Conformément aux exigences de la directive (UE) 2015/849 (quatrième directive antiblanchiment), la Commission a présenté un rapport sur lévaluation supranationale des risques en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme («BC/FT») pesant sur le marché intérieur et liés aux activités transfrontières. Le rapport analyse les risques de BC/FT auxquels lUE pourrait être confrontée et propose une approche globale pour y répondre.
Conclusions de lévaluation supranationale des risques: lévaluation montre que le marché intérieur européen reste vulnérable aux risques de BC/FT. La Commission a recensé 40 produits ou services quelle considère comme potentiellement vulnérables aux risques de BC/FT pesant sur le marché intérieur. Ces produits et services concernent 11 secteurs dactivité.
Les principaux risques pour le marché intérieur dans les secteurs concernés par lévaluation sont notamment:
Tous les secteurs recensés sont exposés à des vulnérabilités supplémentaires: i) linfiltration par des criminels; ii) les faux documents; iii) un échange dinformations insuffisant entre les secteurs public et privé ; iv) linsuffisance des ressources, de la connaissance des risques et du savoir-faire pour mettre en uvre les règles de LBC/FT ; v) lémergence de nouveaux risques provenant des FinTech et de lutilisation des services en ligne.
Mesures datténuation: le 26 juin 2017, de nouvelles dispositions ont été intégrées dans le cadre juridique de lUE en vertu de la quatrième directive antiblanchiment. Toutefois, lévaluation a permis de mettre en lumière la nécessité daméliorer certains aspects du cadre législatif et de renforcer la capacité des acteurs publics et privés à mettre en uvre leurs obligations de conformité.
Parmi les mesures législatives et initiatives en cours, il faut notamment citer:
Recommandations: la Commission adresse une série de recommandations aux autorités européennes de surveillance (AES) compte tenu du rôle central quelles jouent pour renforcer la capacité de l'UE à régler les problèmes de ce secteur.
Elle recommande, entre autres, aux États membres de:
Enfin, une coopération régulière renforcée entre les autorités compétentes et les entités assujetties devrait permettre de détecter plus simplement les transactions suspectes, notamment dans le secteur des jeux de hasard, des risques liés aux transactions impliquant des conseilleurs fiscaux et des transferts de fonds.
La Commission invite les États membres à mettre en application les recommandations formulées dans le présent rapport en temps utile. En vertu de la quatrième directive antiblanchiment, les États membres qui décident de nintégrer aucune de ces recommandations à leur régime de LBC/FT doivent le notifier à la Commission et motiver leur décision (selon le principe «appliquer ou expliquer»). En labsence dune telle notification, les États membres sont tenus de mettre en uvre ces recommandations.
La Commission effectuera un suivi des mesures adoptées par les États membres sur la base des conclusions de lévaluation supranationale et publiera ses conclusions en juin 2019 au plus tard.