La Commission a présenté un rapport sur la mise en uvre de l'accord de Paris en conformité avec le règlement (UE) n° 525/2013 du Parlement européen et du Conseil relatif à un mécanisme pour la surveillance et la déclaration des émissions de gaz à effet de serre et pour la déclaration, au niveau national et au niveau de l'Union, d'autres informations ayant trait au changement climatique.
Le 4 octobre 2016, lUnion a ratifié l'accord de Paris sur le changement climatique, permettant ainsi son entrée en vigueur le 4 novembre 2016. Le 5 octobre 2015, lUnion a déposé ses instruments de ratification en même temps que les huit États membres qui avaient déjà achevé leur processus de ratification : la Hongrie, la France, lAutriche, Malte, lAllemagne, le Portugal, la Pologne et la Slovaquie. La Grèce et la Suède ont déposé leurs instruments de ratification courant octobre 2016. Les États membres restants vont poursuivre leur processus de ratification.
Laccord de Paris marque un tournant dans le renforcement de laction collective mondiale sur les changements climatiques. Il remplacera lapproche retenue dans le cadre du protocole de Kyoto de 1997, qui contient des engagements courant jusquà la fin de 2020.
Progrès accomplis sur la voie d'une réduction dau moins 40% des émissions dici à 2030 : le rapport note quen 2015, les émissions de gaz à effet de serre dans lUnion étaient inférieures de 22% par rapport à leur niveau de 1990. La part de lUnion dans les émissions mondiales a elle aussi progressivement reculé. Selon les informations les plus récentes, elle était de 8,8% en 2012.
Selon les projections établies par les États membres sur la base des mesures existantes, en 2030, les émissions totales de lUE devraient avoir diminué de 26% par rapport à leur niveau de 1990.
De nouvelles politiques datténuation sont mises en place pour faire en sorte datteindre lobjectif de réduction dau moins 40% des émissions de gaz à effet de serre dans lUnion dici à 2030 par rapport à 1990, comme le prévoit laccord de Paris.
Par ailleurs, lUnion continue de bien dissocier sa croissance économique de ses émissions. Entre 1990 et 2015, le PIB global de l'UE a augmenté de 50%, tandis que les émissions totales (hors UTCATF mais en incluant l'aviation internationale) ont reculé de 22%.
Progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de 2020 : dans le cadre de sa stratégie Europe 2020, lUnion s'est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport aux niveaux de 1990 d'ici à 2020. Selon les projections basées sur les mesures existantes fournies par les États membres en 2015, un recul des émissions de 24% par rapport à 1990 devrait être enregistré en 2020.
Sur la base de ces projections et des premiers résultats de l'application des actes législatifs qu'elle a adoptés pour 2020 - décision relative à la répartition de leffort (DRE), système européen déchange de quotas démissions (SEQE), règlement relatif au contrôle des marchés -, la Commission estime que lUE est bien partie, avec ses États membres, pour atteindre l'objectif qu'ils se sont fixé pour la deuxième période dengagement du protocole de Kyoto.
La plupart des États membres devraient atteindre leurs objectifs au titre de la DRE en 2020. Selon leurs propres projections, quelques États membres (Irlande, Luxembourg, Belgique, lAutriche, Danemark et Finlande) devront encore mettre en place des mesures supplémentaires ou recourir à des éléments de flexibilité en 2020.
Action au sein de lUE pour le financement du changement climatique : celle-ci comprend trois axes :
1) Mobilisation des recettes provenant de la mise aux enchères des quotas du SEQE de lUE : en 2015, la mise aux enchères de quotas du SEQE a généré 4,9 milliards EUR de recettes pour les États membres, dont 98% en provenance dinstallations fixes et 2% de laviation. Selon les informations soumises à la Commission, les États membres ont consacré ou prévu de consacrer 77% de ces recettes à des dépenses liées au climat.
NER 300 est lun des programmes de financement les plus importants au monde pour les projets novateurs de démonstration dans le domaine des énergies à faibles émissions de carbone. Les fonds attribués au titre de NER 300 s'élèvent au total à 2,1 milliards EUR, ce qui devrait attirer 2,7 milliards EUR supplémentaires d'investissement privé.
2) Intégration des politiques relatives au climat dans le budget de lUE : en moyenne, sur la période 2014-2020, au moins 20% du budget de lUE devraient être consacrés à des dépenses liées au climat, ce qui devrait correspondre à environ 200 milliards EUR. La situation varie dun instrument à lautre :
3) Soutien des pays en développement : lors de la conférence de Paris sur le changement climatique de 2015, les pays industrialisés sont convenus de poursuivre leur objectif annuel de mobilisation collective jusquen 2025 et de fixer un nouvel objectif collectif quantifié à partir dun plancher de 100 milliards de dollars US par an. En 2015, l'UE, la BEI et les États membres ont déboursé 17,6 milliards EUR pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.
Atténuation des émissions de lUE : la Commission met également en uvre les initiatives prévues dans le «Cadre stratégique pour une Union de lénergie résiliente, dotée dune politique clairvoyante en matière de changement climatique», qui concernent les énergies renouvelables, lefficacité énergétique, les transports et la recherche et le développement ainsi que la gouvernance de lUnion de lénergie :
· proposition législative de la Commission de juillet 2015 concernant la révision du SEQE de lUE pour la phase 4 actuellement en cours dexamen par le Conseil et le Parlement européen. Cette proposition vise un objectif de réduction de 43% des émissions relevant du SEQE de l'UE dici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005 ;
· propositions législatives relatives à un règlement sur la répartition de leffort et en matière daffectation des terres pour 2021-2030 ;
· adoption dune stratégie européenne pour une mobilité à faible taux d'émissions dans le cadre dun train de mesures visant à accélérer la transition vers une économie à faible intensité de carbone en Europe. Cette stratégie définit une ambition claire: d'ici au milieu du siècle, les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports devront être inférieures dau moins 60% à leur niveau de 1990 et tendre résolument vers un taux zéro ;
· adoption dun règlement établissant, à l'échelle de l'UE, dun système de surveillance, de déclaration et de vérification (MRV) des émissions du secteur du transport maritime qui constitue la première étape de sa stratégie de réduction des émissions dans ce secteur ;
· deuxième rapport de la Commission sur la mise en uvre de la directive relative au stockage géologique du dioxyde de carbone, qui devrait être publié d'ici à la fin de l'année. Ce rapport fournira une vue densemble des dernières évolutions relatives à la préparation des sites de stockage.
LUE continue de soutenir la mise en uvre dinstruments liés au marché, tels que le SEQE, en ce qu'ils constituent des outils essentiels pour permettre la réduction des émissions à moindres coûts.
LUE apporte également son soutien et participe à lélaboration dun mécanisme à l'échelle mondiale destiné à réduire les émissions de CO2 provenant du transport aérien international.