Le Parlement européen a adopté une résolution sur les orientations budgétaires 2011 pour les autres institutions.
Il rappelle que le plafond de la rubrique 5 –Administration- se chiffre pour 2011 à 8,415 milliards EUR (soit une augmentation de 327 millions EUR par rapport à 2010, et une augmentation de 4% par rapport à 2010, dont 2% liés à l'inflation). Il rappelle également que le budget du Parlement pour 2010 se chiffrait à 1.607.363.235 EUR, ce qui représente, 19,87% de la rubrique 5 avant révision du CFP 2007-2013 (qui a réduit le plafond de la rubrique 5 de 126 millions EUR afin de contribuer au financement du Plan européen de relance de l'économie), et à 20,19% après cette révision.
Soulignant le fait que l'adoption des budgets 2010 et 2011 est exceptionnelle, car concordant avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne et la crise financière, le Parlement indique que cette situation engendre un dilemme politique au niveau de l'Union qui veut que l’on concilie à la fois le financement de l'ensemble des besoins budgétaires des institutions tout en s'imposant des restrictions budgétaires. Il rappelle, dans ce contexte, que le budget de l'Union représente moins de 2,5% des dépenses publiques totales de l'Union et que la rubrique 5 à elle seule correspond à 0,14% des dépenses publiques de toute l'UE.
Toutefois, le Parlement fait aussi remarquer qu'un certain nombre de domaines administratifs sont financés hors de la rubrique 5. Il demande dès lors que toutes les dépenses administratives soient incluses dans cette rubrique et que son plafond soit revu. Il insiste pour que l’on fixe des priorités budgétaires et que parmi celles-ci figurent les activités essentielles. L'évolution de la situation budgétaire devrait en outre être surveillée de près avant d'adopter des décisions définitives.
Plus globalement, le Parlement souligne la nécessité de renforcer la coopération interinstitutionnelle pour renforcer l'efficacité et l'efficience et réaliser des économies d’échelle notamment au niveau des dépenses immobilières : il invite à cet égard les autres institutions à élaborer une stratégie immobilière à moyen et à long terme allant dans ce sens. Des informations opportunes devraient être transmises en temps voulu au Parlement par les différentes institutions pour prendre les meilleures décisions budgétaires possibles. Ces informations devraient être aussi harmonisées que possible pour permettre une comparaison de l'espace immobilier et des coûts avec des recommandations éventuelles en ce qui concerne les coûts d'entretien, de rénovation et d'acquisition inutilement élevés. Parmi les autres possibilités d’économies, le Parlement suggère le recours au télétravail, en utilisant des systèmes informatiques sécurisés.
Parlement européen : en ce qui concerne le budget propre du Parlement, ce dernier souligne la difficulté à devoir gérer un certain nombre d'incertitudes liées au budget 2011, rendant toute prévision budgétaire précise, difficile. C’est pourquoi, il demande la mise en place de scénarios de base différents permettant de faciliter, grâce à une meilleure appréciation de leur impact financier, l'adoption des décisions politiques définitives, le moment voulu. Une fois encore, le Parlement se prononce pour un budget se fondant sur des demandes réalistes, au niveau prévisionnel. Il rappelle toutefois que l'excellence législative est et reste la priorité numéro un du Parlement et qu'il est essentiel de fournir à l'institution les moyens d'y parvenir. Le Parlement souligne également que les mesures garantissant le bon fonctionnement du traité de Lisbonne sont aussi prioritaires pour le budget 2011. Il indique à cet égard qu’il faudra veiller à la meilleure gestion possible des moyens disponibles.
Les autres éléments budgétaires à prendre en considération peuvent se résumer comme suit :
Autres institutions : en ce qui concerne les autres institutions de l’Union, le Parlement demande la présentation de demandes budgétaires réalistes et fondées sur les coûts, qui tiennent dûment compte de la nécessité de gérer au mieux des ressources limitées. Il souligne la nécessité de disposer d’informations sur les divers régimes de rémunération, d'indemnités et de frais de voyage des autres institutions afin de les comparer. Il demande également un bilan d'une des priorités de l'exercice dernier, à savoir la répartition entre institutions des moyens disponibles en matière de traduction. Il suggère que le même genre d’opération soit initié en 2011 dans le domaine de l'interprétation.
Question des salaires : le Parlement souligne, en ce qui concerne l'adaptation des salaires du personnel et le recours dont la Cour de justice a été saisie à ce sujet, que les coûts supplémentaires pour l'ensemble des institutions pourraient se chiffrer à quelque 135 millions EUR (pour la période allant de juillet 2009 au 31 décembre 2010) si la Cour se prononce en faveur de la Commission. Il fait observer que l'arrêt devrait être rendu en 2010 mais qu'il n'est pas impossible qu'il soit retardé jusque 2011. Pour le Parlement, l'adaptation des salaires se chiffrerait à quelque 14 millions EUR en cas d'arrêt favorable à la Commission.