Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne
La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté le rapport intérimaire de Lukas MANDL (PPE, AT) sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (CE) nº 168/2007 portant création dune Agence des droits fondamentaux de lUnion européenne.
LAgence des droits fondamentaux de lUnion européenne joue un rôle clé qui consiste à fournir des informations, une assistance et des compétences en matière de droits fondamentaux ainsi quà défendre et protéger les droits fondamentaux au sein de lUnion européenne.
Les députés estiment que la proposition de règlement du Conseil représente une avancée permettant de rendre le travail de lAgence plus efficace mais regrettent que la base juridique retenue nécessite actuellement lunanimité au Conseil et lapprobation du Parlement, ce qui limite la contribution de ce dernier à la réforme.
La commission compétente invite le Conseil à tenir compte des considérations suivantes lors de la modification du règlement fondateur de lAgence :
Champ dapplication du règlement
Les actes ou activités de lUnion ou des États membres liés à la politique étrangère et de sécurité commune ou rentrant dans le cadre de celle-ci, ainsi quau sein de lespace de liberté, de sécurité et de justice, relèveront du champ de compétence de lAgence. À cet égard, les députés insistent sur les points suivants :
- le mandat de lAgence devrait couvrir la coopération policière et judiciaire en matière pénale, les questions liées au respect des droits fondamentaux aux frontières extérieures de lUnion ainsi que les questions liées à la reconnaissance mutuelle des décisions de justice entre États membres;
- lAgence devrait jouer un rôle important dans le cadre des procédures au titre de larticle 7 du traité UE et du rapport annuel sur létat de droit;
- lAgence devrait également apporter une contribution, dans le cadre du règlement (UE, Euratom) 2020/2092 relatif à un régime général de conditionnalité pour la protection du budget de lUnion;
- le rôle de lAgence en tant que défenseur des principes de la démocratie, de létat de droit et des droits fondamentaux devrait être souligné, en particulier à une époque marquée par des tendances autoritaires préoccupantes.
Le rapport encourage la Commission et le Conseil à incorporer systématiquement les données produites par lAgence dans leur processus décisionnel, ce à quoi sengagerait également le Parlement.
Coopération avec les pays tiers
Les députés préconisent délargir les possibilités de coopération avec les pays tiers, notamment avec les pays de lespace économique européen/association européenne de libre-échange, le Royaume-Uni après le Brexit et les pays relevant de la politique européenne de voisinage.
Domaines daction
Outre la lutte contre le racisme, la xénophobie et lintolérance, les députés mettent laccent sur lengagement de lAgence dans la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes et demandent à lAgence de continuer à se pencher sur lévolution des discours de haines et des crimes de haine et de publier régulièrement des rapports sur les cas survenus et les dernières tendances en la matière.
Le dispositif du nouveau règlement devrait couvrir également la lutte contre lantitsiganisme, lantisémitisme, lislamophobie et le racisme fondé sur la couleur de peau; la protection des droits des membres de minorités; le respect des opinions politiques ou autres.
Programmation annuelle et pluriannuelle
Les députés suggèrent dabandonner le cadre pluriannuel de cinq ans afin de permettre à lAgence dadapter ses travaux et ses axes thématiques aux priorités émergentes. LAgence devrait élaborer sa programmation en étroite consultation avec les agents de liaison nationaux.
Le projet de document de programmation devrait être envoyé à linstance préparatoire du Conseil compétente et au Parlement européen pour discussion. Ensuite, le directeur de lAgence soumettrait le projet de document de programmation au Conseil dadministration de lAgence pour adoption.
Conseil dadministration
La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures devrait avoir le droit de désigner un membre supplémentaire du conseil dadministration de lAgence. Les députés suggèrent dinclure une exigence de parité au sein des organes institués par le règlement fondateur de lAgence.
Évaluation et examen indépendants des activités de lAgence
Une évaluation externe indépendante devrait avoir lieu tous les cinq ans afin dévaluer les effets, lefficacité et lefficience des activités et réalisations de lAgence, ainsi que ses méthodes de travail. La Commission devrait transmettre le rapport dévaluation et les recommandations au Parlement, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, et les rendre publics.
Tâches
À la demande du Conseil, de la Commission ou du Parlement, lAgence devrait pouvoir mener des recherches scientifiques, des sondages, des études préparatoires et des études de faisabilité indépendants, ainsi que formuler et publier des conclusions et des avis sur des sujets thématiques spécifiques, y compris des évaluations par pays, des avis sur des propositions législatives à différentes étapes de la procédure législative et des avis sur les procédures au titre de larticle 7 du traité UE.
Le rôle actif de lAgence dans le cadre du futur mécanisme de lUnion pour la démocratie, létat de droit et les droits fondamentaux devrait figurer dans le règlement.