Le Parlement européen a adopté par 505 voix pour, 119 contre et 69 abstentions, une résolution déposée par les groupes PPE, S&D, Renew, Verts/ALE et ECR sur le nouveau cadre financier pluriannuel, les ressources propres et le plan de relance.
Les députés ont souligné que les citoyens européens devaient être au cur de la stratégie de relance, mettant en garde la Commission contre toute tentative visant à définir une stratégie de relance européenne en faisant appel non pas à la méthode communautaire mais à des mécanismes intergouvernementaux.
Un Fonds européen crédible de relance et de transformation
Le Parlement a invité la Commission à présenter un ensemble massif de mesures de relance conformément à sa résolution du 17 avril 2020. Il a demandé la création dun Fonds de relance et de transformation dun volume de 2000 milliards dEUR qui serait financé par lémission dobligations de relance à longue échéance garanties par le budget de lUnion et soumises à un plan de remboursement. La durée du Fonds serait fonction de limportance et de la durée escomptées de lincidence de la crise actuelle.
Cet ensemble de mesures prendrait la forme de prêts et, en majorité, de subventions, de paiements directs en faveur de linvestissement et de capitaux propres, le Fonds étant directement administré par la Commission. Laide financière devrait être accordée aux programmes figurant dans le budget de lUnion, qui font lobjet dun contrôle et dune participation du Parlement et qui répondent aux exigences voulues en termes daudit et dinformation financière.
Soutien aux PME, pacte vert, stratégie numérique
Le Fonds de relance et de transformation devrait saligner sur la structure et les objectifs du cadre financier pluriannuel (CFP) et être opérationnel dans les meilleurs délais cette année. Il devrait être financé en sus des politiques actuelles et futures de lUnion et ne devrait ni affecter les objectifs stratégiques de lUE ni se traduire par une réduction du CFP.
Les mesures de relance devraient soutenir les PME en augmentant les possibilités demploi et les compétences afin datténuer limpact de la crise sur les travailleurs, les consommateurs et les familles.
Par conséquent, les députés ont demandé que les investissements aient lieu en priorité dans le pacte vert, la stratégie numérique et la mise en place dune souveraineté européenne dans les secteurs stratégiques et quils s'accompagnent dune stratégie industrielle cohérente, dun raccourcissement et dune diversification des chaînes dapprovisionnement ainsi que dune réorientation des politiques commerciales. Ils ont plaidé pour la création dun nouveau programme européen indépendant en faveur de la santé.
Un cadre financier pluriannuel fort pour la relance de lUnion européenne et pour lavenir
Rappelant sa position relative à la nécessité dun CFP ambitieux répondant aux attentes des citoyens de lUnion, le Parlement a demandé que la proposition révisée de CFP 2021-2027 établie par la Commission comptabilise le nouveau Fonds de relance et de transformation en sus du prochain CFP.
Les députés ont mis en garde la Commission contre toute tentative visant à définir la stratégie de relance européenne sans quelle se fonde sur le CFP et sur ses programmes. Ils ont demandé que le Parlement soit associé à la définition, à l'adoption et à la mise en uvre du Fonds de relance et quil soit au cur du processus décisionnel afin de garantir la responsabilité démocratique.
Le Parlement a mis en garde la Commission contre le recours à des chiffres phares trompeurs lors de la présentation de son plan de relance et contre la présentation dun CFP révisé dans lequel le plan de relance serait financé au détriment de programmes existants ou futurs.
Nouvelles ressources propres
Le Parlement a plaidé pour une réforme du système des ressources propres de lUnion afin déviter une nouvelle augmentation des contributions directes des États membres au budget de lUE. Il a demandé que le plan de relance sinscrive dans un CFP revu à la hausse qui comporte de nouvelles ressources propres telles que : i) assiette commune consolidée pour limpôt sur les sociétés, ii) taxe sur les services numériques, iii) taxe sur les transactions financières, iv) recettes provenant du système déchange de quotas démission, v) contribution liée aux plastiques et vi) mécanisme dajustement des émissions de carbone aux frontières.
Les députés ont également rappelé leur position en faveur de la suppression de lensemble des rabais et des corrections, de la simplification de la ressource propre fondée sur la TVA et de lutilisation des amendes et des redevances comme recettes supplémentaires pour le budget de lUnion.
Le Parlement a demandé laugmentation immédiate et permanente du plafond des ressources propres afin de répondre aux besoins du CFP et du Fonds de relance et de transformation et de tenir compte de la baisse prévisible du RNB après la récession provoquée par la crise.