Le Parlement
européen a adopté une résolution sur les objectifs
stratégiques de l'Union en vue de la seizième
réunion de la conférence des parties à la Convention
sur le commerce international des espèces de faune et de flore
sauvages menacées d'extinction (CITES), qui se tiendra du 3 au
14 mars 2013 à Bangkok (Thaïlande).
La résolution
a été déposée par les groupes PPE, S&D,
ALDE, Verts/ALE, ECR et GUE/NGL.
Rappelant que la
CITES, qui compte 177 parties, dont les 27 États membres de
l'Union européenne, constitue le principal accord global de
conservation des espèces sauvages en vigueur, le Parlement
invite l'Union européenne et les États membres :
- à parler
d'une seule voix et à améliorer la rapidité et
l'efficacité de leurs procédures décisionnelles
internes de manière à pouvoir s'entendre rapidement sur
une position de l'Union en vue de la conférence des parties
à la CITES et de faire en sorte que les décisions
prises lors de la seizième conférence des parties
s'inspirent du principe de précaution;
- à jouer un
rôle moteur dans la protection des espèces
menacées, en participant activement aux négociations sur
la CITES et en uvrant à l'élimination des lacunes
aggravant la situation;
- à prendre
contact avec des pays tiers, avant et pendant la
conférence, afin de conclure des alliances.
Dans un souci de
transparence du processus décisionnel, les
députés sopposent fermement à la
généralisation du vote à bulletin secret au sein de
la CITES. Ils invitent en outre la Commission à garantir la
continuité du financement de son aide au
développement afin d'atteindre les objectifs de la CITES. Dans
ce contexte, ils font référence au programme de suivi de
l'abattage illicite d'éléphants (programme MIKE)
en cours qui, sous réserve d'un réexamen et d'une
évaluation de son efficacité indépendants, pourrait
faire l'objet d'un nouvel engagement de la part de l'Union
européenne.
Entre autres
recommandations, le Parlement :
- apporte son
soutien au doc. 32 de la seizième conférence des parties
visant à améliorer l'application de la convention aux
espèces marines figurant sur les listes CITES prises
dans les mers ne relevant pas de la juridiction d'un État
;
- soutient les
propositions concernant l'inscription du requin-taupe
(Lamna nasus), l'inscription de trois espèces de
requins-marteaux (Sphyrna spp) et l'inclusion du
requin longimane (Carcharhinus longimanus) à
l'annexe II de la CITES ;
- encourage les
parties à la CITES, conscient de l'ampleur du braconnage
des éléphants, à adopter une approche de
précaution et à fonder leurs décisions sur les
incidences potentielles sur la conservation des éléphants
et la mise en uvre du Plan d'action en faveur de
l'éléphant africain lorsqu'elles étudieront le
mécanisme décisionnel applicable à un futur commerce
de l'ivoire d'éléphant après la fin de la
période de latence de neuf ans prenant effet après la
vente globale réalisée par le Botswana, la Namibie,
l'Afrique du Sud et le Zimbabwe en novembre 2008 ;
- est favorable
à l'adoption de la résolution sur le plan d'action
pour l'éléphant d'Afrique, déposée par le
Nigeria et le Rwanda, qui constitue l'approche la plus efficace
pour la conservation des éléphants en Afrique;
- demande la
suspension du commerce à l'encontre des parties qui n'ont pas
respecté la décision 14.69 de la CITES sur les
tigres, ainsi que des parties qui encouragent l'élevage
des tigres en vue du commerce de leurs parties et produits;
- invite à
mettre un terme à la chasse au trophée, qui est
responsable du déclin inquiétant des populations de lions
d'Afrique ;
- invite à : i)
appuyer une série de propositions visant à ajouter
plusieurs espèces de tortues marines et terrestres
d'Amérique du Nord et d'Asie à l'annexe II de la CITES et
à transférer sept espèces à l'annexe I; ii)
appuyer le projet de décision relatif à la gestion du
commerce et de la conservation des serpents.
Le Parlement
déplore l'existence d'allégations portant sur des
États membres et des citoyens de l'Union européenne qui
sont utilisés comme intermédiaires pour le transfert
de cornes de rhinocéros vers le Vietnam ou d'autres pays
dans lesquels elle a une valeur marchande élevée ce qui
stimule la demande et, partant, la poursuite du
braconnage.