Le Parlement européen a adopté par 634 voix pour, 46 contre et 24 abstentions, une résolution législative sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil visant à lutter contre le blanchiment de capitaux au moyen du droit pénal.
La directive proposée vise à établir des règles minimales concernant la définition des infractions et sanctions pénales dans le domaine du blanchiment de capitaux.
La position du Parlement européen adoptée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire a modifié la proposition de la Commission comme suit:
Définitions européennes des crimes liés au blanchiment dargent: les États membres devraient veiller à ce que toutes les infractions qui sont passibles dune peine demprisonnement au titre de la directive soient considérées comme des infractions principales en matière de blanchiment de capitaux.
La définition d«activité criminelle» au sens de la directive couvrirait tout type de participation criminelle à la commission de toute infraction qui, conformément au droit national, est passible dune peine privative de liberté ou dune mesure de sûreté dune durée maximale supérieure à un an ou, dans les États membres dont le système juridique prévoit un seuil minimal pour les infractions, de toute infraction qui est passible dune peine privative de liberté ou dune mesure de sûreté dune durée minimale supérieure à six mois.
La définition relative à l«activité criminelle» inclurait tout type de participation criminelle à la réalisation des infractions prévues dans la directive 2017/541 relative à la lutte contre le terrorisme ainsi que les infractions fiscales pénales liées aux impôts directs et indirects, telles que définies par le droit national.
Infractions de blanchiment de capitaux: en vertu de la directive, serait érigé en infraction pénale tout acte de blanchiment de capitaux lorsque celui-ci est commis intentionnellement et en sachant que les biens provenaient dune activité criminelle. Le fait se rendre complice, dinciter à commettre et de tenter de commettre une infraction de blanchiment de capitaux constituerait également une infraction pénale passible de sanctions.
Sanctions: afin de prévenir le blanchiment de capitaux dans toute lUnion, les États membres devraient faire en sorte qu'il soit passible dune peine demprisonnement maximale dau moins quatre ans.
Les États membres devraient également prévoir des sanctions ou des mesures supplémentaires, telles que i) des amendes, ii) lexclusion temporaire ou définitive de laccès aux financements publics, y compris aux procédures dappels doffres, aux subventions et aux concessions, iii) linterdiction temporaire dexercer une activité commerciale ou iv) linterdiction temporaire de se porter candidat à des fonctions électives ou doccuper un poste de fonctionnaire.
Les personnes morales seraient tenues pour responsable de toute infraction visée à la directive lorsque cette infraction est commise pour son compte.
Confiscation: les États membres devraient sassurer que leurs autorités compétentes gèlent ou confisquent, conformément à la directive 2014/42/UE, les produits provenant de la commission des infractions pénales de blanchiment de capitaux ou de la contribution à la commission de telles infractions, ainsi que les instruments destinés à être utilisés à ces fins.
Compétence: lorsquune infraction relève de la compétence de plus dun État membre, les États membres concernés devraient coopérer pour décider lequel dentre eux poursuivra lauteur de linfraction avec pour objectif de centraliser les poursuites dans un seul État membre.
Outils denquête: des effectifs suffisants et une formation ciblée adaptée, ainsi que des ressources et une capacité technologique devraient être mis à la disposition des services chargés des enquêtes.