OBJECTIF: procéder à la refonte du règlement instituant une Agence de l'Union européenne pour la coopération des régulateurs de l'énergie (ACER).
ACTE LÉGISLATIF: Règlement du Parlement européen et du Conseil
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide, conformément à la procédure législative ordinaire et sur un pied d'égalité avec le Conseil
CONTEXTE: le Parlement européen a adopté en septembre 2016 une résolution soulignant que le bon fonctionnement dun marché intégré de lénergie était le meilleur moyen de garantir des prix de lénergie abordables et la sécurité de lapprovisionnement en énergie, ainsi que de permettre lintégration et la production de volumes plus importants délectricité à partir de sources dénergie renouvelables, de manière économiquement efficace.
Lorganisation actuelle du marché de lélectricité est fondée sur les dispositions du «troisième paquet Énergie», adopté en 2009. Ce dernier a apporté des progrès tangibles aux consommateurs, mais de nouveaux développements ont entraîné des changements fondamentaux sur les marchés européens de l'électricité. Il s'agit notamment i) dune très forte montée en puissance des sources dénergie renouvelables pour la production délectricité, ii) de laugmentation des interventions de lÉtat dans les marchés de lélectricité aux fins dassurer la sécurité dapprovisionnement, et iii) des changements intervenus sur le plan technologique.
La présente initiative sur lorganisation du marché de lélectricité a donc pour but dadapter les règles actuelles du marché aux nouvelles réalités du marché, en permettant la libre circulation de lélectricité quand et où on en a le plus besoin. Il est également nécessaire dadapter la surveillance réglementaire aux nouvelles réalités du marché.
Actuellement, les principales décisions réglementaires sont prises par les autorités de régulation nationales, même dans les cas où une solution régionale commune est nécessaire. Même si lACER a permis de créer une enceinte pour la coordination de régulateurs nationaux ayant des intérêts divergents, son rôle principal se limite actuellement à la coordination, au conseil et au suivi.
Alors que les acteurs du marché coopèrent de plus en plus au-delà des frontières nationales et décident de certaines questions concernant lexploitation du réseau et le négoce de lélectricité à la majorité qualifiée au niveau régional, voire au niveau de lUnion, il ny a pas déquivalent de ces procédures de prise de décision régionale au niveau de la régulation. La surveillance réglementaire reste donc fragmentée, ce qui entraîne un risque de décisions divergentes et des retards inutiles.
Le renforcement des pouvoirs de l'ACER pour les questions transfrontalières nécessitant une décision régionale coordonnée contribuerait à accélérer et à rendre plus efficace la prise de décisions sur ces questions. En conséquence, la Commission estime nécessaire de réviser le règlement (CE) n° 713/2009 établissant lACER.
Les propositions de refonte du règlement instituant une Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l'énergie, du règlement sur le marché de l'électricité et de la directive sur les règles communes pour le marché intérieur de l'électricité sinscrivent dans lensemble plus large dinitiatives de la Commission intitulé «Une énergie propre pour tous les Européens». Ce paquet comprend les principales propositions de la Commission pour mettre en uvre l'Union de l'énergie.
ANALYSE DIMPACT: les options prises en considération sont celles visant à améliorer lACER en partant du cadre en vigueur. Loption approuvée par lanalyse dimpact permet ladaptation du cadre institutionnel de lUE aux nouvelles réalités du réseau électrique.
CONTENU: les principaux points de la proposition sont les suivants:
Objectifs et tâches : la proposition préserve le rôle principal de lACER en tant que coordinateur de laction des régulateurs nationaux. Des compétences supplémentaires limitées ont été attribuées à lACER dans les domaines où la fragmentation des décisions nationales concernant des questions de portée transfrontalière aboutirait à des problèmes ou à des incohérences pour le marché intérieur :
- par exemple, la création de centres opérationnels régionaux dans la proposition de refonte du règlement «électricité» prévoit un contrôle supranational qui doit être réalisé par lACER, étant donné que les centres opérationnels régionaux couvrent plusieurs États membres ;
- de même, lintroduction dune évaluation de ladéquation des moyens coordonnée à léchelle de lUE dans la proposition de refonte du règlement «électricité» prévoit une approbation réglementaire de sa méthode et de ses calculs qui ne peut être confiée quà lACER, puisque lévaluation de ladéquation doit être réalisée dans lensemble des États membres.
