Le présent
rapport de la Commission vise à informer le Parlement
européen et le Conseil des évolutions du marché, au
cours de lannée écoulée, qui sont susceptibles
de rendre nécessaire le recours à larticle 459 du
règlement sur les exigences de fonds propres (CRR). Il se
fonde sur une évaluation réalisée par le Comité
européen du risque systémique (CERS).
Contexte: en
vertu de larticle 459 du CRR, la Commission peut, dans
des conditions bien définies, notamment sur recommandation ou
avis du Comité européen du risque systémique (CERS)
ou de lAutorité bancaire européenne (ABE), imposer
pendant un an des exigences plus strictes aux banques en ce
qui concerne leur niveau de fonds propres, leurs grands risques, ou
la publication d'informations.
Toutefois, de
telles mesures ne peuvent être imposées que pour
réagir à des variations dintensité des risques
micro- et macroprudentiels dues à lévolution du
marché touchant tous les États membres et si les
instruments du CRR et de la CRD
IV ne sont pas suffisants pour réagir à ces
risques.
Conclusions et
perspectives: la Commission européenne considère
quelle na pas encore constaté de circonstances
qui justifieraient le recours à larticle 459 du CRR.
De même, ni le CERS ni lABE nont recommandé
à la Commission de prendre des mesures en vertu de
larticle 459 du CRR à ce stade.
Les conclusions de
la Commission sappuient sur les constatations suivantes:
- la situation du
système financier de lUE au cours de lannée
écoulée se distingue nettement de circonstances
justifiant des mesures en vertu de larticle 459 du CRR en ce
sens quil ny a pas de surchauffe économique
induite par le crédit;
- dans le contexte
actuel de croissance atone, la demande de crédit ne
devrait pas engendrer de levier excessif dans le secteur financier.
Malgré la faiblesse des taux dintérêt, la
dette des ménages et des sociétés non
financières naugmente pas en pourcentage du PIB et
une tendance à la baisse devrait sétablir une fois
que la croissance économique se redressera;
- il est peu
probable que les évolutions à lextérieur de
lUE génèrent, à court terme, des pressions
de nature à conduire à une surchauffe économique
dans l'UE, puisque lon table, pour le PIB mondial et les
échanges mondiaux, sur une croissance largement en dessous de
la tendance à long terme;
- dans le secteur
bancaire, leffet de levier naugmente pas. Les
ratios de fonds propres réglementaires des banques se sont
redressés au cours de lannée 2015 et sont
restés à un niveau relativement stable au cours de
lannée 2016, selon les données préliminaires
de lABE;
-
lactivité de prêt des banques a également
été atone. Par exemple, les prêts bancaires au
secteur privé dans la zone euro ont enregistré une
croissance plus faible que celle du PIB nominal en 2015 et
2016;
- enfin, selon les
résultats du test de résistance réalisé
par lABE en 2016, le secteur bancaire de lUE, pris dans
son ensemble, est capable de résister aux chocs de
manière satisfaisante. Par conséquent, les variations des
risques pourraient être mieux traitées par des mesures
nationales prises en vertu du CRR et de la CRD IV que par des
mesures générales en vertu de larticle 459 du
CRR.
Risques
menaçant la stabilité financière de lUE
recensés par le CERS: au cours de lannée
écoulée, le CERS a recensé quatre grands risques
pour léconomie européenne:
- le risque
dune réévaluation des primes de risque sur les
marchés financiers mondiaux, amplifiée par une faible
liquidité des marchés;
- le risque
dun nouvel affaiblissement des bilans des banques et des
assureurs;
- le risque
dune détérioration de la viabilité des dettes
des emprunteurs souverains, des entreprises et des ménages
et
- le risque de chocs
et dune contagion provenant du secteur bancaire
parallèle.
Le rapport examine
en détail la pertinence de ces risques pour ladoption de
mesures en vertu de larticle 459 du CRR.