Mise en œuvre de la directive 2000/78/CE du Conseil portant création d'un cadre général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail à la lumière de la CNUDPH
La commission de lemploi et des affaires sociales a adopté un rapport dinitiative de Katrin LANGENSIEPEN (Verts/ALE, DE) sur la mise en uvre de la directive 2000/78/CE du Conseil portant création dun cadre général en faveur de légalité de traitement en matière demploi et de travail à la lumière de la convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées (CNUDPH).
Les personnes handicapées sont massivement exclues du marché du travail et se voient refuser le droit de travailler sur un pied dégalité avec les personnes non handicapées.
Le taux de chômage des personnes handicapées (17,1 %) est près du double de la population générale (10,2 %). Seuls 50,6 % des personnes handicapées occupent un emploi, contre 74,8% des personnes non handicapées au sein de lUnion. Les femmes handicapées continuent dêtre confrontées à des discriminations multiples dans tous les domaines de la vie. Seulement 20,7% dentre elles ont un emploi à temps plein.
Les députés demandent aux institutions de lUnion et aux États membres de réaffirmer leur engagement à parvenir à légalité inclusive des personnes handicapées et dintensifier leurs efforts en vue de créer un marché du travail accessible et sans discrimination pour les personnes handicapées. Ils estiment quune révision de la directive sur légalité en matière demploi doit avoir lieu dès que possible en vue de lharmoniser avec les dispositions de la CNUDPH et de mettre en uvre un processus visant à assurer la participation directe et totale des organisations représentatives de personnes handicapées.
Pour un lieu de travail inclusif et accessible
Le rapport demande à la Commission et aux États membres dadopter des normes de conception universelles et des lignes directrices relatives à laccessibilité des environnements, des programmes, des services et des produits.
Les États membres sont en particulier invités à :
- garantir des aménagements raisonnables à lintention des personnes handicapées sur le lieu de travail sans quaucun coût ne soit supporté par les travailleurs, à préparer des documents dorientation en ce sens et à fournir une formation pertinente dans des formats accessibles aux employeurs et aux travailleurs;
- utiliser ou examiner lintroduction de quotas contraignants en matière de diversité sur le lieu de travail avec des sanctions efficaces et proportionnées en cas de non-respect, y compris des amendes, dont le montant devrait être investi dans des programmes dinclusion;
- mettre en uvre des plans annuels contraignants en matière de diversité, assortis dobjectifs et dévaluations périodiques, et aider les employeurs à recruter des personnes handicapées, en établissant par exemple, sur base volontaire, une liste de candidats handicapés à partir de laquelle de nouveaux employés seront embauchés;
- accompagner lintroduction de quotas avec une formation des employeurs sur le contenu et la portée des règles applicables;
- adopter des politiques durables et inclusives en matière demploi, telles que des procédures de recrutement adaptées ou des emplois flexibles et personnalisés;
- utiliser des incitations fiscales et dautres mesures de soutien financier pour les entreprises qui recrutent des personnes handicapées, soutenir les entreprises inclusives par le biais des marchés publics et promouvoir la responsabilité sociale des entreprises en matière demploi de personnes handicapées.
Pour un lieu de travail sans discrimination
Les députés demandent à la Commission et aux États membres de lancer des campagnes de sensibilisation sur les contributions des personnes handicapées, dans des formats accessibles et en langues des signes, afin déliminer la stigmatisation et les préjugés qui existent à lencontre les personnes handicapées et de lutter contre le harcèlement et lexploitation.
Les États membres sont notamment invités à :
- prendre des mesures actives pour garantir la non-discrimination pour tous, y compris les personnes handicapées, afin dassurer laccessibilité des lieux de travail, des transports et de lenvironnement bâti, et de prévoir des aménagements raisonnables à toutes les étapes du travail, du recrutement à la promotion professionnelle, en passant par la mise en place de conditions de travail saines et la réadaptation à lemploi;
- prendre les mesures appropriées pour garantir que des conseils et une assistance juridiques raisonnables et accessibles puissent être obtenus et fournis aux victimes de discrimination à toutes les étapes du processus judiciaire;
- sattaquer à lécart actuel de rémunération basé sur le sexe, le handicap et les origines ethniques, et à lutter ainsi contre la discrimination salariale et le risque de pauvreté au travail pour les travailleurs confrontés à des obstacles au travail et qui sont soumis à de multiples discriminations, en particulier les personnes LGBTI, les femmes, les Roms et les réfugiés;
- ne pas priver les personnes handicapées de leurs prestations dinvalidité, qui couvrent les surcoûts liés à leur handicap, lorsquelles entrent sur le marché du travail ou lorsquelles dépassent un certain seuil de revenu.
Le rapport demande à la Commission et aux États membres dharmoniser la définition du handicap et dassurer la reconnaissance mutuelle du statut de handicap entre les États membres afin dassurer la libre circulation aux personnes handicapées et la jouissance de leurs droits de citoyenneté de lUE.
Enfin, les députés demandent la collecte, à léchelle de lUnion, de données relatives au handicap ventilées notamment par sexe, par âge, par type de handicap, par race/origine ethnique ou par orientation sexuelle, qui repose sur une approche fondée sur les droits de lhomme et inclut les personnes handicapées, qui étaient jusquà présent exclues des statistiques.