OBJECTIF : mobiliser le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) pour venir en aide à lEstonie confrontée à des licenciements dans le secteur de la production de produits pétroliers et chimiques.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Parlement européen et du Conseil.
CONTENU : larticle 12 du règlement (UE, Euratom) nº 1311/2013 du Conseil fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 prévoit que le FEM peut être mobilisé jusquà concurrence dun montant annuel maximal de 150 millions EUR (prix de 2011) au-delà des plafonds des rubriques concernées du cadre financier.
Les conditions régissant les contributions financières du Fonds européen dajustement à la mondialisation (FEM) sont définies dans le règlement (UE) n° 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil relatif au FEM pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) n° 1927/2006.
Dans ce contexte, la Commission a examiné la demande de mobilisation du FEM en vue de venir en aide à lEstonie et s'est prononcée comme suit :
Estonie: EGF/2016/003 EE/petroleum and chemicals: le 11 mai 2016, lEstonie a présenté la demande EGF/2016/003 EE/petroleum and chemicals en vue dobtenir une contribution financière du FEM, à la suite de licenciements survenus dans les secteurs économiques relevant de la division 19 (Cokéfaction et raffinage) et de la division 20 (Industrie chimique) de la NACE Rév. 2 en Estonie.
LEstonie a présenté sa demande dans le délai de 12 semaines prescrit par le règlement. Le délai au terme duquel la Commission devait avoir achevé son évaluation de la conformité de la demande aux conditions doctroi dune contribution financière a expiré le 28 septembre 2016.
Afin détablir le lien entre les licenciements et des modifications majeures dans la structure du commerce international résultant de la mondialisation, lEstonie fait valoir quelle est une petite économie ouverte qui dépend dans une large mesure des exportations de biens et de services (près de 80% du PIB national en 2015 contre 43,5% pour lUE 28).
Léconomie estonienne a énormément souffert des récentes turbulences du marché pétrolier mondial et de laffaiblissement général de la position commerciale de lEurope sur la scène internationale. Le comté dIda-Viru, au nord-est de lEstonie, a été particulièrement touché en raison également de sa position géopolitique éloignée, limitrophe de la Russie, mais plus particulièrement à cause de la forte concentration dans cette région dindustries dépendantes des prix du pétrole et du gaz.
En ce qui concerne le secteur «Industrie chimique», la production dengrais minéraux consomme énormément dénergie (le gaz représente près de 80% des coûts totaux de production). En conséquence de la forte augmentation des prix du gaz naturel, les régions tierces disposant de gaz bon marché bénéficient dun avantage concurrentiel et peuvent produire des engrais à bien moindre coût quen Europe. La part de lUE dans la production mondiale de produits chimiques est passée de 30,9% en 2004 à 17% en 2014 et elle a progressivement perdu sa position dominante dans les ventes de produits chimiques au niveau mondial au profit de la Chine.
En juillet 2015, Nitrofert, une entreprise produisant de lammoniaque et de lurée de synthèse, a fermé son site de production. Parallèlement, Eesti Energia, la principale entreprise énergétique des États baltes et le plus grand exploitant de schiste bitumineux au monde, a décidé de réduire sa production dhuile de schiste en raison de la baisse considérable des profits découlant de la chute des prix du pétrole. La troisième entreprise faisant lobjet de la demande dintervention est Viru Keemia Grupp (VKG), autre producteur dhuile de schiste du comté dIda-Viru confronté à des problèmes similaires à cause de la chute des prix du pétrole.
Outre la perte de nombreux emplois, la région est touchée par dimportants problèmes démographiques et de déplacements de population en raison de léloignement géographique de cette région, complexifiant encore les possibilités de diversification des offres sur le marché du travail.
Fondement de la demande estonienne: la demande de lEstonie est fondée sur le critère dintervention prévu à larticle 4, par. 2 du règlement FEM, qui déroge aux critères de larticle 4, par. 1, point b), exigeant quau moins 500 travailleurs soient licenciés sur une période de référence de 9 mois dans des entreprises opérant toutes dans le même secteur économique défini au niveau dune division de la NACE Rév. 2 et situées dans une région ou deux régions contiguës de niveau NUTS 2 dun État membre.
La période de référence sétend du 1er août 2015 au 1er mai 2016.
Le nombre total de bénéficiaires admissibles sélève ainsi à 1.550.
Au vu de la demande estonienne, il est donc proposé que le FEM contribue à l'ensemble coordonné de services personnalisés à hauteur de 1.131.358 EUR.
INCIDENCE FINANCIÈRE : au terme de lexamen de la demande eu égard aux conditions fixées à larticle 13, par. 1, du règlement FEM et compte tenu du nombre de bénéficiaires visés, des actions proposées et des coûts estimés, la Commission propose de mobiliser le FEM pour la somme de 1.131.358 EUR, soit 60% du coût total des actions proposées, afin dapporter une contribution financière à la demande.
La décision proposée de mobiliser le FEM est prise conjointement par le Parlement européen et le Conseil, conformément au point 13 de laccord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière.
En même temps que sa proposition de décision de mobilisation du FEM, la Commission devrait présenter au Parlement européen et au Conseil une proposition de virement à la ligne budgétaire à hauteur du montant requis.
Au moment où elle adoptera cette proposition de décision de mobilisation du FEM, la Commission devrait adopter une décision doctroi dune contribution financière, par la voie dun acte dexécution, qui entrera en vigueur à la date à laquelle le Parlement européen et le Conseil adopteraient la décision de mobilisation du FEM.