OBJECTIF: mobiliser le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) pour aider la France confrontée à des licenciements dans le secteur de la fabrication dautres matériels de transport survenus chez Airbus.
ACTE PROPOSÉ: Décision du Parlement européen et du Conseil.
CONTENU: le 26 juillet 2021, la France a présenté une demande en vue dobtenir une contribution financière du FEM, à la suite de licenciements survenus chez Airbus.
Au terme de lévaluation de cette demande, la Commission a conclu, conformément à lensemble des dispositions applicables du règlement FEM, que les conditions doctroi dune contribution financière du FEM étaient remplies.
Fondements de la demande
La France a présenté la demande au titre du critère dintervention énoncé à larticle 4, paragraphe 2, point a), du règlement FEM, selon lequel au moins 200 travailleurs doivent être licenciés sur une période de référence de quatre mois dans une entreprise dun État membre.
La demande concerne 508 travailleurs licenciés dont lactivité a cessé au sein de lunité économique et sociale (UES) Airbus Commercial dAirbus (Airbus SE). Les licenciements effectués par lentreprise sont localisés dans les régions Midi-Pyrénées et Pays de la Loire. La période de référence de quatre mois sétend du 1er novembre 2020 au 1er mars 2021.
Événements ayant conduit aux licenciements et à la cessation dactivité
La division Commercial Aircraft dAirbus est lun des principaux fabricants daéronefs commerciaux. En raison de leffondrement général de laviation commerciale, et plus particulièrement des vols de passagers, causé par la pandémie de COVID-19, lactivité de la division Commercial Aircraft dAirbus est confrontée à de graves difficultés. La production daéronefs commerciaux a généré 67% du chiffre daffaires total dAirbus. À partir davril 2020, les plans de production ont dû être adaptés à la situation de crise, ce qui a entraîné une réduction dun tiers des niveaux de production.
Pour adapter ses effectifs à cette modification soudaine des plans de production, Airbus a dû mettre en uvre un plan de restructuration. Dans le cadre dun accord collectif à léchelle de lentreprise, 4.248 postes ont été supprimés rien quen France.
En guise de premier recours, Airbus a fait usage des dispositions de la nouvelle législation durgence adoptée en France en réponse à la pandémie. Les pouvoirs publics français ont lancé un programme de soutien au secteur. En outre, ils ont lancé un programme temporaire dactivité partielle de longue durée qui permet aux entreprises confrontées à des difficultés de réduire le temps de travail de leurs salariés. Bien que le nombre de licenciements ait pu être considérablement réduit, 2.246 emplois ont été supprimés.
Les autorités françaises expliquent que les régions concernées sont particulièrement touchées par la crise faisant suite à la pandémie de COVID-19. Les deux régions étaient déjà confrontées à une hausse du chômage avant la crise. À partir de 2018, les taux de chômage avaient commencé à diminuer légèrement, lorsque la crise a frappé en 2021. Au premier trimestre 2021, le taux de chômage sélevait à 6,9% dans les Pays de la Loire et à 9,4% en Occitanie.
En Occitanie en particulier, les licenciements devraient avoir une forte incidence sur le marché du travail et léconomie. La ville de Toulouse et la région environnante constituent le principal pôle aéronautique en Europe. Le secteur emploie 110.000 personnes. La région est fortement dépendante de laéronautique, qui est le secteur le plus important.
Dans les Pays de la Loire, lincidence de la crise aérienne sur léconomie locale et le marché du travail devrait être moins préjudiciable en raison de la forte diversification de léconomie régionale. Toutefois, il nexiste pas beaucoup de possibilités demploi pour les ingénieurs et techniciens aéronautiques.
Comme en Occitanie, lâge des travailleurs concernés risque dêtre un obstacle à leur réemploi, 11% des salariés concernés ayant plus de 55 ans.
Bénéficiaires
On estime à 297 le nombre de travailleurs licenciés qui devraient participer aux mesures.
Les services personnalisés à fournir aux travailleurs licenciés comportent les actions suivantes: i) prime création dentreprise de 15.000 EUR par bénéficiaire visant aider les bénéficiaires désireux de créer leur propre entreprise; ii) formation création dentreprise sadressant aux bénéficiaires qui ont demandé à bénéficier du régime daide à la création dentreprise; iii) allocation frais annexes formation création dentreprise; iv) indemnité différentielle de salaire visant à inciter à accepter un nouvel emploi, même si le salaire est inférieur à celui de lemploi précédent.
La France a indiqué que lentreprise qui licencie propose régulièrement à son personnel des formations dans lesquelles une attention particulière est accordée aux compétences numériques et aux compétences requises dans une économie efficace dans lutilisation des ressources.
Le coût total estimé sélève à 4.406.194 EUR; ce montant correspond uniquement aux dépenses pour les services personnalisés et ninclut pas de dépenses pour la préparation, la gestion, linformation et la publicité, les activités de contrôle et détablissement de rapports.
Proposition budgétaire
La dotation annuelle du FEM nexcède pas 186 millions dEUR (aux prix de 2018), comme le prévoit le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021-2027.
Au terme de lévaluation de la demande, la Commission propose de mobiliser le FEM pour un montant de 3.745.264 EUR, soit 85% du coût total des actions proposées, afin dapporter une contribution financière en réponse à la demande.