Organisation commune des marchés (OCM) dans le secteur agricole: simplifier la politique agricole commune (PAC), création d'un règlement unique ("OCM unique")
Conformément au règlement (CE) n° 1234/20071 du Conseil (règlement «OCM unique»), le présent rapport de la Commission porte sur la mise en uvre du programme européen en faveur de la consommation de fruits à lécole au cours des trois premières années de son fonctionnement, entre le 1er août 2009 et le 31 juillet 2012. Les principaux éléments du programme sont:
- la distribution de produits dans les établissements scolaires, des crèches aux écoles secondaires;
- des mesures daccompagnement pour sensibiliser le public à limportance de consommer des fruits et des légumes et dadopter des habitudes alimentaires saines ;
- des actions de mise en réseau, de suivi et dévaluation de la mise en uvre des programmes dans les États membres.
Le programme, largement soutenu par le Parlement européen, permet dallouer 90 millions EUR de fonds européens pour cofinancer lachat et la distribution, chaque année, de fruits et de légumes frais et transformés, ainsi que de bananes aux enfants des établissements scolaires, ainsi que pour soutenir un certain nombre de mesures connexes.
Évaluation de lincidence du programme sur les habitudes alimentaires des enfants : après seulement trois ans de mise en uvre du programme européen en faveur de la consommation de fruits à lécole, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, en particulier en ce qui concerne son incidence durable sur les habitudes alimentaires des enfants.
Le rapport constate néanmoins, au vu des résultats de lévaluation initiale et des chiffres de la Commission issus de lopération de suivi, que le programme a été intégré avec succès dans les États membres et que, par rapport à sa phase de démarrage, lefficacité du programme augmente tant du point de vue du budget utilisé que de celui des avantages pour les enfants concernés (plus de 8 millions actuellement).
Les résultats de la plupart des évaluations nationales et régionales montrent que le programme a permis daugmenter la quantité de fruits et de légumes consommés par les enfants (à titre dexemple, la Pologne a enregistré une augmentation de la consommation de 21%).
- Dans certains cas, le fait dencourager les enfants à manger plus de fruits et de légumes a également des retombées positives en dehors des heures officielles de distribution dans les écoles.
- Des différences ont été constatées en fonction du sexe - les filles consommant plus de fruits et de légumes que les garçons -, ainsi que dans les types de produits - les enfants préférant les fruits aux légumes.
- Certaines évaluations ont constaté les effets positifs du programme, notamment pour les groupes socio-économiquement défavorisés, qui ont accueilli le programme avec enthousiasme.
- Dautres évaluations indiquent que le programme a eu une incidence positive en ce qui concerne lattitude des parents envers le régime alimentaire de leurs enfants.
En termes defficacité, les évaluations nationales indiquent quà condition quil se poursuive sur le long terme, le programme présente un fort potentiel et constitue un outil approprié pour influencer positivement les habitudes alimentaires des enfants et des parents, encourageant ceux-ci à consommer plus de fruits et de légumes à lavenir.
Recommandations : plusieurs recommandations et propositions damélioration ont été formulées dans les évaluations réalisées en externe et par les États membres ainsi que dans le rapport spécial de la Cour des comptes européenne (CCE) publié en 2011. Certaines des principales recommandations ont déjà été abordées avec les propositions de modification du programme, dans le cadre des propositions de réforme de la PAC 2020.
Afin daugmenter le nombre denfants bénéficiaires, la Commission a proposé de renforcer le programme en portant à 150 millions EUR le budget global de lUE qui y est consacré. Il est également proposé :
- daugmenter le taux de cofinancement européen, étant donné que les taux actuels de 50 et 75% sont considérés comme des obstacles à une absorption accrue ;
- de viser une distribution soutenue (≥ 35 semaines scolaires), car seule une participation suffisamment longue peut avoir une incidence durable sur lamélioration des habitudes alimentaires des enfants ;
- de proposer au moins 5 à 10 produits différents pour maintenir lintérêt des enfants ;
- de continuer à distribuer les produits gratuitement ;
- doffrir les produits à une fréquence élevée, idéalement trois fois par semaine ;
- délargir le groupe cible du programme afin de permettre à davantage denfants den bénéficier ;
- dadopter une approche ciblée en faveur des groupes «vulnérables» ;
- de rendre les mesures daccompagnement éligibles à laide européenne en fournissant un niveau minimal de financement, en vue de renforcer leur rôle et den assurer une application cohérente.
Perspectives : compte tenu de ces réactions positives concernant lutilité et lefficacité du programme après les trois premières années de mise en uvre, la Commission estime quil convient de commencer à réfléchir à lavenir. Le rapport de la CCE suggère par ailleurs de renforcer la coordination et les synergies entre les programmes «Lait aux écoliers» et «Fruits à lécole» afin de garantir la cohérence globale de lapproche nutritionnelle et doptimiser sa gestion.
Dans cette optique, la Commission entend :
- lancer une procédure danalyse dimpact qui sappuiera sur les conclusions des évaluations, les améliorations déjà réalisées et prendre en compte le rapport de la CCE ;
- évaluer les effets des programmes existants et déterminer sil convient de les faire évoluer à lavenir, en envisageant différentes solutions, y compris la possibilité de créer un nouveau programme élargi ;
- se pencher sur la conception et le rôle des mesures daccompagnement, qui constituent un outil essentiel pour informer et éduquer les enfants sur limportance des produits agricoles, de lagriculture et de lélevage, ainsi que sur ladoption dhabitudes alimentaires et dun style de vie sains.