La commission de lenvironnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire a adopté un rapport dinitiative de de Javi LÓPEZ (S&D, ES) sur la mise en uvre des directives sur la qualité de lair ambiant: directive 2004/107/CE et directive 2008/50/CE.
La pollution atmosphérique est le plus grand risque sanitaire environnemental en Europe qui cause, selon les estimations les plus récentes de lAEE près de 400.000 décès prématurés par an. En 2008, les estimations de lincidence sur la santé de lexposition à long terme à la pollution atmosphérique dans lUE-28 indiquaient que les particules en suspension 2,5 étaient à lorigine dapproximativement 379.000 décès prématurés, et que le nombre de décès prématurés attribués au dioxyde dazote (NO₂) et à lozone troposphérique (O3) était, respectivement, denviron 54.000 et 19.400.
Un outil partiellement efficace qui doit être amélioré
Le rapport souligne que si les directives sur la qualité de lair ambiant ont permis détablir des normes européennes communes en matière de qualité de lair et de faciliter léchange dinformations, elles nont que partiellement réussi à réduire efficacement la pollution atmosphérique et à limiter ses effets néfastes sur la santé, la qualité de vie et lenvironnement.
Les députés se félicitent de lengagement pris dans le cadre du pacte vert pour lEurope de réviser les normes de qualité de lair et demandent à la Commission daligner les valeurs de PM10, de PM2,5, de SO2 et dO3 sur les lignes directrices de lOMS, ainsi que les valeurs pour le benzène (C6H6) et le benzo(a)pyrène (BaP) sur les niveaux de référence de lOMS, au moyen de modifications législatives apportées aux directives sur la qualité de lair ambiant. La Commission devrait en particulier proposer de remplacer les valeurs cibles actuelles (O3, As, Cd, Ni et BaP) par des valeurs limites.
Les normes révisées devraient également couvrir dautres polluants non réglementés ayant des incidences négatives démontrées sur la santé et lenvironnement dans lUnion, tels que les particules ultrafines, le carbone noir, le mercure et lammoniac. La Commission est invitée à dresser une liste de vigilance couvrant les substances qui constituent un sujet de préoccupation sanitaire pour les citoyens ou les milieux scientifiques, par exemple les microplastiques.
Mesure de la pollution atmosphérique
Les députés prennent acte du fait que les États membres ont mis en place un réseau de surveillance de la qualité de lair sur la base de critères communs définis par les directives sur la qualité de lair ambiant, comprenant plus de 4000 stations de surveillance et 16.000 points de prélèvement.
La Commission est invitée à renforcer les obligations prévues par la directive afin de garantir que les États membres effectuent des mesures de la qualité de lair à des emplacements appropriés et près des sources démission, et que les données collectées fournissent des informations sur les lieux où se produisent les concentrations de polluants atmosphériques les plus élevées.
Le rapport invite la Commission à :
- réexaminer les règles en matière de localisation des stations de surveillance et des points de prélèvement, et den établir de nouvelles qui soient obligatoires;
- définir de nouveaux indicateurs relatifs aux indices de qualité de l'air, qui reflètent mieux lexposition humaine à la pollution atmosphérique, tels que la densité de population autour des stations de surveillance et des points de prélèvement.
COVID-19 et pollution atmosphérique
Le rapport note que les mesures de confinement visant à lutter contre la propagation de la pandémie ont entraîné temporairement une réduction drastique de la circulation automobile et de lactivité industrielle et se sont par conséquent traduites par une diminution sans précédent des émissions et de la pollution atmosphérique à léchelle du continent, ce qui montre clairement lincidence des activités humaines sur lenvironnement.
Les députés suggèrent danalyser toutes les mesures afin de comprendre leur incidence et insistent sur la nécessité de prendre en compte les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 en matière de pollution atmosphérique lors de lélaboration de nouvelles mesures.
Des mesures strictes sappliquant aux principales sources de pollution
Les députés avertissent que toute nouvelle mesure sera inutile si la priorité nest pas accordée à la qualité de lair et à son intégration dans toutes les stratégies de lUnion au regard des dernières données scientifiques et de la législation de lUnion relative aux sources démission, telle que celle sur le climat, lénergie, les transports, lindustrie, lagriculture et la gestion des déchets.
Le rapport invite la Commission et les États membres à évaluer lefficacité de lensemble de la législation sur les émissions et à la renforcer tout en veillant à ce que cette législation soit respectée.
Amélioration des plans relatifs à la qualité de lair et application des directives sur la qualité de lair ambiant
Les plans relatifs à la qualité de lair, qui sont une exigence clé des directives sur la qualité de lair ambiant dans les cas où les États membres ne respectent pas les normes de qualité de lair, sont souvent inefficaces pour produire les résultats escomptés.
Les députés invitent la Commission à établir dans les meilleurs délais un ensemble dexigences minimales et de bonnes pratiques tant pour lélaboration que pour la mise en uvre des plans relatifs à la qualité de lair, afin de veiller à ce que ces plans définissent des mesures assorties déchéances qui sont proportionnées au problème de pollution quelles doivent résoudre.
En février 2021, 31 procédures dinfraction à lencontre de 20 États membres étaient toujours en cours concernant la mise en uvre des directives sur la qualité de lair ambiant. La Commission est invitée à prendre des mesures judiciaires dès quelle apprend que la législation de lUnion sur la qualité de lair nest pas appliquée et de réagir rapidement en saisissant la Cour de justice et en imposant des sanctions lorsque des infractions sont constatées.
Promouvoir la sensibilisation et laction des citoyens
Le rapport invite la Commission, les États membres et les collectivités régionales et locales concernées à lancer des campagnes dinformation et de sensibilisation publiques actualisées sur des thèmes tels que les différents types de polluants atmosphériques et leur incidence sur la santé humaine, ou les niveaux actuels de pollution atmosphérique sur le territoire concerné, en incluant des informations destinées aux groupes vulnérables, et à publier des classements des progrès, réalisés dans chaque zone de qualité de lair.