OBJECTIF : adopter l'accord sur l'interprétation et l'application du traité sur la Charte de l'énergie entre l'Union européenne, la Communauté européenne de l'énergie atomique et leurs États membres.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Conseil ne peut adopter lacte que si le Parlement européen a approuvé celui-ci.
CONTEXTE : le Traité sur la Charte de l'énergie (TCE) est un accord multilatéral de commerce et d'investissement applicable au secteur de l'énergie, signé en 1994 et entré en vigueur en 1998. L'Union européenne est partie contractante au TCE, aux côtés d'Euratom, 22 pays de l'UE. États membres (au 19 juin 2024), ainsi que le Japon, la Suisse, la Turquie et la plupart des pays des Balkans occidentaux et de l'ex-URSS, à l'exception de la Russie et de la Biélorussie.
Dans larrêt Komstroy, la CJUE a jugé que larticle 26, paragraphe 2, point c), du TCE doit être interprété en ce sens quil nest pas applicable aux différends opposant un État membre à un investisseur dun autre État membre au sujet dun investissement réalisé par ce dernier dans le premier État membre
Des tribunaux arbitraux nen continuent pas moins de se déclarer compétents et de rendre des sentences dans des procédures intra-UE. Selon la CJUE, toute sentence arbitrale de cette nature doit être considérée comme étant incompatible avec le droit de lUnion. Une telle sentence ne saurait donc produire des effets et ne saurait, par conséquent, être exécutée en vue de procéder au versement de lindemnisation accordée par celle-ci.
Les sentences prononcées dans des procédures arbitrales intra-UE portent atteinte à la mise en uvre effective du droit de lUnion. Il existe un risque de conflit entre les traités et le traité sur la Charte de lénergie tel quinterprété par certains tribunaux darbitrage, qui, sil était confirmé par les juridictions dun pays tiers, se transformerait de facto en conflit de lois en raison de la présence, dans les ordres juridiques de pays tiers, de sentences arbitrales enfreignant le droit de lUE.
Selon la jurisprudence de la Cour, le risque de conflit de lois est tel qu'il rend un accord international incompatible avec le droit de l'Union européenne. Le risque de conflit de lois devrait être éliminé. Ladoption dun instrument de droit international établissant la compréhension commune des signataires sur la non-applicabilité de larticle 26 du traité sur la Charte de lénergie comme base pour les procédures darbitrage intra-UE devrait contribuer à atteindre cet objectif.
La Commission, au nom de lUnion européenne et de lEuratom, et les États membres ont mené à bonne fin les négociations sur les termes dun tel accord. La communauté de vues exprimée dans ledit accord a été réitérée dans une déclaration relative aux conséquences juridiques de larrêt de la Cour de justice dans laffaire Komstroy et à la communauté de vues sur la non-applicabilité de larticle 26 du traité sur la Charte de lénergie en tant que fondement de procédures darbitrage intra-UE, du 26 juin 2024.
CONTENU : la proposition de la Commission prévoit l'adoption de l'accord sur l'interprétation et l'application du traité sur la Charte de l'énergie entre l'Union européenne, la Communauté européenne de l'énergie atomique et leurs États membres.
Ledit accord est nécessaire pour réaliser les objectifs de la politique énergétique de lUnion, tels que décrits ci-dessus. Le traité Euratom ne confère pas les pouvoirs requis. La décision dautoriser la signature de laccord au nom de la Communauté européenne de lénergie atomique doit par conséquent être adoptée sur le fondement de larticle 203 du traité Euratom.
La Communauté européenne de lénergie atomique est également partie contractante au TCE, de sorte quil échoit au Conseil de décider si lEuratom doit devenir partie à laccord interprétant ledit traité. La jurisprudence existante et les nombreuses interventions de la Commission devant des tribunaux arbitraux et des juridictions de pays tiers nont pas suffi pour assurer une mise en uvre effective du droit de lUnion et pour éliminer le risque de conflit entre le TCE et les traités FUE et UE. Pour avoir leffet escompté sur la pratique décisionnelle des tribunaux darbitrage, lacte à adopter doit être un acte de droit international. Aussi la Commission est-elle davis que la mesure qui simpose consiste à adopter un instrument prenant la forme dun accord entre les parties portant sur linterprétation du TCE.