Conformément au règlement (CE) n° 1198/2006 du Conseil relatif au Fonds européen pour la pêche (FEP), la Commission transmet son cinquième sur la mise en uvre effective du FEP. Les principales constatations sont les suivantes :
Mise en uvre financière par les États membres : les paiements intermédiaires certifiés envoyés par les États membres à la fin de lannée 2011 représentaient 28% (1.187.725.419,93 EUR) de lensemble des crédits alloués au titre du FEP, soit une hausse de 84,5% par rapport à décembre 2010. Le taux dengagement moyen à la fin de lannée 2011 était de 55,29%.
La Bulgarie et la Roumanie accusent un retard considérable. Le taux dengagement de lAllemagne, de la France, de la Hongrie, de lItalie, de Malte, de la Slovénie, de lEspagne et de la Suède est inférieur à la moyenne européenne. En revanche, la Belgique, Chypre, la République tchèque, le Danemark, lEstonie, la Finlande, la Grèce, lIrlande, la Lituanie, la Lettonie, lAutriche, la Pologne, la Slovaquie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont au-dessus de la moyenne européenne.
À la fin de lannée 2011, six États membres ont fait lobjet dun dégagement en vertu de la règle «N+2» (article 90 du FEP) pour un montant de 9.696.117 EUR sur la tranche de 2009. Cela représente une augmentation significative par rapport à la situation à la fin de lannée 2010.
Exécution du budget par la Commission : sur le plan des engagements annuels, 15,2% des crédits totaux pour 2007-2013 ont été engagés en 2011, dont 496.297.184 EUR pour les régions de convergence et 156.907.301 EUR pour les régions hors convergence. Au niveau des paiements, 10,2% des crédits totaux ont été payés en 2011, dont 72,7% pour les régions de convergence et 27,3% pour les régions hors convergence.
Audit du règlement relatif au carburant : dans le cadre du règlement (CE) n° 744/2008, des audits ont été menés en Belgique, au Danemark, en France, au Portugal et en Espagne. Les principales conclusions faisaient état de manquements dans les systèmes nationaux de gestion et de contrôle. Ces conclusions ont incité la Commission à demander aux autres États membres de procéder à des contrôles complémentaires.
Résultats du débat stratégique à larticle 16, paragraphe 1, du FEP : la Commission a reçu toutes les évaluations intermédiaires relatives au FEP fin juin 2011. Celles-ci ont servi de base à un rapport de synthèse qui a été utilisé pour le débat stratégique des directeurs de la pêche qui sest tenu à Bruxelles les 8 et 9 décembre 2011.
Les principales conclusions sont que laxe 1 est le plus avancé en termes dabsorption financière. La situation économique a eu un effet important sur la mise en uvre de laxe 1 et a accéléré la mise en uvre des mesures relatives à larrêt définitif et temporaire de lactivité de pêche. Malgré une disposition spécifique dans le règlement FEP, les mesures relatives à larrêt définitif ne se sont pas accompagnées du plan dajustement de leffort de pêche nécessaire. Leffet sest aussi fait ressentir dans la mise en uvre des mesures daide aux investissements à bord, comme lamélioration de la sélectivité des engins (avec seulement quelques projets opérationnels), ainsi que laide à la pêche côtière à petite échelle.
Lévaluation montre une faible contribution générale des programmes FEP à la préservation des ressources ou à la durabilité environnementale, avec une sous-utilisation des mesures environnementales disponibles. Enfin, la contribution des programmes FEP à la promotion de légalité des chances a, dans lensemble, été jugée neutre ou seulement légèrement positive.
La Commission a demandé aux États membres dexplorer des moyens daccélérer la mise en uvre du FEP. De nombreux États membres ont conclu que le plan stratégique national (PSN) avait été utile aux tout premiers stades du processus de programmation, mais avait perdu son utilité dans le cycle de programmation. Dautres États membres ont souligné la nécessité dajouter une dimension régionale au PSN, notamment, le cas échéant, une approche par bassin maritime.
Performances économiques en 2010 et 2011 : contrairement à la situation au cours de la période 2007-2009, la flotte européenne a, en moyenne, été rentable en 2010. Onze des 21 États membres pour lesquels des informations sont disponibles dans le rapport économique annuel ont généré un bénéfice net en 2010, quatre ont continué à générer des pertes dans le secteur, tandis que le reste a atteint le seuil de rentabilité.
En 2009, la production aquacole dans lUE-27 sélevait à 1,30 million de tonnes. Malgré une production mondiale en forte hausse, la production dans le secteur de laquaculture européen est restée stable.
Arrêt définitif ou temporaire des activités de pêche : selon lévaluation intermédiaire du FEP, au 31 décembre 2010, laide du FEP à larrêt définitif représentait à peine 3% des projets entrepris, mais 56% des paiements du FEP au titre de laxe 1 (202 millions EUR). Sur la base des projections actuelles, pour la période de programmation 2007-2013, cela représenterait quelque 720 millions EUR. Si lon ajoute à cela les 546.700.000 EUR versés au titre de lIFOP (période 2000-2006), on obtient un montant total de près de 1,3 milliard dEUR daide publique pour les mesures de déclassement au cours de la période 2000-2015.
Les évaluations successives du FEP ont mis en évidence que lélément déclencheur de larrêt définitif nest pas tant la nécessité dadapter la flotte aux ressources disponibles que les difficultés économiques des flottes, indépendamment de la situation des stocks. Lobligation imposée par le FEP de mettre en place des plans dajustement de leffort de pêche avant de recourir à larrêt définitif na pas résolu ce problème. Par conséquent, larrêt définitif nest souvent pas axé sur les navires qui exercent le plus de pression sur les stocks, mais sur ceux qui affichent les moins bonnes perspectives financières, ce qui limite lefficacité de lajustement de la capacité quelle génère.