Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne
Le Parlement européen a adopté par 529 voix pour, 145 contre et 17 abstentions, une résolution sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (CE) nº 168/2007 portant création dune Agence des droits fondamentaux de lUnion européenne.
Le Parlement estime que la proposition de règlement du Conseil représente une avancée permettant de rendre le travail de lAgence des droits fondamentaux de lUnion européenne plus efficace. LAgence apporte une contribution importante en matière de respect des droits fondamentaux et son rôle doit être renforcé en tant quagence de lUnion à part entière, indépendante et gardienne des droits fondamentaux.
Réaffirmant sa détermination à donner à lAgence les moyens dexercer pleinement ses activités dans tous les domaines relevant de la compétence de lUnion, le Parlement a déploré de navoir pas pu contribuer davantage à la réforme de lAgence, rappelant quil aurait préféré la procédure législative ordinaire. Il a demandé à la Commission, comme elle la fait pour dautres agences dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, daugmenter suffisamment le budget de lAgence pour que celle-ci puisse pleinement sacquitter de son mandat.
Le Parlement a invité le Conseil à tenir compte des considérations suivantes lors de la modification du règlement fondateur de lAgence :
Champ dapplication du règlement
Les actes ou activités de lUnion ou des États membres liés à la politique étrangère et de sécurité commune ou rentrant dans le cadre de celle-ci, ainsi quau sein de lespace de liberté, de sécurité et de justice, relèveront du champ de compétence de lAgence. À cet égard, les députés ont insisté sur les points suivants :
- le mandat de lAgence devrait couvrir la coopération policière et judiciaire en matière pénale, les questions liées au respect des droits fondamentaux aux frontières extérieures de lUnion ainsi que les questions liées à la reconnaissance mutuelle des décisions de justice entre États membres;
- lAgence devrait jouer un rôle important dans le cadre des procédures au titre de larticle 7 du traité UE et du rapport annuel sur létat de droit;
- lAgence devrait également apporter une contribution, dans le cadre du règlement (UE, Euratom) 2020/2092 relatif à un régime général de conditionnalité pour la protection du budget de lUnion;
- le rôle de lAgence en tant que défenseur des principes de la démocratie, de létat de droit et des droits fondamentaux devrait être souligné, en particulier à une époque marquée par des tendances autoritaires préoccupantes.
Le Parlement a encouragé la Commission et le Conseil à incorporer systématiquement les données produites par lAgence dans leur processus décisionnel, ce à quoi sengagerait également le Parlement.
Coopération avec les pays tiers
Le Parlement a préconisé délargir les possibilités de coopération avec les pays tiers, notamment avec les pays de lespace économique européen/association européenne de libre-échange, le Royaume-Uni après le Brexit et les pays relevant de la politique européenne de voisinage.
Domaines daction
Les députés ont alerté sur laugmentation et la banalisation, dans de nombreux États membres, des discours de haine et de différentes formes de racisme, de xénophobie et dintolérance y associée qui se répandent à la faveur de la montée des mouvements extrémistes et sintensifient tout particulièrement en ligne, notamment depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Outre la lutte contre le racisme, la xénophobie et lintolérance et outre lengagement plus général contre toute forme de discrimination et de crimes de haine, le dispositif du nouveau règlement devrait couvrir également la lutte contre lantitsiganisme, lantisémitisme, lislamophobie et le racisme fondé sur la couleur de peau, la protection des droits des membres de minorités et le respect des opinions politiques ou autres.
Programmation
Les députés ont proposé dabandonner le cadre pluriannuel de cinq ans et ont suggéré que le projet de document de programmation soit envoyé à linstance préparatoire du Conseil compétente et au Parlement européen pour discussion. Ensuite, le directeur de lAgence soumettrait le projet de document de programmation au Conseil dadministration de lAgence pour adoption.
La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures devrait avoir le droit de désigner un membre supplémentaire du conseil dadministration de lAgence. Les députés ont suggéré dinclure une exigence de parité au sein des organes institués par le règlement fondateur de lAgence.
Évaluation et examen indépendants des activités de lAgence
Une évaluation externe indépendante devrait avoir lieu tous les cinq ans afin dévaluer les effets des activités et réalisations de lAgence, ainsi que ses méthodes de travail. La Commission devrait transmettre le rapport dévaluation et les recommandations au Parlement, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, et les rendre publics.
Tâches
À la demande du Conseil, de la Commission, du Parlement ou de sa propre initiative, lAgence devrait pouvoir mener des recherches scientifiques, des sondages, des études préparatoires et des études de faisabilité indépendants, ainsi que formuler des avis sur des sujets thématiques spécifiques, y compris des évaluations par pays, des avis sur des propositions législatives à différentes étapes de la procédure législative et des avis sur les procédures au titre de larticle 7 du traité UE.
Le rôle actif de lAgence dans le cadre du futur mécanisme de lUnion pour la démocratie, létat de droit et les droits fondamentaux devrait figurer dans le règlement.