les écoles dans lUnion européenne, lhistoire des régimes totalitaires et lanalyse des séquelles quils ont laissées ;
- condamner et à combattre la négation de lHolocauste sous toutes ses formes, notamment la banalisation et la minimisation des crimes commis par les nazis et leurs collaborateurs, et de veiller à ce que les discours politiques et médiatiques soient exempts de ce type de banalisation.
De manière générale, lUE a réclamé :
- une culture mémorielle partagée, qui dénonce les crimes commis par le passé par les régimes fasciste, stalinien et autres régimes autoritaires, de manière à permettre notamment à la jeune génération dacquérir la résilience nécessaire pour faire face aux menaces auxquelles la démocratie est confrontée à lheure actuelle ;
- que le 25 mai (anniversaire de lexécution de Witold Pilecki, héros dAuschwitz) soit proclamé Journée mondiale des héros de la lutte contre le totalitarisme ;
- laffectation de ressources financières suffisantes, dans le cadre du programme «LEurope pour les citoyens», au soutien à la commémoration et au souvenir des victimes du totalitarisme, comme demandé dans la position du Parlement sur le programme «Droits et valeurs» 2021‑2027.
En dernier lieu, le Parlement a réitéré que la Russie reste la plus grande victime du totalitarisme communiste et que sa transformation en un État démocratique sera entravée aussi longtemps que le gouvernement, lélite politique et la propagande politique continueront de blanchir les crimes communistes et de glorifier le régime totalitaire soviétique. Il a invité par conséquent la société russe à accepter son passé tragique.