OBJECTIF :
définir une stratégie de lUnion européenne
pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la
période 2012-2015.
CONTEXTE : ces
dernières années, lUnion a consacré au
bien-être des animaux près de 70 millions deuros
par an en moyenne, dont 71% étaient destinés aux
agriculteurs sous la forme des paiements en faveur du
bien-être animal du Fonds européen agricole pour le
développement rural.
Le plan
daction communautaire pour la protection et le bien-être
des animaux 2006-2010, adopté par la Commission, couvre
les différents aspects de la politique de lUnion en
matière de bien-être animal, qui sapplique à
des milliards danimaux détenus à des fins
économiques dans lUnion. Une directive horizontale
(Directive 98/58/CE) couvre les différents aspects du
bien-être des animaux délevage. La
réglementation européenne sur le transport et
labattage traite de problèmes spécifiques.
Des exigences européennes spécifiques sappliquent
à lélevage des veaux, des porcs, des poules
pondeuses et des poulets. De même, les animaux utilisés
à des fins expérimentales font lobjet de
règles de bien-être spécifiques.
Il est devenu de
plus en plus manifeste, au fil des ans, que la simple
application des mêmes règles sectorielles
spécifiques concernant le bien-être animal ne produit pas
toujours les résultats escomptés. Les problèmes
dapplication des règles sectorielles spécifiques
soulignent la nécessité denvisager un
système unique qui pourrait donner de meilleurs
résultats dans lensemble de lUnion.
Les principaux
déterminants communs qui ont nui au niveau de bien-être
des animaux dans lUnion sont les suivants:
- le contrôle
de lapplication de la législation de lUnion par
les États membres fait encore souvent défaut dans un
certain nombre de domaines ;
- il manque une
information appropriée des consommateurs sur les questions de
bien-être animal ;
- de nombreux
acteurs concernés nont pas une connaissance suffisante
des questions de bien-être animal ;
- enfin, le besoin
de simplifier les principes en matière de bien-être
animal et de les concevoir clairement se fait ressentir.
La présente
communication sappuie sur lexpérience acquise avec
le plan daction 2006-2010 pour proposer les axes de
laction de lUnion ces quatre prochaines
années, tirant parti des récents progrès
scientifiques et technologiques pour concilier, lors de
lapplication des dispositions légales en vigueur, le
bien-être des animaux et les réalités
économiques. Cette stratégie sinscrit dans la
continuité du plan daction, comme lavaient
recommandé la plupart des parties prenantes consultées et
le Parlement européen.
CONTENU : la
présente stratégie repose sur deux méthodes
complémentaires:
1°)
Certains des problèmes communs doivent être abordés
de manière différente et globale au moyen de
létablissement de principes généraux dans un
cadre législatif de lUE consolidé et
révisé.
La Commission
examinera la possibilité de mettre en place un cadre
législatif de lUE simplifié prévoyant des
principes en matière de bien-être animal pour tous les
animaux détenus dans le cadre dune activité
économique, y compris, le cas échéant, les animaux
de compagnie; une attention particulière sera accordée
à la simplification, à la réduction de la charge
administrative et à la valorisation des normes de
bien-être animal en tant que moyen de renforcer la
compétitivité de lindustrie alimentaire de
lUE, apportant à celle-ci leur potentiel de valeur
ajoutée. La Commission se propose dexaminer:
- lemploi
dindicateurs en matière de bien-être animal
fondés sur des données scientifiques, comme moyen de
simplifier le cadre juridique et de ménager une marge de
manuvre permettant daméliorer la
compétitivité des éleveurs;
- un nouveau cadre
de lUE destiné à accroître la transparence et
la pertinence des informations sur le bien-être des animaux
fournies aux consommateurs pour aider ceux-ci dans leurs
choix;
- la mise en place
dun réseau européen de centres de
référence;
- la définition
dexigences communes en ce qui concerne les compétences
du personnel manipulant les animaux.
2°) Il est
nécessaire de renforcer ou de mieux utiliser certaines mesures
déjà prises par la Commission. Cest pourquoi la
Commission propose, outre un cadre législatif
simplifié:
- La mise au
point doutils, y compris, le cas échéant,
lélaboration de plans dapplication, afin de
garantir un respect accru des exigences par les États
membres : la Commission abordera en priorité la
question de la conformité, qui ne pourra être
assurée que grâce à des mesures destinées
à faire respecter le droit et prises par les États
membres ou sous la responsabilité de ceux-ci. Cependant, la
Commission a un rôle important à jouer dans le respect
uniforme de la conformité dans lUE. Elle propose donc un
certain nombre de mesures visant à faire en sorte que des
conditions égales sappliquent à tous les
producteurs de lUE et à ce que les animaux soient
traités de manière adéquate.
- Le soutien
à la coopération internationale : des
conditions de concurrence équitables au niveau mondial
dans le domaine du bien-être animal sont importantes pour
assurer la compétitivité internationale des exploitants
de lUnion. La Commission entend en particulier : i)
continuer à intégrer le bien-être animal dans les
accords commerciaux bilatéraux ou dans les forums de
coopération afin de multiplier les possibilités
stratégiques de développer une coopération plus
concrète avec les pays tiers; ii) rester active dans les
relations multilatérales, en particulier auprès de
lOrganisation mondiale de la santé animale (OIE) et de
lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et
lagriculture (FAO).
- La
communication dinformations appropriées aux
consommateurs et au public : il est important
dapporter aux consommateurs de lUE des informations sur
la législation de lUE relative aux animaux producteurs
de denrées alimentaires et de faire en sorte quils ne
soient pas abusés par des allégations trompeuses
portant sur le bien-être animal. De nombreuses actions de
communication et déducation ont été mises
en place dans les États membres. La Commission a
lintention de lancer dabord une étude visant
à recenser les actions actuellement menées à
lintention du grand public et des consommateurs en
matière déducation et dinformation dans le
domaine du bien-être des animaux. Ces actions pourraient
prévoir la possibilité doctroyer des fonds à
des campagnes dinformation porteuses ou à des
initiatives éducatives transnationales sur le bien-être
des animaux.
-
Loptimisation des effets synergiques de la politique
agricole commune en vigueur : la Commission établira
un accord interservices spécifique afin dévaluer la
manière doptimiser les synergies des actuels
mécanismes de la PAC, notamment à travers
léco-conditionnalité, le développement rural,
les actions de valorisation, la politique de qualité,
lagriculture biologique, etc.
- Une
enquête sur le bien-être des poissons
délevage : les poissons délevage
relèvent du champ dapplication de la législation de
lUE relative à la protection des animaux en cours de
transport ou au moment de leur mise à mort, sans que des
règles spécifiques leur soient applicables. La Commission
entend continuer de demander un avis scientifique pour chaque
espèce et évaluera les questions en matière de
bien-être des poissons dans le secteur de laquaculture
en vue de prendre les mesures appropriées sur la base des
résultats de cette évaluation.