OBJECTIF : élargir le champ dapplication de léchange automatique d'informations dans lUnion dans le domaine fiscal.
ACTE PROPOSÉ : Directive du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Conseil adopte lacte après consultation du Parlement européen mais sans être tenu de suivre l'avis de celui-ci.
CONTEXTE : étant donné que les groupes dentreprises multinationales sont actifs dans différents pays, ils ont la possibilité de se livrer à des pratiques de planification fiscale agressive qui ne sont pas accessibles aux entreprises nationales. Lorsque des entreprises multinationales se livrent à de telles pratiques, les entreprises nationales, généralement des PME, peuvent être particulièrement touchées car leur charge fiscale est plus élevée que celle des groupes dentreprises multinationales. Par ailleurs, tous les États membres peuvent subir des pertes de recettes et il existe un risque de concurrence pour attirer des groupes dentreprises multinationales en leur proposant de nouveaux avantages fiscaux. Le bon fonctionnement du marché intérieur peut donc être compromis.
Au cours des dernières années, le défi posé par la fraude fiscale est devenu une source majeure de préoccupation au sein de lUnion et au niveau mondial. Dans sa communication du 6 décembre 2012 contenant un plan daction visant à renforcer la lutte contre la fraude et lévasion fiscales, la Commission a mis en lumière la nécessité de promouvoir activement léchange automatique dinformations en tant que future norme européenne et internationale pour la transparence et léchange dinformations à des fins fiscales.
Le Conseil européen, dans ses conclusions du 18 décembre 2014, estime qu'il est «urgent de redoubler d'efforts dans la lutte contre l'évasion fiscale et la planification fiscale agressive, à la fois au niveau mondial et au niveau de l'UE». La Commission a rapidement, dès décembre 2014, posé les jalons d'une approche européenne. Dans lintervalle, lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a achevé ses travaux portant sur la définition de règles et normes mondiales à ces fins.
La présente directive modifiant la directive 2011/16/UE du Conseil dans le cadre du paquet de mesures contre lévasion fiscale de la Commission répond à la priorité politique de la lutte contre lévasion fiscale et la planification fiscale agressive. Elle répond également aux demandes du Parlement européen, exprimées notamment dans sa résolution du 21 mai 2013. ANALYSE DMPACT : aucune analyse d'impact n'a été effectuée dès lors que la proposition est conforme aux évolutions internationales intervenues au niveau de lOCDE et de ses travaux relatifs à l'érosion de la base d'imposition et au transfert de bénéfices (BEPS) auxquels la plupart des États membres de l'Union participent.
Afin de fournir une analyse et des éléments probants à jour, un document de travail des services de la Commission distinct accompagnant la proposition donne un large aperçu des travaux de recherche et des données économiques existants dans le domaine de l'érosion de la base d'imposition et du transfert de bénéfices.
CONTENU : dans le but de lutter contre lévasion fiscale et la planification fiscale agressive, la présente proposition modifie la directive 2011/16/UE relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal, telle que modifiée par la directive 2014/107/UE et par la directive (UE) 2015/2376 du Conseil, en mettant en place un échange automatique et obligatoire d'informations concernant les déclarations pays par pays.
Les principales modifications introduites par la proposition sont les suivantes :
Échange automatique et obligatoire dinformations relatives à la déclaration pays par pays :
Modèle de formulaire et modalités pratiques :
Sanctions : les États membres devraient déterminer le régime des sanctions applicables aux violations des dispositions nationales prises en application de la directive et devraient s'assurer que ces sanctions sont effectives, proportionnées et dissuasives et qu'elles sont mises en uvre.
INCIDENCE BUDGÉTAIRE : lincidence sur les dépenses (y compris les ressources humaines) est estimée à 3,790 millions EUR pour la période 2016-2020. Les coûts des outils informatiques supplémentaires permettant de faciliter la communication dinformations entre les États membres seraient financés par le programme Fiscalis 2020.