Le Conseil et les représentants
des États membres ont adopté les conclusions sur les questions apparues
récemment dans le domaine du VIH/sida.
Mettant en exergue le rôle
important joué par l'Union européenne dans la lutte contre le VIH/sida, le
paludisme et la tuberculose, le Conseil accueille avec satisfaction le
document de la présidence qui porte sur ces questions et sur les obstacles
rencontrés dans les actions menées pour lutter contre le VIH/sida et assurer
la mise en œuvre effective du programme d'action européen. Le Conseil est
conscient que la lutte contre le VIH/sida ne peut être efficace que si l'on
adopte une approche globale prévoyant notamment une intensification
considérable des efforts pour réaliser l'objectif de l'accès universel à la
prévention, au traitement, aux soins et aux services d’accompagnement d'ici
2010.
Les présentes conclusions
traitent essentiellement de la tendance récente à la féminisation de la
pandémie du VIH/sida. Dans ce contexte, le Conseil demande, entre autres, à
la Commission et aux États membres de:
- favoriser l'adoption et le
renforcement, au niveau des pays, de mesures législatives, politiques et
administratives visant à promouvoir et à protéger les droits des femmes
et des fillettes et à les rendre moins vulnérables au VIH/sida, en
supprimant toutes les formes de violence, de stigmatisation et de
discrimination ainsi que toute forme d'exploitation sexuelle des femmes,
des fillettes et des jeunes garçons, y compris à des fins
commerciales ;
- promouvoir la promulgation et
l'application d'une législation destinée à faire respecter et à protéger
pleinement les droits des femmes ;
- lutter contre la violence à
caractère sexiste, notamment les mutilations génitales féminines et
définir et élaborer des mécanismes de protection sociale dont puissent
bénéficier les ménages touchés par le VIH/sida ;
- soutenir une participation
plus importante des femmes dans les enceintes où les politiques de lutte
contre le sida sont élaborées, décidées et mises en œuvre, et où des
fonds sont alloués ;
- soutenir l'inclusion de la
question de la féminisation du VIH/sida dans les programmes d'éducation
;
- renforcer les organisations
de femmes pour qu'elles puissent jouer un rôle actif dans l'élaboration
et la mise en œuvre de ces politiques ;
- promouvoir la collecte,
l'analyse et l'utilisation de données ventilées selon l'âge et le sexe,
et leur inclusion dans les rapports ;
- promouvoir des stratégies qui
garantissent que les programmes concernant la lutte contre le VIH/sida
et la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation
contribuent à la viabilité et au renforcement général des systèmes de
santé ;
- promouvoir un accès universel
aux services, aux droits et aux produits en matière de santé sexuelle et
génésique, y compris les préservatifs masculins et féminins, qui
constituent le moyen le plus efficace de réduire la transmission par
voie sexuelle du VIH ;
- soutenir une plus grande
participation des bénéficiaires potentiels, y compris les personnes
vivant avec le VIH, les femmes et les groupes de jeunes, à la
conception, l'élaboration et la mise en œuvre des programmes de santé et
droits en matière de sexualité et de procréation et des initiatives en
matière de lutte contre le VIH/sida ;
- promouvoir les liens entre
VIH/sida et santé et droits en matière de sexualité et de procréation
dans tous les plans et budgets existant au niveau national en matière de
développement ;
- poursuivre le dialogue avec
les décideurs dans les pays en développement concernant l'importance de
mettre en œuvre des mesures permettant d'augmenter et d'améliorer les
options qui s'offrent aux femmes dans le domaine de la prévention, à un
coût accessible, et l'importance de poursuivre la recherche et le
développement concernant ces outils ;
- travailler avec les
organisations existantes qui soutiennent actuellement la recherche sur
les microbicides afin d'élargir la base des bailleurs de fonds ;
- faire en sorte que l'on soit
mieux préparés au niveau local dans le but d'améliorer les capacités en
matière d'essais et de production, la formation du personnel médical et
l'élaboration de campagnes nationales de sensibilisation ;
- parrainer une conférence
d'experts, au niveau de l'UE ou au niveau international, consacrée au
développement des options en matière de prévention du VIH/sida ;
- traiter en priorité la
question de la vulnérabilité des enfants atteints par et vivant avec le
VIH/sida, en apportant un soutien à ces enfants, à leur famille et aux
personnes qui prodiguent des soins, aux femmes et aux personnes âgées ;
- apporter un soutien aux
campagnes de sensibilisation sur les liens existant entre VIH/sida et
éducation;
- appuyer le renforcement des
systèmes de protection sociale et juridique et la création de moyens de
subsistance moins précaires afin de soutenir les ménages qui élèvent des
orphelins et des enfants vulnérables ainsi que les ménages dont le chef
de famille est un enfant ;
- apporter un soutien en faveur
de programmes éducatifs complets qui traitent la question du VIH/sida de
manière systématique ;
- encourager l'échange d'informations
et de bonnes pratiques dans le cadre d'approches sectorielles du
VIH/sida et soutenir des programmes visant à accroître les capacités
dans le secteur de l'éducation.
Le Conseil souligne
l’importance d'assurer à long terme un financement suffisant, prévisible,
viable et accru pour lutter contre le VIH/sida, afin de pouvoir mettre sur
pied et renforcer les services de santé et d'autres services sociaux, y
compris des services de santé de base, et d'intensifier la recherche et le
développement sur de nouveaux et meilleurs instruments de prévention, de
traitement et de diagnostic précoce, y compris des vaccins, des médicaments à
usage pédiatrique et des microbicides, d'un coût accessible. À cet égard,
l'UE continuera à œuvrer pour combattre le VIH/sida en utilisant une vaste
gamme d'instruments de financement existant au niveau mondial et national,
dont le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme. L'UE entend, à titre collectif, maintenir et accroître le
financement de ce fonds
Le Conseil encourage la
Commission et les États membres à faire rapport sur les progrès enregistrés
sur les questions qui se posent à propos du VIH/sida, dans le contexte de la
mise en commun des activités de suivi et d'établissement de rapports concernant
le programme d'action européen, en 2008 et en 2010.