La commission de la pêche a adopté un rapport dinitiative dIsabel CARVALHAIS (S&D, PT) sur le thème «Vers une économie bleue durable au sein de lUnion: le rôle des secteurs de la pêche et de laquaculture».
Les députés se sont félicités de la nouvelle stratégie de la Commission pour une économie bleue durable dans lUnion, mais ils ont déploré labsence dobjectifs spécifiques pour les différents secteurs, en particulier la pêche et laquaculture en tant que secteurs importants de léconomie bleue.
Approche globale de léconomie bleue de lUnion européenne
Le rapport a insisté sur la nécessité de promouvoir une approche intégrée des différents secteurs de léconomie bleue, tout en soulignant que le soutien à léconomie bleue est une composante essentielle de la revitalisation de léconomie dans son ensemble et de lamélioration de la situation sociale et économique dans plusieurs secteurs, tels que le transport et le tourisme qui ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19.
Les députés estiment que léconomie bleue devrait bénéficier dun soutien financier approprié afin de permettre des investissements à grande échelle dans la recherche, la technologie et les infrastructures au niveau de lUnion et des États membres. Ils ont dès lors invité la Commission et lindustrie à évaluer les avantages que pourrait apporter la création dun partenariat européen en faveur du transport maritime, y compris avec le secteur privé, au niveau de lUnion comme au niveau international.
Le rapport a exhorté la Commission et les États membres à mettre en place de nouveaux projets et de nouveaux instruments pour que tous les acteurs de léconomie bleue fondent leurs activités sur lutilisation responsable et durable des ressources naturelles, la décarbonation et léconomie circulaire. Il a insisté pour que léconomie bleue durable se développe dans les limites écologiques, sappuie sur des avis scientifiques et favorise un milieu marin sain.
La Commission est invitée à proposer des initiatives législatives et non législatives, sur la base dévaluations appropriées de leur impact sur les secteurs de la pêche et de laquaculture, et à faire en sorte que léconomie bleue devienne le pilier fondamental de la réalisation des objectifs généraux du pacte vert pour lEurope et des stratégies de lUnion qui sy rapportent.
Le rapport a notamment insisté sur la nécessité :
- daméliorer la mise en uvre et de mieux coordonner les différents instruments financiers disponibles, y compris les fonds structurels et dinvestissement, afin de mieux promouvoir la stratégie en faveur de léconomie bleue;
- dimpliquer les communautés côtières et insulaires, en particulier celles liées à la pêche, à toutes les étapes du développement de léconomie bleue;
- dadopter une approche globale de tous les secteurs de léconomie bleue qui prenne en considération leurs interactions;
- de lutter contre la pêche illégale, non réglementée non déclarée et de conclure des partenariats bilatéraux avec les pays tiers, notamment les accords de partenariat de pêche durable et de lutte contre la pêche INN;
- détablir des conditions de concurrence équitables avec les produits importés de pays tiers et de veiller à ce que tous les produits de la pêche et de laquaculture consommés dans lUnion soient issus de systèmes alimentaires durables et répondent aux objectifs du pacte vert pour lEurope;
- de renforcer les droits et les conditions de travail des ressortissants de pays tiers travaillant sur des navires de lUnion;
- darticuler étroitement les accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD) avec laide au développement de lUnion dans le but daméliorer leur valeur ajoutée pour les communautés côtières, et de promouvoir la pêche artisanale en Afrique;
- de proposer des mandats ambitieux pour les ORGP, afin de protéger les ressources halieutiques dans les pays en développement et dans les eaux internationales;
- dachever les projets prioritaires inclus dans le cadre du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) pour lAtlantique, la Méditerranée et la mer Baltique, et de favoriser le développement des autoroutes de la mer du RTE-T.
Résilience, compétitivité et emploi
Reconnaissant que les efforts de relance de lUnion européenne doivent être centrés sur des objectifs de durabilité, de compétitivité et de croissance, le rapport a insisté sur la nécessité de disposer dinstruments de financement durables pour mener cette transition, notamment par le renforcement des investissements publics et privés. Il a invité la Commission et les États membres à soutenir le développement durable des chaînes de valeur de la pêche artisanale et de laquaculture, du pêcheur au consommateur. Il a également souligné la nécessité de reconnaître la valeur socioéconomique de la pêche récréative ainsi que sa contribution à une économie bleue.
Selon le rapport, les parcs éoliens en mer ne devraient être construits que si labsence dincidences négatives, sur les plans environnemental et écologique ainsi que sur les plans économique, socioéconomique et socioculturel, sur les pêcheurs et les producteurs aquacoles, est garantie.
Les députés ont défendu la création dun cadre financier approprié pour soutenir le développement de léconomie bleue et la création demploi, qui intègre et articule entre eux les différents instruments financiers disponibles - les fonds structurels et dinvestissement (Feampa, Fonds européen de développement régional, Fonds social européen, Fonds de cohésion), le programme Horizon Europe 2021-2027 et dautres.
Selon les députés, une plus grande sécurité de lemploi, davantage de sécurité du travail et des océans sains offrant de meilleurs revenus et une sécurité sociale dans le secteur de la pêche et de laquaculture sont essentiels pour attirer les femmes et les jeunes et assurer la continuité du secteur et lattractivité indispensable à son rajeunissement.
La Commission est également invitée à mettre au point de nouvelles formes de tourisme maritime et côtier durable, à promouvoir de nouvelles formes dactivités touristiques, à fournir des sources de revenus supplémentaires et à accroître lemploi tout au long de lannée afin de valoriser les zones maritimes et côtières, tout en protégeant lenvironnement et le patrimoine culturel bleu et en préservant les habitats marins et côtiers.
Transition bleue
Les députés ont demandé lélaboration dinstruments permettant une exploitation durable des ressources maritimes et une diversification de léconomie maritime, y compris en soutenant de nouveaux produits associés aux activités de pêche et dérivés de celles-ci, susceptibles de valoriser le patrimoine culturel et naturel, notamment grâce à un tourisme de qualité.
Le rapport a mis laccent sur limportance que revêtent la pêche et laquaculture pour les approvisionnements en protéines, qui sont essentiels pour la sécurité alimentaire, ainsi que pour le développement socioéconomique des communautés locales et la création demplois dans le monde. Il a plaidé pour des modèles daquaculture durables susceptibles de contribuer à la conservation des écosystèmes qui assurent une protection contre les effets du changement climatique.
Coopération, connaissance et innovation
Les députés ont appelé à une plus grande coopération entre les universités, les centres de recherche et dinnovation, les pouvoirs publics et lindustrie afin de promouvoir lutilisation déquipements, de méthodes, de techniques et de pratiques fondés sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles, capables daméliorer lefficacité et la sécurité au travail, la croissance économique et la compétitivité, ainsi que la durabilité environnementale. Ils ont invité la Commission à améliorer léchange dinformations et la coopération entre les pays, soulignant limportance dune planification de lespace maritime collaborative, inclusive et intersectorielle.