Le Parlement européen a adopté, par 499 voix pour, 70 contre et 102 abstentions, une résolution sur le rôle des villes dans le cadre institutionnel de lUnion européenne.
Dimension urbaine des politiques de lUE: les députés ont rappelé que la majeure partie de la population de lUnion (plus de 70 %) vivait en zone urbaine. Conformément à la charte de Leipzig, les villes européennes sont considérées «comme un bien économique, social et culturel précieux et irremplaçable» et doivent assumer la responsabilité de la cohésion territoriale.
Le Parlement a reconnu que la participation des villes dans le processus décisionnel de lUnion était facilitée par leur représentation au Comité des régions. Il a constaté que lUnion renforçait progressivement la dimension urbaine de plusieurs de ses politiques, comme en témoignent le concept des villes et communautés intelligentes (partenariat européen d'innovation), des projets tels que les initiatives communautaires urbaines (URBAN I et II), le réseau de développement urbain, la capitale européenne de la culture, la capitale verte européenne et la capitale européenne de l'innovation, la Convention des maires ou encore le programme urbain de l'UE («pacte dAmsterdam») qui établit une plateforme de coopération entre les États membres, les régions, les villes, la Commission, le Parlement européen, les organes consultatifs de lUnion et dautres partenaires afin de contribuer de manière informelle à la conception et à la révision de la législation européenne existante et future.
Les députés ont suggéré de coordonner, de renforcer et de formaliser le programme urbain, estimant que ce processus ne devrait pas rester volontaire et que les États membres et la Commission devraient davantage se lapproprier et sengager à examiner attentivement les recommandations qui leur sont adressées, ainsi quà les mettre en pratique.
Renforcer le rôle et la participation des villes: le Parlement a insisté sur le rôle essentiel que peuvent jouer les villes ainsi que les pouvoirs publics locaux au regard de la préparation, de la conception, du financement et de la mise en uvre des grandes politiques de lUnion, telles que la lutte contre le changement climatique. Les villes pourraient aussi jouer un rôle important dans les politiques extérieures de lUnion en tant quoutil de diplomatie publique.
Les députés ont plaidé pour une amélioration de la coordination et de lintégration des instruments et programmes consacrés aux villes dans les différentes politiques de lUnion, amélioration qui pourrait être concrétisée par la désignation d'un commissaire chargé de jouer un rôle de chef de file sur le plan politique.
Les nouveaux défis mondiaux en matière de sécurité et dimmigration, de transition démographique, de chômage des jeunes, de qualité des services publics, daccès à une énergie propre et abordable, de catastrophes naturelles et de protection de lenvironnement nécessitent des réponses locales. Les villes ont démontré leur capacité à gérer efficacement les actions coordonnées pour le développement durable. Les députés jugent dès lors nécessaire de développer la participation précoce et coordonnée des villes au processus décisionnel européen dans le cadre institutionnel actuel de lUnion et suggèrent de renforcer considérablement le rôle joué par les villes dans lélaboration des politiques à venir.
Le Parlement a insisté en particulier sur la nécessité de :
- renforcer la représentation des villes et des municipalités dans le cadre institutionnel actuel de lUnion, et de proposer, s'il y a lieu, davantage de représentants de léchelon local pour siéger au Comité des Régions;
- renforcer la participation des associations européennes représentant les autorités locales et les intérêts urbains dans le contexte de lélaboration des politiques, à linstar du réseau EUROCITIES et du Conseil des communes et régions dEurope (CCRE), entre autres ;
- réaliser une analyse dimpact territorial pour toutes les mesures et législations qui ont des répercussions à léchelon local.
Les villes comme espace de débat: les villes et les régions devraient être reconnues comme des pôles de développement de stratégies de lUnion, au sein desquels les problèmes rencontrés à léchelle mondiale sont soulevés et résolus à léchelon local. Elles devraient avoir un rôle de légitimation et contribuer à des campagnes de sensibilisation sur les droits des citoyens de lUnion. Pour devenir des espaces de débat sur lavenir de lUnion, les municipalités devraient nommer un conseiller chargé des affaires européennes. Un réseau regroupant ces conseillers devrait être instauré.
La résolution a proposé que le processus de consultation des citoyens soit organisé par le Parlement européen et le Comité des régions, en coopération avec les conseils municipaux de villes reconnues en tant quespaces de débat européen. Les conseils municipaux de villes reconnues comme des espaces de débat européen devraient être chargés de diffuser leur expérience, d'ordre professionnel et public, auprès des universités, des écoles locales et des médias.
Les députés ont proposé de lancer un programme-pilote pour la mise en place de 54 espaces de débat européens dans des villes qui ne sont pas des capitales, en veillant à une représentation équilibrée du point de vue territorial et du point de vue de la taille des villes. Ils ont souligné enfin limportance de procéder à un échange de bonnes pratiques entre les villes européennes.