Si lattribution de nouvelles tâches à lACER exigera un renforcement de son personnel, le rôle de coordination de lAgence devrait alléger la charge pesant sur les autorités nationales, libérant ainsi des ressources administratives au niveau national.
Lapproche devrait rationaliser les procédures réglementaires (par exemple en introduisant lapprobation directe au sein de lACER au lieu de 28 autorisations distinctes). Le développement coordonné des méthodes notamment en ce qui concerne lévaluation de ladéquation) permettra déviter un surcroît de travail résultant de problèmes potentiels causés par une action de régulation nationale non alignée.
La liste des tâches a été actualisée afin dinclure les anciennes fonctions de lACER dans le domaine de la surveillance des marchés de gros et des infrastructures transfrontalières qui ont été attribuées à lAgence à la suite de ladoption du règlement.
En ce qui concerne ladoption des codes de réseau pour lélectricité, lACER sest vu attribuer davantage de responsabilités dans lélaboration et la présentation de la proposition finale de code de réseau à la Commission, même si le rôle du réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport délectricité (ENTSO-E) en tant quexpert technique est maintenu. La proposition attribue également une représentation formelle aux gestionnaires de réseau de distribution (GRD) au niveau de lUE, notamment en matière délaboration de propositions de codes de réseau, parallèlement à un accroissement de leurs responsabilités. LAgence serait habilitée à décider des termes, méthodes et algorithmes de mise en uvre des codes de réseau et lignes directrices pour lélectricité.
Pour les missions en contexte régional concernant uniquement un nombre limité de régulateurs nationaux, un processus décisionnel régional serait mis en place En conséquence, le directeur aurait à donner son avis quant à la question de savoir si le sujet en cause présente un intérêt essentiellement régional. Si le conseil des régulateurs reconnaît que cest le cas, un sous-comité régional du conseil des régulateurs devrait préparer la décision en question, qui serait finalement prise ou rejetée par le conseil des régulateurs lui-même Dans le cas contraire, le conseil des régulateurs décide sans lintervention dun sous-comité régional.
La proposition définit également un certain nombre de nouvelles tâches pour lACER, concernant la coordination de certaines fonctions liées aux centres opérationnels régionaux au sein de lAgence, concernant la surveillance des opérateurs du marché de lélectricité désignés et liées à lapprobation de méthodes et propositions relatives à ladéquation de la production et à la préparation aux risques.
Enfin, les principales caractéristiques de la structure de gouvernance existante, notamment le conseil des régulateurs, sont préservées
Il convient de noter que, d'une manière générale, les règles concernant l'ACER sont adaptées à lapproche commune sur les agences décentralisées de lUE convenue entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission. Toutefois, la Commission indique que des dérogations limitées par rapport à l'approche commune sont justifiées puisqu'elle considère qu'il est prématuré de transférer les pouvoirs décisionnels à un conseil d'administration comme prévu dans l'approche commune.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : l'impact budgétaire associé à la proposition dans le cadre du présent paquet concerne les ressources de lACER. Les nouvelles tâches qui doivent être remplies par lACER, notamment en ce qui concerne lévaluation de ladéquation des réseaux et létablissement de centres opérationnels régionaux, nécessitent lintégration progressive dun maximum de 18 ETP supplémentaires au sein de lAgence en 2020, ainsi que des ressources financières correspondantes, à savoir 1.038.000 EUR en 2020.