OBJECTIF : proposer une version révisée du système dentrée/sortie (EES) pour accélérer, faciliter et renforcer les procédures de contrôles aux frontières pour les ressortissants de pays tiers qui franchissent les frontières extérieures des États membres de lUnion européenne.
ACTE PROPOSÉ : Règlement du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE : en février 2013, la Commission avait présenté un train de mesures législatives concernant les frontières intelligentes afin de moderniser la gestion des frontières extérieures de lespace Schengen. Depuis lors, des réserves d'ordre technique, financier et opérationnel ont été émises au sujet de certains aspects de la conception des systèmes.
En conséquence, la Commission a décidé de:
- réviser sa proposition de 2013 relative à un règlement portant création dun système dentrée/sortie (EES) qui fait lobjet de la présente proposition;
- réviser sa proposition de 2013 relative à un règlement modifiant le code frontières Schengen afin dintégrer les modifications techniques qui résultent de la nouvelle proposition de règlement portant création dun système dentrée/sortie (EES);
- retirer sa proposition de 2013 relative à un règlement portant création dun programme denregistrement des voyageurs (RTP).
CONTENU : la présente proposition fait partie du train de mesures législatives concernant les frontières intelligentes destinées à renforcer le rôle des systèmes dinformation liés à la gestion des frontières extérieures de lUE ainsi quà renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Elle entend ainsi contribuer à moderniser la gestion des frontières extérieures en renforçant la qualité et lefficacité des contrôles, et aider les États membres confrontés à laugmentation du volume de voyageurs qui entrent et sortent de l'UE.
Les principales différences entre la proposition révisée et le texte de 2013 sont les suivantes :
Un seul système : seul est proposé, un système unique : le système dEntrée/Sortie.
Objectif du nouveau système EES : le champ dapplication du nouveau système dEntrée/Sortie inclut les franchissements de frontières de tous les ressortissants de pays tiers se rendant dans lespace Schengen pour un court séjour (c'est-à-dire d'une durée n'excédant pas 90 jours sur toute période de 180 jours), quil sagisse de voyageurs soumis à lobligation de visa ou exemptés de celle-ci ou, à terme, pour un séjour au titre dun visa ditinérance (dun an maximum).
Le système enregistrera le nom, le type de document de voyage et les éléments biométriques, ainsi que la date et le lieu dentrée et de sortie, ce qui facilitera le franchissement des frontières pour les voyageurs de bonne foi, la détection des personnes dépassant la durée de séjour maximale autorisée et lidentification des personnes voyageant sans papiers dans lespace Schengen. Il enregistrera également les refus dentrée.
LEES enregistrera par ailleurs les refus dentrée opposés aux ressortissants de pays tiers.
Interopérabilité : linteropérabilité serait assurée entre lEES et le VIS afin daccroître lefficacité et la rapidité des vérifications aux frontières.
Éléments didentification biométriques: si les propositions de 2003 relatives à lEES étaient basées sur 10 empreintes digitales, les propositions révisées suggèrent, quant à elles, lintroduction dune combinaison de 4 empreintes digitales et de limage faciale comme éléments didentification biométriques dès la mise en service de lEES. Les 4 empreintes digitales seraient utilisées lors de lenregistrement afin de vérifier si le ressortissant de pays tiers était déjà enregistré dans le système, tandis que limage faciale permettra de vérifier de manière rapide et fiable (automatique), lors de lentrée suivante, que la personne faisant lobjet du contrôle à la frontière est bien celle qui a déjà été enregistrée dans lEES.
A noter que le système dEntrée/Sortie remplacera le système actuel dapposition manuelle de cachets sur les passeports, qui prend du temps, ne fournit pas de données fiables sur le franchissement des frontières, ne permet pas de détecter les personnes dépassant la durée de séjour maximale autorisée ni ne répond aux cas de perte ou de destruction de documents de voyage.
Protection des données à caractère personnel: le volume des données à caractère personnel enregistrées dans lEES est considérablement réduit: 26 éléments de données devront être enregistrés dans lEES, au lieu de 36. Les droits relatifs à laccès, à la rectification et à la suppression des données à caractère personnel ont été clairement définis et garantis en accord avec les règles communautaires pertinentes en la matière.
La durée de conservation des données stockées a été fixée à 5 ans. Cette durée permet de réduire la fréquence de réenregistrement des données.
Allègement des formalités lors du franchissement des frontières: lapproche retenue à cet égard repose sur l'utilisation de systèmes en libre service et de portes électroniques, qui permettront aux ressortissants de pays tiers dentamer eux-mêmes la procédure de contrôle aux frontières, qui sera ensuite complétée par la fourniture d'informations supplémentaires au garde-frontière à la demande de celui-ci. Lutilisation de ces dispositifs visant à accélérer les formalités (introduits dans la proposition visant à modifier le code frontières Schengen) est facultative pour les États membres, accessible à la plupart des voyageurs et ne nécessite pas le développement dun nouveau système.
Par ailleurs, une base juridique harmonisée (également introduite dans les modifications apportées au code frontières Schengen) sera également créée en vue de lélaboration par les États membres, sur une base volontaire, de programmes nationaux denregistrement des voyageurs.
Accès des autorités répressives: dès la mise en service, les autorités répressives des États membres et Europol auront accès à lEES, dans des conditions strictement définies.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : pour les propositions de 2013, un montant de 1,1 milliard EUR avait été réservé, à titre indicatif, au développement dun EES et dun RTP. Pour la proposition révisée, basée sur loption privilégiée dun EES unique avec accès des autorités répressives, le montant nécessaire est estimé à 480 millions EUR.