La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté un rapport d'initiative de Soraya POST (S&D, SE) sur lintégration des Roms dans lUnion du point de vue des droits fondamentaux: lutter contre lantitsiganisme.
Malgré les efforts déployés aux niveaux national, européen et international, l'anti-tsiganisme persistant peut être perçu quotidiennement à tous les niveaux de la société européenne.
De manière générale, les députés ont déclaré que pour lutter contre la tendance à lexclusion des Roms présente dans linconscient collectif, il est essentiel d'éduquer le grand public sur la diversité des Roms, sur leur histoire et leur culture. Dans ce contexte, les États membres sont appelés à assumer l'entière responsabilité à légard de leurs citoyens roms et à lancer des campagnes de sensibilisation à long terme.
Réconcilier et créer une relation de confiance: les députés ont invité la Commission à mettre en place une commission de vérité et de réconciliation au niveau de l'UE afin reconnaître la persécution, l'exclusion et le reniement des Roms au cours des siècles. Les États membres sont encouragés à inclure l'histoire des Roms dans les programmes scolaires, à commémorer les victimes de l'Holocauste des Roms et à déclarer le 2 août Journée de commémoration de l'Holocauste des Roms.
Vérification des performances: la plupart des programmes principaux ne parviennent pas à atteindre les plus défavorisés, en particulier les Roms. La Cour des comptes devrait dès lors vérifier la performance des programmes de l'UE, tels que Erasmus + et l'Initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ), de manière plus approfondie et régulière.
La Commission est notamment invitée à: i) évaluer les programmes de l'UE et les possibilités de financement; et ii) réformer les Fonds européens structurels et d'investissement afin quils apportent un soutien financier à la lutte contre lantitsiganisme de façon plus proactive,
Garantir l'égalité des droits et combattre l'antitsiganisme par la formation: les États membres sont appelés à:
Le rapport a invité la Commission et les États membres à intensifier leur travail avec les ONG pour dispenser une formation sur les meilleures pratiques en matière de lutte contre les préjugés ainsi que sur la lutte efficace contre les discours haineux.
Les députés se sont également déclarés préoccupés par le nombre de Roms apatrides en Europe, un statut qui les a privés daccès aux services sociaux, éducatifs et de santé et qui les a maintenus à la marge de la société.
Les États membres sont invités à:
Stratégies nationales d'intégration des Roms: les députés ont constaté avec préoccupation que les efforts et les moyens financiers qui ont été investis dans la communauté rom n'ont pas contribué de manière significative à l'amélioration des conditions de vie des Roms ni à leur intégration, notamment au niveau local. Les États membres sont invités à mettre pleinement en uvre les stratégies d'intégration et à les mettre à jour régulièrement.
Les députés ont appelé les institutions de l'UE à intégrer les droits des Roms dans le contexte des relations extérieures et ont insisté sur la nécessité de combattre l'antitsiganisme et de promouvoir les droits des Roms dans les pays candidats et les pays candidats potentiels.
Les groupes politiques au Parlement et les partis politiques des États membres sont invités à respecter la version révisée de la charte des partis politiques européens pour une société non raciste et à renouveler régulièrement leur engagement et à condamner et sanctionner les discours de haine.
Enfin, l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne est invitée à préparer une étude sur l'antitsiganisme dans l'UE et dans les pays candidats, à se pencher sur l'antitsiganisme lors de leurs travaux sur les questions roms et à suivre cette question dans tous les domaines pertinents.