Résolution sur le projet de décision d’exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié MON 89034 × 1507 × MON 88017 × 59122 × DAS-40278-9 ou du maïs génétiquement modifié combinant deux, trois ou quatre des événements simples MON 89034, 1507, MON 88017, 59122 et DAS-40278-9, de produits consistant en ces maïs ou produits à partir de ceux-ci, en application du règlement (CE) nº 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil
Le Parlement européen a adopté par 435 voix pour, 207 contre et 18 abstentions, une résolution faisant objection au projet de décision dexécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié MON 89034 × 1507 × MON 88017 × 59122 × DAS-40278-9 ou du maïs génétiquement modifié combinant deux, trois ou quatre des événements simples MON 89034, 1507, MON 88017, 59122 et DAS-40278-9, de produits consistant en ces maïs ou produits à partir de ceux-ci, en application du règlement (CE) nº 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil
La demande dautorisation de mise sur le marché a été présentée aux autorités compétentes des Pays-Bas le 6 février 2013, par Dow AgroSciences Europe a, au nom de Dow AgroSciences LLC.
Observations des États membres
Les États membres ont formulé de nombreuses observations critiques au cours de la période de consultation de trois mois qui a suivi la publication de lavis favorable de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) adopté le 28 novembre 2018. Ils ont notamment indiqué quil est impossible démettre de conclusion définitive (en particulier en ce qui concerne les denrées alimentaires) quant aux effets à long terme, sur la reproduction ou le développement, des denrées alimentaires et/ou aliments pour animaux concernés et quil est indispensable de disposer de plus amples informations pour achever lévaluation des risques. Par conséquent, la sécurité ne peut être garantie.
Herbicides complémentaires
Les députés ont relevé que plusieurs études ont démontré que la culture de plantes génétiquement modifiées tolérantes aux herbicides entraîne une utilisation accrue dherbicides. La culture peut être exposée à des doses répétées de glufosinate, de glyphosate et de 2,4-D, ce qui peut entraîner une plus grande quantité de résidus lors des récoltes. Le glufosinate est classé comme toxique pour la reproduction (1B) et lapprobation de lautorisation du glufosinate dans lUnion est arrivée à échéance le 31 juillet 2018. En outre, des questions se posent encore sur le caractère carcinogène du glyphosate.
Il ressort également de plusieurs études, que des effets secondaires ont été observés, susceptibles de perturber le système immunitaire suite à lexposition aux protéines Bt et que certaines protéines Bt peuvent avoir des propriétés adjuvantes, ce qui signifie quelles pourraient renforcer les propriétés allergéniques dautres protéines avec lesquelles elles entrent en contact.
Processus décisionnel non démocratique
Les députés ont souligné que la Commission a déploré à plusieurs reprises le fait que depuis que lactuelle procédure dautorisation des OGM est entrée en vigueur, chaque décision dautorisation a été prise par la Commission sans le soutien de l'avis du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale des États membres. Ainsi, le renvoi du dossier à la Commission pour décision finale, qui aurait dû constituer une exception, est devenu la règle dans le processus décisionnel relatif aux autorisations de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux génétiquement modifiés.
Sur la base de ces considérations, le Parlement a estimé que la décision d'exécution de la Commission nétait pas compatible avec le droit de l'Union qui impose d'établir les bases afin d'assurer un haut niveau de protection de la vie et de la santé des personnes, de la santé et du bien-être des animaux, de l'environnement et des intérêts des consommateurs, tout en garantissant le bon fonctionnement du marché intérieur.
En conséquence, le Parlement a appelé la Commission à :
- retirer son projet de décision d'exécution;
- suspendre toute décision dexécution relative aux demandes dautorisation dOGM jusquà ce que la procédure dautorisation ait été révisée de manière à remédier aux lacunes de la procédure actuelle, qui sest révélée inadéquate;
- retirer les propositions relatives aux autorisations dOGM si le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale ne rend pas davis, que ce soit à des fins de culture ou dalimentation humaine et animale;
- ne pas autoriser de plantes génétiquement modifiées tolérantes aux herbicides sans évaluation complète des résidus de la pulvérisation dherbicides complémentaires, de leurs métabolites et de leurs formules commerciales telles quelles sont utilisées dans les pays où ces plantes sont cultivées;
- ne pas autoriser limportation de plantes génétiquement modifiées destinées à lalimentation humaine ou animale qui ont été rendues tolérantes à un herbicide non autorisé dans lUnion, en loccurrence le glufosinate ;
- nautoriser des sous-combinaisons dévénements empilés que si elles ont été évaluées de manière approfondie par lEFSA sur la base de données complètes présentées par le demandeur.
LEFSA est invitée à mettre au point et dutiliser systématiquement des méthodes permettant lidentification des effets non désirés dévénements génétiquement modifiés empilés, notamment par rapport aux propriétés adjuvantes des toxines Bt.
Le Parlement a réitéré son engagement à progresser dans ses travaux sur la proposition de la Commission en vue de la modification du règlement (UE) nº 182/2011 (comitologie). Il a demandé au Conseil de sattacher durgence à mener à bien ses travaux liés à cette proposition de la Commission.