La Commission présente un rapport sur l'évaluation du fonctionnement de la décision 2005/387/JAI du Conseil relative à l'échange d'informations, à l'évaluation des risques et au contrôle des nouvelles substances psychoactives. L’évaluation fait suite aux recommandations contenues dans le Plan d'action drogue de l'Union européenne 2009-2012, qui demande à la Commission d'«évaluer le fonctionnement» de la décision du Conseil et de «la modifier, si nécessaire».
L'évaluation met en évidence le fait que le marché des nouvelles substances psychoactives a radicalement changé au cours de ces 3 dernières années: on observe une augmentation considérable du nombre de substances détectées, de leur diversité et de la diversification de leurs canaux de distribution. Elle indique en particulier que la décision du Conseil n'est pas un instrument adapté pour surmonter ces nouvelles difficultés. En effet, selon ce rapport, la décision du Conseil est certainement un instrument utile pour prendre des mesures en la matière à l'échelon de l'Union européenne, en particulier grâce aux échanges d'informations entre les États membres (système d'alerte rapide) qu'elle permet. Il met toutefois en évidence trois principaux problèmes dès lors qu'il s'agit de soumettre ces substances à des mesures de contrôle au niveau européen:
Un instrument plus efficace : dans ce contexte, la Commission examinera, à l'issue d'une nouvelle analyse d'impact, la nécessité d'un instrument juridique plus efficace. Elle analysera comment concilier la nécessité d'une réaction rapide et l'amélioration de l'évaluation des risques des substances. Elle étudiera enfin des mesures visant à renforcer le soutien pour les activités de collecte des informations toxicologiques et médicolégales.
La Commission constate également la nécessité d'apporter une réponse globale au niveau de l'Union, afin de combler les failles existant entre la législation relative à la lutte contre la drogue et les autres types de législation, notamment en matière de sécurité des aliments et des produits. Outre des mesures de contrôle dans le domaine pénal, il convient d'envisager d'autres options de gestion des risques en vue de réagir plus rapidement, au niveau de l'UE, à l'apparition de substances qui suscitent des inquiétudes. La Commission envisage dès lors d’étudier comment surveiller les substances qui sont préoccupantes mais ne font pas l'objet d'une évaluation de risques, ainsi que celles soumises à des mesures de contrôle.
Par ailleurs, toute nouvelle proposition législative devrait reposer sur une analyse et des discussions approfondies et globales. Le Parlement européen et le Conseil sont par conséquent invités à prendre part au débat portant sur la façon d'accroître l'efficacité de la législation de l'Union européenne dans ce domaine. À l'automne 2011, la Commission entend présenter au Parlement européen et au Conseil les principaux objectifs et les options envisagées dans le cadre de la révision de la décision 2005/387/JAI du Conseil. Dans l’attente, elle invite le Parlement européen et le Conseil à participer à un débat sur les possibilités de renforcer la législation de l'Union européenne qui devrait déboucher sur d'éventuelles propositions législatives en 2012.