Résolution sur la situation de l’espace Schengen au temps de la pandémie de COVID-19
Le Parlement européen a adopté par 520 voix pour, 86 contre et 59 abstentions, une résolution déposée par la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, sur la situation de lespace Schengen au temps de la pandémie de COVID-19.
Les députés se sont déclarés préoccupés par la situation actuelle en raison des contrôles aux frontières intérieures introduits par un grand nombre dÉtats membres et de pays associés à lespace Schengen en réaction à lépidémie de COVID-19 et de leurs conséquences très graves sur les citoyens et les entreprises, notamment dans les secteurs du tourisme et du travail saisonnier. Ils ont estimé que des restrictions plus ciblées au niveau régional, y compris dans les régions transfrontalières, auraient été plus appropriées et moins intrusives.
Le Parlement a déploré que certains États membres aient introduit des contrôles et dautres restrictions aux frontières de manière soudaine et sans apporter suffisamment dinformations à leur propre population ni aux autres États membres. Il a invité les États membres à convenir quimposer des contrôles sanitaires minimaux constitue une meilleure option que la réintroduction de contrôles aux frontières intérieures.
Revenir à Schengen
Les députés ont affirmé quun retour rapide à un espace Schengen pleinement opérationnel était nécessaire pour préserver le principe de la liberté de circulation, qui est lune des plus grandes réussites de lintégration européenne et garantir la reprise économique de lUnion après la pandémie de COVID-19.
Le Parlement a invité la Commission à jouer un rôle de chef de file dans la coordination à léchelle de lUnion en vue de maîtriser la menace pour la santé des citoyens européens que constitue la COVID-19, tout en maintenant un espace Schengen sans contrôle aux frontières intérieures, dans le respect des principes de solidarité et de confiance réciproque. Déplorant les mesures bilatérales ou multilatérales prises sans coordination par des États membres isolés, à lissue de discussions menées en dehors du cadre européen, les députés ont exigé que tout accord respecte le principe de non-discrimination.
Les États membres ont été invités à lever les restrictions à la liberté de circulation à mesure que le confinement lié à la COVID-19 est assoupli.
Relancer lespace Schengen
Le Parlement a invité les États membres de discuter, aux côtés du Parlement, du Conseil et de la Commission, dun plan de relance de lespace Schengen, qui examine les moyens et les modalités du retour à un espace Schengen pleinement opérationnel sans contrôle aux frontières intérieures, et qui établisse des plans durgence en cas déventuelle deuxième vague, aussi vite que possible, afin déviter que les contrôles temporaires aux frontières intérieures ne deviennent semi-permanents à moyen terme.
Rappelant que lappréciation de la nécessité de réintroduire le contrôle aux frontières intérieures ou de le prolonger devrait se faire au niveau de lUnion, les députés ont invité la Commission à contrôler lapplication de lacquis de Schengen et à rendre compte au Parlement de la manière dont elle fait usage des prérogatives que les traités lui confèrent.
Les États membres qui ont introduit des contrôles aux frontières intérieures devraient présenter un rapport au Parlement au moins tous les six mois, en apportant des données précises sur les motifs de réintroduction des contrôles aux frontières intérieures.
Réformer la gouvernance de Schengen
À moyen terme, le Parlement a estimé nécessaire dengager une réflexion sur la manière de veiller à ce que les instruments législatifs de lUnion permettent une véritable gouvernance européenne de lespace Schengen et une réponse européenne efficace et coordonnée aux crises telles que la pandémie de COVID-19, tout en préservant le principe dabsence de contrôle aux frontières intérieures, qui est au cur du projet Schengen, très apprécié des citoyens européens.
La Commission est invitée à présenter une proposition visant à réformer la gouvernance de lespace Schengen à la lumière des enjeux actuels. Le Conseil est pour sa part invité à présenter dès que possible un nouveau projet de décision sur lapplication de la totalité des dispositions de lacquis de Schengen en Bulgarie et en Roumanie.