La commission des droits de la femme et de l'égalité des genres a adopté un rapport dinitiative dElissavet VOZEMBERG (PPE, EL) sur les carrières scientifiques et universitaires des femmes et les plafonds de verre.
Les députés rappellent que l'expression «plafond de verre» a été adoptée en 1986 par des journalistes du Wall Street Journal. Elle désigne les obstacles invisibles, fondés sur des préjugés, qui empêchent les femmes d'accéder à des fonctions supérieures dans leur carrière.
Les estimations chiffrées du plafond de verre reflètent la difficulté que rencontrent les femmes à progresser dans leur carrière à des niveaux similaires à leurs collègues masculins. Ainsi, les femmes sont largement sous-représentées dans les filières et carrières des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM), ne représentant que 24% des professionnels des sciences et technologies. Selon la publication «She Figures» pour 2012, les femmes ne représentent que 10% des recteurs d'université.
Accès aux postes universitaires : le rapport déplore l'existence de signes de ségrégation fondée sur le genre dans les hiérarchies scolaires et universitaires en Europe et dans d'autres économies avancées. Bien que 59% des diplômées universitaires dans l'UE-28 soient des femmes, elles ne représentent que 18% des professeurs titulaires à l'université.
Le manque de femmes dans les sciences et la recherche a eu pour conséquence que la recherche et le développement utilisent par défaut des modèles masculins.
Réaffirmant que l'égalité hommes-femmes est l'un des principes sur lesquels l'Union européenne est fondée, les députés regrettent que l'inégalité d'accès des femmes aux postes de recherche, au financement et aux publications persiste, et qu'un écart de rémunération entre les sexes subsiste dans les milieux scientifiques et universitaires.
Mesures positives : la Commission et les États membres sont notamment invités à :
Équilibre entre la vie professionnelle et personnelle : les députés demandent que les conditions de travail des chercheurs, tant masculins que féminins, offrent une plus grande souplesse afin de leur permettre de combiner le travail et la vie familiale. Ils souhaitent voir disparaître les écarts de rémunération entre les chercheurs des deux sexes en vue du respect de l'égalité des genres.
La Commission et les États membres sont appelés à :
Changements et projets institutionnels : la Commission est invitée à proposer une recommandation aux États membres comportant des lignes directrices communes en matière de changement institutionnel pour promouvoir l'égalité des sexes dans les universités et les centres de recherche.
Les députés saluent le fait que la Commission finance la création de plans en matière d'égalité des genres par l'intermédiaire de projets dans le cadre du 7e programme-cadre et d'Horizon 2020. Ils demandent toutefois à la Commission d'intensifier son rôle de coordination en ce qui concerne les initiatives d'intégration du genre au sein de l'Espace européen de la recherche.
Les États membres sont invités à :
Le rapport insiste sur la nécessité de systématiser les données disponibles sur la répartition par genre et le suivi de la position des femmes scientifiques au niveau des États membres.
Étapes suivantes : le rapport formule une série de recommandations invitant par exemple les États membres et la Commission à :
Enfin, les députés proposent de décerner un prix «Femmes et science en Europe» aux employeurs (entreprises, institutions et autorités) qui se montrent exemplaires dans la promotion des femmes du monde universitaire et scientifique, le soutien des femmes aux postes de direction et la mise en pratique de l'égalité des rémunérations.