La commission de l'agriculture et du développement rural a adopté un rapport dinitiative de Carmen AVRAM (S&D, RO) concernant la mise en uvre du programme en faveur de la consommation de fruits, de légumes, de lait et de produits laitiers à lécole au titre du règlement portant organisation commune des marchés.
Les députés rappellent quun mode de vie sain, comprenant une activité physique régulière, est une question de plus en plus importante et devrait devenir une priorité pour la société. La promotion dune alimentation saine constitue une mesure préventive contre les maladies et un investissement dans la santé publique. Un enfant sur trois dans lUnion entre 6 et 9 ans est en surpoids ou obèse. Léducation nutritionnelle est essentielle pour stimuler des habitudes de consommation saines et devrait donc être améliorée dans toute lUnion.
Les principales conclusions et recommandations du rapport sont les suivantes :
Budget
Les députés regrettent que, dans de nombreux cas, le montant des financements de lUnion que reçoivent les États membres soit insuffisant pour atteindre tous les groupes cibles de toutes les régions, pour encourager toutes les écoles à participer et pour produire limpact souhaité. Ils déplorent que certains États membres nutilisent pas pleinement le budget disponible, principalement en raison du nombre élevé de procédures administratives et bureaucratiques.
La Commission est invitée à :
- augmenter le budget total alloué au programme en faveur de la consommation de fruits, de légumes et de lait à l'école et à envisager une redistribution équitable entre les participants au programme, afin de réaffecter les montants non utilisés par certains États membres à dautres États membres qui démontrent leur volonté et leur capacité dutiliser davantage que leur enveloppe indicative;
- tenir compte de la situation des enfants souffrant dallergies alimentaires graves, dintolérances et dautres restrictions alimentaires et à allouer des fonds supplémentaires à lachat de produits de substitution diversifiés, dans le cadre du programme, afin de garantir son inclusivité;
- évaluer la possibilité de synergies entre le programme à destination des écoles et les initiatives en faveur de petits déjeuners sains et programmes de distribution de repas réguliers à lécole existants, ainsi que dautres sources de financement;
- prendre des mesures afin que les États membres garantissent un niveau de qualité minimum pour les produits couverts par le programme
Mesures éducatives
Le rapport note la nécessité daligner les mesures éducatives sur les objectifs de la stratégie «De la ferme à la table» et du plan européen pour vaincre le cancer. Il souligne que les visites dexploitations agricoles sont un outil essentiel pour permettre aux enfants et aux adolescents de retrouver le contact avec lagriculture et de se familiariser avec les pratiques agricoles durables. Il souligne la nécessité de mieux associer les enseignants ainsi que les autorités compétentes concernées aux mesures éducatives et de promouvoir la participation dautres parties prenantes aux mesures éducatives.
Les députés invitent la Commission et les États membres à accroître lutilisation des outils numériques et du matériel dapprentissage numérique, en sappuyant sur les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19, dans le but de compléter, si nécessaire, les activités éducatives en présentiel. Ils invitent les États membres à veiller à ce quau moins 10% des fonds alloués chaque année au programme à destination des écoles au titre de laide de lUnion et de laide nationale soient affectés à des mesures éducatives.
Champ dapplication
Le rapport souligne que les produits destinés à être distribués devraient provenir de lUnion et être essentiellement non transformés, le cas échéant biologiques, produits localement et, si possible, assortis dindications de qualité européennes.
Les députés invitent la Commission à introduire des obligations permettant de garantir que les produits répondent à des critères objectifs, y compris des considérations sanitaires, environnementales, qualitatives et éthiques, le bien-être des animaux, la saisonnalité, la variété, la disponibilité de produits locaux, en donnant la priorité aux circuits dapprovisionnement courts. Ils encouragent la distribution dau moins 25% de produits biologiques dans le cadre du programme de lUnion à destination des écoles
Les députés insistent pour que les produits contenant des sucres, des graisses, du sel ou des édulcorants ne soient pas autorisés dans le cadre du programme. Ils suggèrent de placer des presse-agrumes automatiques en libre-service dans les écoles afin de permettre la production de jus dorange naturel (sans adjonction deau). Si la future mise en uvre du programme devrait être axée sur les crèches, les jardins denfants et les écoles primaires, il conviendrait également dêtre attentif aux écoles secondaires.
Rationalisation du processus administratif
Les députés invitent la Commission et les États membres à réduire la charge administrative liée à la mise en uvre du programme, en particulier dans le cadre des mesures de distribution, afin daccroître les taux de participation et lutilisation des budgets nationaux. Ils suggèrent de simplifier les procédures de passation de marchés, dallonger les durées dexécution des contrats et, ce faisant, de réduire la charge administrative liée aux inspections afin que les écoles qui souhaitent participer naient pas à supporter cette charge administrative.
Le rapport insiste sur le fait que les procédures de passation de marchés doivent garantir légalité daccès et la concurrence loyale, afin que les grands fournisseurs ne soient pas injustement avantagés au détriment des petits agriculteurs qui participent au programme. Les États membres devraient réduire et simplifier le niveau de documentation requis des bénéficiaires du programme et accroître lutilisation des outils numériques dans la gestion de la documentation.
Les députés proposent de créer un forum pour encourager les États membres à partager les meilleures pratiques afin de trouver des moyens efficaces de rationaliser la mise en uvre du programme.
Enfin, la Commission devrait élaborer une stratégie de communication et de publicité renforcée afin dencourager ladoption du programme par les écoles des États membres, en particulier ceux où les taux de participation sont faibles.