La Commission a adopté un rapport concernant la transposition par les États membres de larticle 118 bis de la directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain, telle que modifiée par la directive 2011/62/UE du Parlement européen et du Conseil.
Pour rappel, la directive 2011/62/UE sur les médicaments falsifiés a été adoptée pour répondre aux inquiétudes grandissantes concernant la présence de médicaments falsifiés dans la chaîne dapprovisionnement légale. En 2014 de flacons falsifiés dHerceptine (trastuzumab), un traitement contre le cancer, ont été découverts sur plusieurs marchés de lUE. La falsification touche également les médicaments contre les troubles sexuels ou lhépatite C.
La directive sur les médicaments falsifiés prévoit des dispositifs de sécurité obligatoires sur les médicaments soumis à prescription à compter de février 2019 (sauf pour ceux qui en sont explicitement exonérés) et instaure un logo commun à toute lUnion pour permettre lidentification des personnes proposant légalement des médicaments à la vente au détail en ligne (applicable à partir du 1er juillet 2015).
Larticle 118 bis de la directive 2001/83/CE impose aux États membres détablir les règles sur les sanctions applicables en cas dinfraction aux dispositions nationales adoptées conformément à la directive et de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de garantir la mise en application de ces sanctions. Ces dernières doivent être efficaces, proportionnées et dissuasives.
Le présent rapport donne une vue densemble des mesures de transposition adoptées par les États membres, ainsi quune analyse qualitative de leur efficacité. Pour son évaluation, la Commission sest appuyée sur létude TRANSPOSE menée par un contractant externe.
Transposition de larticle 118 bis dans les États membres: la principale conclusion du rapport est que la transposition par les États membres de larticle 118 bis est satisfaisante.
Au total, 26 États membres ont introduit des modifications dans leur législation en ce qui concerne les sanctions liées à la falsification de médicaments, substances actives et excipients, en vue de transposer larticle 118 bis.
En ce qui concerne la falsification de médicaments, les 28 États membres appliquent tous des sanctions pénales sous forme de peines demprisonnement. Dans 21 États membres, la falsification en soi est sanctionnée, sans quil soit nécessaire de prouver que le produit est dangereux pour la santé. En ce qui concerne les substances actives, 23 États membres appliquent des sanctions pénales, et pour les excipients, 14 États membres prévoient des sanctions pénales.
Lorsque la falsification de médicaments est passible de sanctions pénales, la peine de prison maximale est dau moins trois ans dans 20 États membres. Tous les États membres prévoient des amendes pour la falsification de médicaments.
Efficacité: un grand nombre des experts juridiques consultés dans le cadre de létude TRANSPOSE nont pas été en mesure de fournir des estimations de lefficacité des sanctions spécifiques en relation avec les médicaments, substances actives et excipients falsifiés.
Les experts de 10 États membres ont considéré que toutes les sanctions mises en place (pénales, civiles et administratives) ont eu au moins un certain effet en faisant reculer la présence de médicaments falsifiés dans la chaîne dapprovisionnement légale. Globalement, les sanctions administratives ont été plus souvent jugées efficaces.
Afin de consolider davantage les mesures en place et de renforcer leur efficacité globale, le rapport conclut que certains États membres pourraient envisager dinstaurer des sanctions pénales ou administratives supplémentaires en relation avec les médicaments, substances actives ou excipients falsifiés.
Les États membres devraient sassurer que les ressources et le personnel adéquats sont alloués à la mise en exécution des sanctions prévues (en formant de nouveaux agents dexécution par exemple).
Étant donné les difficultés dobtention destimations détaillées de lampleur de la falsification sur le marché de lUnion, la Commission estime que le suivi et la collecte de données pourrait permettre une évaluation plus précise de lefficacité des mesures nationales spécifiques.
Prochaines étapes: la Commission va continuer daider les États membres à mettre en uvre la directive sur les médicaments falsifiés, en particulier le système dauthentification des médicaments qui deviendra applicable dans les États membres en février 2019.
De plus, le logo européen pour les pharmacies en ligne devrait permettre aux consommateurs de ne pas acheter sans le savoir des médicaments auprès de fournisseurs illégaux, et contribuer aux efforts de mise en application menés par les États membres.
Le rapport souligne limportance dune coopération durable, du partage des meilleures pratiques et dun contrôle efficace de la législation en place pour décourager la falsification de médicaments au moyen de sanctions adaptées.