Le Parlement européen a adopté une résolution sur le Cambodge, en particulier sur le cas de Kem Sokha.
La résolution a été déposée par les groupes PPE, S&D, ALDE, ECR,Verts/ALE et EFDD.
Les députés ont réclamé la levée de toutes les charges qui pèsent sur Kem Sokha, le président du parti du salut national du Cambodge, et sa remise en liberté immédiate. Ils ont mentionné leurs inquiétudes quant à létat de santé de M. Sokha et demandé aux autorités cambodgiennes de lautoriser à recevoir des soins médicaux appropriés.
Élections au Cambodge : notant que le parti du peuple cambodgien (PPC), au pouvoir, a obtenu la totalité des sièges en jeu à lAssemblée nationale lors des élections du 29 juillet 2018 et que la Cour suprême a annoncé la dissolution de ce parti, le Parlement a affirmé avec conviction que les élections cambodgiennes ne peuvent pas être qualifiées de libres ni déquitables et ont été largement condamnées par la communauté internationale. Les élections de 2018 étaient sans concurrence et ne répondaient pas aux normes internationales minimales caractérisant des élections démocratiques.
Le Parlement a appuyé la décision de suspendre laide électorale de lUnion en faveur du Cambodge et exhorté le gouvernement cambodgien à engager des réformes en faveur de la promotion de la démocratie et à appliquer les normes minimales internationalement reconnues lors des prochains scrutins, notamment lorganisation délections pluralistes, libres et équitables, la mise en place dune commission électorale nationale véritablement indépendante et la participation des ONG et des médias indépendants au suivi et à la couverture des élections.
Droits humains : les députés ont rappelé au gouvernement cambodgien quil doit respecter ses obligations et ses engagements concernant les principes démocratiques et les droits fondamentaux, qui constituent un volet essentiel de laccord de coopération conclu avec lUnion européenne. Le gouvernement du Cambodge a été invité à mettre un terme à toutes les formes de harcèlement et dabus et à tous les chefs daccusation politiquement motivés dont font lobjet les membres de lopposition politique, les défenseurs des droits de lhomme, des droits des travailleurs et des droits fonciers, les militants syndicaux, les membres de la société civile, les journalistes, etc.
Commerce avec lUnion : rappelant que le Cambodge jouit du régime de la nation la plus favorisée dans le cadre du système des préférences généralisées (SPG), à savoir le programme «Tout sauf les armes», les députés ont invité la Commission à la Commission à évaluer les conséquences possibles, pour ce qui est des préférences commerciales dont bénéficie le Cambodge, notamment denvisager la réalisation dune enquête au titre des mécanismes prévus dans le cadre du régime «Tout sauf les armes». Ils ont noté que lUE avait octroyé une aide de 410 millions deuros au titre de la coopération au développement pour la période 2014-2020, dont 10 millions deuros étaient destinés à financer la réforme électorale, un montant dont le versement a été suspendu. Le Parlement sest félicité de la mission dinformation menée par lUnion au Cambodge dans le cadre de cette initiative et a invité la Commission à communiquer ses conclusions au Parlement sans tarder.
Les députés ont invité le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et la Commission à :
- dresser la liste des personnes responsables de la dissolution de lopposition cambodgienne et des autres violations graves des droits de lhomme en vue de leur imposer, au besoin, des restrictions de visa et le gel de leurs avoirs ;
- agir et piloter les efforts afin que la trente-neuvième session du Conseil des droits de lhomme des Nations unies adopte une résolution ferme sur la situation des droits de lhomme au Cambodge.
En dernier lieu, le Parlement a invité le gouvernement cambodgien à renouveler le protocole daccord avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de lhomme dès son expiration le 31 décembre 2018.