Le Parlement européen a adopté par 417 voix pour, 200 contre et 40 abstentions, une résolution faisant objection au projet de règlement dexécution de la Commission modifiant le règlement dexécution (UE) nº 540/2011 en ce qui concerne la prolongation des périodes dapprobation des substances actives amidosulfuron, béta-cyfluthrine, bifénox, chlorotoluron, clofentézine, clomazone, cyperméthrine, daminozide, deltaméthrine, dicamba, difénoconazole, diflubenzuron, diflufénican, fenoxaprop-P, fenpropidine, fludioxonil, flufénacet, fosthiazate, indoxacarbe, lénacile, MCPA, MCPB, nicosulfuron, piclorame, prosulfocarbe, pyriproxyfène, thiophanate-méthyl, triflusulfuron et tritosulfuron.
Le Parlement a estimé que le projet de règlement dexécution de la Commission ne respectait pas le principe de précaution. Selon les députés, la décision de prolongation de la période dapprobation du chlorotoluron nest pas conforme aux critères de sécurité énoncés dans le règlement (CE) n° 1107/2009 et ne repose ni sur des preuves que cette substance peut être utilisée en toute sécurité ni sur un besoin urgent et démontré de la substance active chlorotoluron pour la production alimentaire dans lUnion.
À lappui de son objection, le Parlement fait valoir que conformément au règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil, le chlorotoluron est, dans la classification harmonisée, une substance très toxique pour les organismes aquatiques, très toxique pour les organismes aquatiques avec des effets à long terme, susceptible de provoquer le cancer et susceptible de nuire au ftus.
De plus en 2015, le chlorotoluron a été inscrit par le règlement dexécution (UE) 2015/408 de la Commission sur la liste de substances dont on envisage la substitution au motif quil doit être considéré comme ayant des propriétés de perturbation du système endocrinien susceptibles de provoquer des effets nocifs chez lhomme et quil respecte les critères à remplir pour être considéré comme une substance persistante et toxique.
Les députés ont jugé inacceptable que lutilisation dune substance dont on sait quelle satisfait aux critères dexclusion des substances actives qui sont mutagènes, cancérogènes, toxiques pour la reproduction, ou qui ont des effets perturbateurs endocriniens, critères établis pour protéger la santé humaine et environnementale, demeure autorisée dans lUnion, ce qui met en danger la santé publique et environnementale.
Compte tenu de ces éléments, le Parlement a demandé à la Commission :
- de retirer son projet de règlement dexécution et à présenter au Comité un nouveau projet qui tienne compte des preuves scientifiques relatives aux propriétés nocives de toutes les substances concernées, en particulier le chlorotoluron;
- de ne présenter des projets de règlement dexécution en vue de prolonger les périodes dapprobation de substances que si, dans létat actuel de la science, il ne semble pas que la Commission présentera une proposition de non-renouvellement de lautorisation de la substance active concernée;
- de retirer les approbations concernant des substances pour lesquelles il existe des preuves ou des doutes raisonnables quelles ne satisferont pas aux critères de sécurité énoncés dans le règlement (CE) n° 1107/2009.
Les États membres sont invités à assurer la réévaluation correcte et rapide des autorisations des substances actives pour lesquelles ils sont les États membres rapporteurs et à veiller à ce que les retards actuels soient résorbés efficacement dans les meilleurs délais.