De nouvelles voies pour une migration économique légale
Le Parlement européen a adopté par 495 voix pour, 163 contre et 32 abstentions, une résolution sur de nouvelles voies pour une migration économique légale.
Partant du principe que la migration est un phénomène normal, le Parlement a mis en exergue la contribution que les ressortissants de pays tiers apportent aux sociétés et aux économies européennes tout en soulignant que les besoins de migration doivent être gérés de manière ordonnée, sûre et régulière.
Afin douvrir de nouvelles voies à la migration économique légale, les députés ont demandé que lUnion se fixe des objectifs ambitieux et pérennes, tout en utilisant efficacement et le cadre juridique politique existant et en laméliorant.
Le cadre législatif actuel de lUnion
Rappelant que larticle 79 du traité FUE prévoit une gestion de la migration légale à léchelle de lUnion, le Parlement a engagé les États membres à élaborer une politique dimmigration commune, avec des règles communes sur les conditions dentrée et de séjour des ressortissants de pays tiers ainsi que sur des définitions des droits dont ils jouissent une fois légalement résidants dans lUnion, y compris les conditions régissant la liberté de circulation et de séjour dans dautres États membres.
Le cadre législatif actuel et les transpositions divergentes des directives existantes par les États membres ont créé de nombreuses incohérences pour les ressortissants de pays tiers. Le Parlement a recommandé de simplifier le cadre législatif en harmonisant les dispositions dans toutes les directives existantes sur la migration légale relatives aux procédures de demande, aux motifs dadmission et de refus, aux garanties procédurales, à légalité de traitement, à laccès au marché du travail.
Selon les députés, la mise en place dun cadre global de lUnion pour la migration légale i) favoriserait une migration plus ordonnée, ii) attirerait les travailleurs, les étudiants et les entreprises dont les marchés du travail nationaux et de lUnion ont besoin, iii) contribuerait à saper le modèle économique criminel des passeurs et des trafiquants dêtres humains, iv) améliorerait laccès à des conditions de travail décentes, et v) favoriserait lintégration des femmes et des hommes sur un pied dégalité.
Les États membres sont également invités à renforcer la coordination entre les autorités nationales pour ce qui est des programmes de mobilité des ressortissants de pays tiers à lintérieur de lUnion.
Pour la création dun réservoir de talents
De nouveaux outils seraient nécessaires pour aider à mettre en relation les employeurs et des employés potentiels, remédier aux pénuries sur le marché du travail et faciliter la reconnaissance des compétences et des qualifications formelles délivrées par des pays tiers au niveau de lUnion.
Le Parlement a dès lors proposé la mise en place dune plateforme européenne permettant de recenser et de mettre en correspondance les talents, qui servirait de guichet unique pour les travailleurs ressortissants de pays tiers, les employeurs de lUE et les administrations nationales.
Ce réservoir devrait couvrir tous les secteurs demploi, les travailleurs peu, moyennement et très qualifiés, ainsi que les emplois salariés et indépendants, y compris dans les PME et les start-ups. LUnion pourrait jouer un rôle majeur avec la mise en place, le contrôle et la surveillance de cet outil, y compris par des financements.
Les députés ont également recommandé de faciliter et daccélérer la reconnaissance mutuelle et la certification des diplômes, certificats et autres qualifications professionnelles, y compris lacquisition formelle et non formelle de compétences dans les pays tiers.
Relations renforcées avec les pays tiers et la promotion des voies dentrée légales
Compte tenu du vieillissement de la population de lUnion et de la diminution de la main-duvre, le Parlement estime que les programmes de mobilité de la main-duvre pourraient stimuler les marchés du travail de lUnion et contribuer à la croissance économique. La coopération mondiale et régionale en matière de migration devrait être soutenue comme moyen de renforcer la disponibilité et la flexibilité des voies de migration légale.
Les députés sont davis quun dialogue plus large en matière de migration, par exemple au moyen de sommets réguliers entre lUnion et divers pays tiers, pourrait faire en sorte de répondre plus facilement aux besoins des marchés du travail de lUnion et faciliter létablissement de partenariats équilibrés.
La résolution a également souligné le rôle important des envois de fonds et les avantages dune migration sûre et régulière, tant pour les pays dorigine que pour les pays daccueil. Elle a apporté son soutien aux efforts visant à résoudre les problèmes de «fuite des cerveaux» en développant les instruments permettant la migration circulaire. À cette fin, elle a demandé à la Commission danalyser les modèles actuellement appliqués par les autres pays, comme les systèmes à points.
Afin de faciliter la migration circulaire, les députés ont proposé lintroduction de la mobilité préférentielle, laccès aux permis renouvelables, le droit de nouvelle entrée et une prolongation de la période dabsence autorisée pour permettre aux ressortissants de pays tiers de retourner dans leur pays dorigine.
Pour un développement du cadre législatif de lUE
Le Parlement a affirmé que les directives sectorielles ne constituent une solution ni pour les besoins du marché du travail de lUnion, ni pour la question de la migration légale en général. Les députés estiment quà moyen terme, lUnion devrait séloigner dune approche sectorielle et adopter un code de limmigration définissant des règles générales dentrée et de séjour pour tous les ressortissants de pays tiers à la recherche dun emploi dans lUnion et harmonisant les droits dont jouissent ces ressortissants de pays tiers et leur famille.