Coopération judiciaire: transmission des procédures pénales
La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté le rapport dAssita KANKO (ECR, BE) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à la transmission des procédures pénales.
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition comme suit:
Application
Le règlement sappliquera dans tous les cas de transmission de procédures pénales en cours dans les États membres de lUnion. La définition proposée de la victime est étendue aux personnes morales afin dy inclure les entités qui ont subi un préjudice ou une perte économique découlant directement dune infraction pénale.
Transmission dune procédure pénale
Une demande de transmission dune procédure pénale ne pourrait être émise que lorsque lautorité requérante estime que lobjectif dune administration efficiente et correcte de la justice serait mieux servi si la procédure pénale concernée était menée dans un autre État membre et lorsque cela est proportionné.
Lautorité requérante devrait également tenir compte des critères suivants:
- la ou les victimes sont des ressortissants ou des résidents de lÉtat requis;
- les consultations des autorités compétentes des États membres au titre de la décision-cadre 2009/948/JAI ont abouti à un accord sur la concentration des procédures parallèles dans un seul État membre;
- si la transmission de la procédure contribue ou non à la réalisation des objectifs de justice réparatrice.
Droits du suspect ou de la personne poursuivie
Si lautorité requérante décide de transmettre la procédure pénale à la suite dune demande émanant dun suspect ou dune personne poursuivie, ou dune victime, la décision sur la demande de transmission devrait être prise par les autorités compétentes de lÉtat requis. Un avis négatif du suspect ou de la personne poursuivie ou de la victime concernant la transmission de la procédure pénale ne devrait pas empêcher sa transmission si lautorité requise décide de laccepter.
Les députés ont clarifié les intérêts des victimes et les droits qui leur sont conférés dans le cadre de la procédure de transmission dune procédure, en habilitant déjà une victime (et pas seulement la «majorité des victimes») à proposer la transmission dune procédure pénale.
Pour autant que cela ne porte pas atteinte à la confidentialité dune enquête, ne porte pas préjudice de quelque autre manière à lenquête, nentrave pas la bonne administration de la justice ou naffecte pas les droits des victimes, le suspect ou la personne poursuivie, qui a déjà été informé quil est soupçonné davoir commis une infraction pénale ou quelle est poursuivie à ce titre, devrait être informé de lintention de transmettre la procédure pénale.
Lorsque le suspect ou la personne poursuivie décide de rendre un avis, celui-ci devra être rendu au plus tard dix jours après que le suspect ou la personne poursuivie a été informé de la transmission envisagée et sest vu offrir la possibilité de donner son avis.
Informations à fournir au suspect et à la personne poursuivie ainsi quaux victimes
Lorsquelle a pris la décision daccepter la transmission des procédures, lautorité requise, pour autant que cette transmission ne porte pas préjudice à lenquête, devrait informer immédiatement le suspect ou la personne poursuivie dans une langue quil ou elle comprend de lacceptation de la transmission par lautorité requise, à moins quil ou elle ne puisse pas être localisé(e) ou joint(e) en dépit des efforts raisonnables déployés par lautorité requise.
Lautorité requise devrait informer sans retard indu la victime qui reçoit les informations sur la procédure pénale conformément à la directive 2012/29/UE, telle que mise en uvre par le droit national, dans une langue quelle comprend, de lacceptation de la transmission par lautorité requise, à moins que cette victime ne puisse plus être localisée ou jointe.
Droit à un recours juridictionnel effectif
Le texte amendé précise que les suspects, les personnes poursuivies et les victimes ont droit à des recours juridictionnels effectifs dans lÉtat requis contre une décision daccepter la transmission dune procédure pénale. La juridiction devra prendre sa décision sur le recours juridictionnel, si possible, dans un délai de 60 jours.
Les États membres devraient prévoir que les suspects, les personnes poursuivies et les victimes disposent dun droit daccès au dossier ainsi que de tout autre droit procédural nécessaire à lexercice de leur droit à un recours effectif. Laccès au dossier devrait être limité aux documents liés à la transmission de la procédure pénale et afin dexercer leur droit à un recours effectif.
Coordination
Le rapport introduit une nouvelle disposition appelant à une coordination entre lautorité requise et lautorité requérante après la transmission en ce qui concerne les mesures provisoires qui ont été prises.