Résolution sur le travail forcé et la situation des Ouïgours dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang
Le Parlement européen a adopté par 604 voix pour, 20 contre et 57 abstentions, une résolution sur le travail forcé et la situation des Ouïgours dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang.
Le texte adopté en plénière avait été déposé en tant que résolution commune par les groupes PPE, S&D, Renew, Verts/ALE et ECR.
Condamnation du travail forcé et de lexploitation des minorités ouïgoure
Le Parlement a condamné fermement le système de travail forcé mis en place par le gouvernement, en particulier lexploitation des minorités ouïgoure, kazakhe et kirghize et dautres groupes musulmans dans des usines situées à lintérieur et à lextérieur des camps dinternement du Xinjiang. Il a également condamné le transfert de travailleurs forcés vers dautres divisions administratives chinoises et le fait que des marques et des entreprises européennes connues bénéficient de cette main duvre.
Les députés sont également préoccupés par le régime de plus en plus répressif auquel de nombreuses minorités religieuses et ethniques, en particulier les Ouïgours et les Kazakhs, ont confrontées, lequel porte atteinte à leur dignité humaine et viole leur liberté dexpression culturelle, de croyance religieuse, leur droit à la liberté de parole et dexpression, et leur droit à la liberté de réunion et dassociation pacifique.
Déplorant les persécutions et violations graves et systématiques des droits de lhomme qui sont assimilables à des crimes contre lhumanité, le Parlement a demandé au gouvernement chinois :
- de mettre fin sur-le-champ aux pratiques arbitraires de détentions sans chef dinculpation, procès et condamnations pénales à lencontre des Ouïgours et des membres dautres minorités musulmanes,
- de fermer tous les camps et centres de détention et de libérer sans délai et sans conditions les détenus;
- de mettre fin aux programmes de travail forcé et de stérilisation massive soutenus par le gouvernement.
LUnion européenne est appelée à uvrer de manière volontariste à louverture dune enquête indépendante des Nations unies sur la Chine afin de garantir que ce pays rende compte des crimes commis.
Préoccupés par les informations selon lesquelles des Ouïgours résidant à létranger seraient harcelés par les autorités chinoises, les députés ont appelé la Commission et tous ses États membres à garantir la protection des membres de la diaspora du Xinjiang, à accélérer les demandes dasile présentées par les Ouïgours et dautres musulmans turciques et à ouvrir le dialogue avec les États doù les Ouïgours risquent dêtre expulsés vers la Chine.
Les députés ont également demandé aux autorités chinoises daccorder aux journalistes et aux observateurs internationaux ainsi quaux fonctionnaires de lUnion un accès réel et sans entrave à la province du Xinjiang et un accès sans restriction aux camps dinternement.
Technologies de surveillance
Le Parlement a condamné fermement lutilisation généralisée de technologies de surveillance numérique pour surveiller et contrôler la population du Xinjiang, et les essais, dont on a récemment découvert lexistence, portant sur des logiciels de reconnaissance faciale capables de déclencher des alarmes spécifiques à lusage des autorités lorsque des membres de la minorité ouïgoure sont identifiés.
Inquiets de voir que la Chine exporte déjà de telles technologies vers des États autoritaires à travers le monde, les députés ont demandé à lUnion et aux États membres de surveiller lacquisition et le développement de ces technologies, et de sabstenir de laisser leurs fournisseurs accéder aux financements publics et aux marchés publics nationaux et européens.
Stratégie globale de lUnion
Le Parlement a demandé à la Commission délaborer et de mettre en uvre une stratégie globale de lUnion qui vise à garantir de réels progrès en matière de droits de lhomme en Chine et à mettre en uvre le train de mesures convenu en juillet, y compris le programme «de sauvetage» pour les personnes opprimées en Chine.
Les autorités chinoises ont été exhortées à poursuivre la mise en uvre des réformes nationales requises pour la ratification du pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé en 1998, et à mettre en uvre les recommandations des organes des Nations unies chargés des droits de lhomme.
Le Parlement a affirmé son soutien au dialogue prévu entre lUnion et les États-Unis sur la Chine et demande instamment que les droits de lhomme figurent en bonne place à son ordre du jour.