OBJECTIF : modifier lactuel règlement sur le respect des règles du commerce international en vue de permettre à lUnion de faire respecter ses droits dans le cadre des accords commerciaux internationaux.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : le règlement (UE) nº 654/2014 du Parlement européen et du Conseil établit un cadre législatif commun pour lexercice des droits de lUnion au titre des accords commerciaux internationaux dans certaines situations spécifiques. Lune de ces situations concerne les mécanismes de règlement des différends prévus par laccord instituant lOrganisation mondiale du commerce (OMC) et par dautres accords commerciaux internationaux, y compris des accords régionaux ou bilatéraux.
Le règlement actuel permet à lUnion de suspendre des obligations une fois quune procédure de règlement dun différend est arrivée à son terme. Toutefois, il ne traite pas les situations dans lesquelles lUnion a le droit dagir en réponse à une mesure maintenue par un pays tiers, alors que le recours à la voie du règlement de différends est bloqué ou indisponible en raison de labsence de coopération du pays tiers ayant adopté ladite mesure.
Depuis plus de deux ans, lorgane de règlement des différends de lOMC (ORD) est dans limpossibilité de pourvoir les postes vacants au sein de lorgane dappel de lOMC. En raison du blocage des nominations, lorgane dappel ne comptera plus quun seul membre à compter du 11 décembre 2019. À partir de cette date, il ne sera donc plus en mesure de statuer sur de nouveaux appels.
En faisant appel des rapports des groupes spéciaux, des membres de lOMC pourront éviter des décisions contraignantes et, de ce fait, se soustraire à leurs obligations internationales. Lorsque le rapport dun groupe spécial fait lobjet dun appel, mais que lorgane dappel ne peut pas exercer ses fonctions, le différend se retrouve dans un vide juridique et demeure non résolu. Cela veut dire que, dans de tels cas, le système de règlement des différends de lOMC naura pas de caractère contraignant.
La situation actuelle, à savoir le blocage du règlement des différends dans le cadre de laccord de lOrganisation mondiale du commerce (OMC), exige que lUnion agisse le plus rapidement possible pour protéger ses intérêts.
CONTENU : la modification qui est proposée étend le champ dapplication du règlement (UE) nº 654/2014 sur le respect des règles du commerce international afin quil soit possible dagir lorsque les procédures de règlement des différends sont bloquées. La proposition permettrait à l'UE de réagir même si l'OMC ne statue pas définitivement en appel parce que l'autre membre de l'OMC partie au différend bloque le processus de règlement par une procédure d'appel destinée à rester en suspens.
Grâce au nouveau mécanisme, lUnion devrait être en mesure de suspendre rapidement les obligations découlant des accords commerciaux internationaux, y compris des accords régionaux ou bilatéraux, lorsquil nest pas possible de recourir efficacement à un mécanisme contraignant de règlement des différends parce que le pays tiers empêche lUnion de le faire.
En outre, la modification proposée couvre des cas similaires susceptibles de survenir dans le cadre dautres accords commerciaux internationaux, en particulier des accords régionaux ou bilatéraux, lorsquun pays tiers ne coopère pas dans la mesure nécessaire pour que le règlement des différends fonctionne, par exemple si le pays tiers ne désigne pas darbitre et si aucun mécanisme darbitrage de secours nest prévu pour que la procédure puisse néanmoins suivre son cours.
La proposition précise que, lorsque des mesures sont prises afin de restreindre les échanges avec un pays tiers dans de tels cas de figure, ces mesures devraient être proportionnées à lannulation ou à la réduction des intérêts commerciaux de lUnion causée par les mesures dudit pays tiers, conformément aux obligations de lUnion en vertu du droit international.
Enfin, la clause de révision du règlement (UE) nº 654/2014 devrait être renouvelée pour une nouvelle période de cinq ans. Dès lors, la Commission serait en mesure dexaminer lincidence de la modification.