Le Parlement européen a adopté, une résolution sur les institutions et organes de lUnion économique et monétaire: éviter les conflits dintérêts dans laprès-mandat. La résolution a été déposée par la commission des affaires économiques et monétaires.
Les députés ont rappelé que M. Farkas, directeur exécutif de lAutorité bancaire européenne (ABE), a accepté sa nomination au poste de directeur général de l'Association pour les marchés financiers en Europe (AFME) à compter du 1er février 2020 et quil a annoncé sa démission du poste de directeur exécutif de lABE à compter du 31 janvier 2020.
Les articles 16 et 17 du statut des fonctionnaires définissent les principes applicables au personnel qui quitte les institutions et comportent des dispositions sur la prévention des conflits dintérêts. Le Parlement considère que le conseil des autorités de surveillance de lABE a pris la décision dimposer à son directeur exécutif des restrictions relativement légères qui, selon lABE, permettent de régler la question du conflit dintérêts découlant de lacceptation de ses nouvelles fonctions à lAFME.
Soulignant l'importance d'une administration européenne ouverte, efficace et indépendante pour l'Union dans son ensemble, le Parlement sest dit préoccupé par le conflit d'intérêts qui résulte de la nomination du directeur exécutif de l'ABE au poste de directeur général de l'AFME à compter du 1er février 2020. Il a estimé que loccupation de ce poste à lissue dun mandat public sans période de restriction constituait un risque pour la réputation et lindépendance de lABE, mais aussi pour lensemble des institutions de lUnion.
Les députés ont demandé lapplication effective et systématique du statut, et notamment de son article 16, qui permet aux institutions de lUnion de refuser la demande dun ancien fonctionnaire d'exercer un poste spécifique si les restrictions ne suffisent pas à protéger les intérêts légitimes des institutions. Ils ont souligné que dans le cas de M. Farkas, linterdiction dun transfert direct à lAFME aurait pu être envisagée.
Le Parlement a dès lors invité le conseil des autorités de surveillance de lABE et le conseil d'administration de lABE à reconsidérer leur décision d'autoriser M. Farkas à occuper le poste de directeur général de lAFME.
Les députés ont souligné que les conflits dintérêts après lexercice dun mandat public et les conflits dintérêts liés au «pantouflage» constituent un problème commun à lensemble des institutions, organes et organismes de lUnion et de ses États membres. Ils ont dès lors insisté sur la nécessité dun cadre juridique unifié permettant de remédier efficacement à ces questions.
La Commission a été invitée à mettre en place un cadre juridique harmonisé pour la prévention des conflits dintérêts dans laprès-mandat afin de garantir l'application de normes éthiques élevées, étant entendu que les pratiques de lUnion devraient être alignées sur les normes internationales.
Dans son examen du cadre applicable à lissue dun mandat, la Commission devrait définir les domaines de risque spécifiques quil y aurait lieu de renforcer, et notamment lélargissement de la faculté de bloquer les changements demploi, et envisager également la prolongation éventuelle des périodes de restriction du personnel dencadrement supérieur, proportionnellement au cas particulier, afin de garantir légalité de traitement conformément à la charte des droits fondamentaux de lUnion.
La Commission devrait en outre élargir cet examen aux conflits dintérêts davant-mandat et envisager de renforcer les mesures existantes, comme la cession obligatoire dintérêts détenus dans des entreprises qui relèvent de lautorité de linstitution à laquelle appartient le fonctionnaire nouvellement nommé ou qui sont en relation avec cette institution.
Le Parlement a proposé à lensemble des députés au Parlement européen et des représentants de la Commission européenne et du Conseil de lUnion européenne de sabstenir de tout contact avec le directeur exécutif actuel lorsquil prendra ses fonctions de directeur général de lAFME pour une période de deux ans. Il a invité les services chargés de la délivrance des titres d'accès permanent («badges bruns») aux bâtiments du Parlement d'examiner dans le détail le cas de M. Farkas, en tenant compte de la possibilité de refuser la délivrance dun tel badge pendant cette période.