Conformément à la décision n° 283/2010/UE, la Commission présente un rapport sur la mise en uvre en 2011 de linstrument européen de microfinancement Progress.
Le rapport note que lannée 2011 aura été la première année complète de fonctionnement de lIEMP. Le présent rapport fait dès lors le point sur :
Types dintermédiaires de microcrédits : en termes de contrats signés, le rapport souligne que lIEMP est ouvert à un large éventail dintermédiaires financiers: banques, institutions non bancaires et organismes privés ou publics, agissant au niveau national, régional ou local. Les instruments offerts par lIEMP ont suscité un intérêt considérable dans le secteur. En mars 2012, le FEI avait signé 18 contrats avec 16 organismes de microcrédit.
Avec sa variété de produits, lIEMP répond aux besoins dune large palette dintermédiaires dans diverses régions dEurope : fin mars 2012, des garanties avaient été émises dans 6 pays (Belgique, Grèce, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie). Au 31 mars 2012, les engagements du FEI au profit dorganismes de microcrédit sélevaient au total à 73,87 millions EUR.
Pour le volet «Garanties», le montant engagé était de 4,87 millions EUR (sur les 25 millions débloqués à cette fin). Ce chiffre est bien en deçà des 8 millions escomptés pour la fin 2011. Le FEI a néanmoins confirmé que les garanties faisaient lobjet dune demande croissante. Cela devrait se traduire par de nombreux contrats supplémentaires en 2012, y compris pour des volumes plus importants. Laugmentation de la demande se voit également à lextension de la durée des garanties de 3 à 6 ans.
En revanche, les 69 millions EUR accordés à des organismes de microcrédit au titre du volet «Instruments financés» excèdent les 44 millions attendus. Cet écart sexplique par une importante demande du secteur et par les efforts soutenus du FEI pour multiplier les transactions.
Incidences sur les emprunteurs de microcrédit : le rapport se penche notamment sur les incidences sociales et des incidences sur lemploi de lIEMP. En raison de carences dans le relevé des linformation dans ce domaine (notamment, en raison de la nouveauté de ce type dinstrument), les informations sur les incidences sociales de lInstrument et sur ses incidences pour lemploi ne peuvent être tenues pour représentatives. Il est également trop tôt pour réunir des données sur la pérennité des entreprises financées. Toutefois, les données communiquées par les organismes de microcrédit montrent que linstrument a eu un effet bénéfique pour lemploi et linclusion sociale. Les effets de lIEMP du point de vue de la création demplois peuvent se mesurer au nombre de personnes chômeuses ou inactives qui ont créé leur propre entreprise grâce à un microcrédit. Selon les informations transmises par microStart et Mikrofond, cest le cas pour 27,46% de leurs clients.
Pour quelques microentreprises déjà opérationnelles au moment de lobtention du prêt, les données fournies montrent que près de 60% avaient moins dun an. Ces entreprises appartiennent donc au groupe demprunteurs dit «à risque». Plus dun tiers des entreprises financées avaient moins de 6 mois.
En ce qui concerne la couverture des groupes les plus défavorisés, le rapport souligne que les personnes ayant un niveau dinstruction plus élevé sont plus susceptibles de participer à une forme quelconque dentreprise que les personnes moins instruites. Plus des trois quarts des emprunteurs étaient diplômés de lenseignement secondaire (71%), tandis que 5% navaient suivi que lenseignement primaire. Ces intermédiaires offrent donc également leurs services aux personnes dont la situation sur le marché de lemploi est plus précaire.
Les chiffres varient beaucoup en fonction du sexe. Alors que la clientèle de Mikrofond, établissement essentiellement actif dans les zones rurales de la Bulgarie, nest composée quà 28% de femmes (un taux inférieur à la moyenne nationale de femmes chefs dentreprise, qui est de 31%), celle de létablissement bruxellois microStart est essentiellement féminine (54%). Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne belge de femmes chefs dentreprise (29%).
Les renseignements fournis par 4 organismes de microcrédit montrent en outre quenviron 1% des employés des microentreprises financées étaient handicapés, et 8% appartenaient à un groupe minoritaire. La Commission envisagera avec le FEI des moyens daméliorer les modalités de la communication des données liées aux incidences sociales.
Perspectives : pour la période 2014-2020, la Commission a proposé de continuer à soutenir lévolution du microcrédit à travers lUnion européenne dans le contexte du PCSI. Cela permettrait de consolider le modèle des intermédiaires modèle abouti , de garantir un éventail de produits tout aussi varié, de diffuser les bonnes pratiques et de se situer à lavant-garde de linclusion financière en renforçant les segments du marché les moins représentés. Lune des critiques formulées à propos de la présente démarche vise léparpillement de laide au microfinancement de lUnion européenne entre plusieurs programmes distincts, bien que complémentaires. Le PCSI proposé vise à créer un guichet unique dans ce domaine. Il mobilisera également des fonds pour renforcer les capacités des organismes de microcrédit, en se fondant sur lexpérience acquise à la suite de lEPPA, et leur fournir une assistance technique. Les programmes de microcrédit, les initiatives de renforcement des capacités et les services de soutien à lentrepreneuriat pourront encore être financés, à léchelle européenne, au titre des Fonds structurels (le FEDER et le FSE), via une gestion conjointe de la Commission et des autorités des États membres.