Conformément à la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du Conseil établissant un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre dans la Communauté (SEQE), la Commission a présenté un rapport sur le fonctionnement du marché européen du carbone. Le rapport couvre lannée 2016, mais présente également certaines initiatives proposées ou convenues en 2017.
Depuis 2005, le SEQE de lUE est linstrument phare de la stratégie de lUnion visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans lindustrie et le secteur de lélectricité.
En vue datteindre lobjectif de réduction des émissions dau moins 40% dici 2030, la Commission a présenté en juillet 2015 une proposition législative visant à réformer le SEQE pour sa quatrième période déchanges (2021-2030). Un accord politique est intervenu sur la proposition au début novembre 2017. Le SEQE réformé devrait permettre de réduire les émissions de 43% par rapport à 2005 dans les secteurs couverts par le SEQE.
Progrès enregistrés: sur la base des informations consignées dans le registre de lUnion, on estime quen 2016, les émissions de GES des installations participant au SEQE de lUE ont diminué de 2,9 % par rapport à 2015. Cela traduit une tendance à la baisse des émissions depuis le début de la phase 3 du système, en 2013.
En outre, l'excédent de quotas sur le marché du carbone est tombé à son niveau le plus bas depuis le début de la période déchanges actuelle. Cet excédent a légèrement diminué en 2014 avant de tomber à 1,78 milliard de quotas en 2015 puis à 1,69 milliard de quotas en 2016, sous leffet dune nouvelle réduction de loffre de quotas, de 200 millions, intervenue en 2016, la dernière année de la mesure de gel des quotas.
Afin de remédier au déséquilibre structurel entre loffre et la demande de quotas, la création dune réserve de stabilité du marché a été décidée en 2015 pour flexibiliser loffre de quotas démission à mettre aux enchères. À terme, les quotas gelés seront transférés dans la réserve, qui sera opérationnelle à partir du mois de janvier 2019.
Architecture du SEQE: la quatrième année de la phase 3 a confirmé la robustesse de larchitecture du SEQE. Le taux de conformité est resté très élevé tant pour les installations fixes que pour les exploitants daéronefs, et lorganisation administrative dans les pays participants sest révélée efficace.
Daprès les rapports soumis par les pays participants en 2017, le nombre total dinstallations autorisées sélevait à 10.790 en 2016, contre environ 10.950 en 2015 et 11.200 lannée précédente.
Comme les années précédentes, les combustibles utilisés pour les activités couvertes par le SEQE en 2016 sont restés essentiellement fossiles. Toutefois, 29 pays ont également fait état de recours à la biomasse (contre 27 en 2015) pour 2079 installations (19 % des installations).
La valeur totale de laide à linvestissement déclarée pour les années 2009 à 2016 sélève à environ 11 milliards dEUR. Près de 80 % des sommes investies ont été consacrés à la mise à niveau et à ladaptation de linfrastructure, tandis que le reste des investissements sest porté sur les technologies propres ou la diversification de lapprovisionnement. Parmi les exemples dinvestissements, le rapport mentionne la réduction de la consommation dénergie pour la production délectricité en Lituanie, le remplacement de lisolation des conduites de vapeur en République tchèque et la construction dune unité de cogénération principalement alimentée au gaz naturel en Bulgarie.
En 2016, les ventes aux enchères de quotas du SEQE ont généré 3,79 milliards dEUR de recettes pour les États membres. Daprès les informations communiquées à la Commission, les États membres ont consacré ou envisagé de consacrer 80 % environ de ces recettes à des fins précises liées au climat et à lénergie en 2016, mais cette proportion varie en fonction des États membres.
Secteur de laviation: des progrès importants ont été réalisés dans le secteur de laviation. Les États membres de lUE ont fait part de leur intention dadhérer dès le début au régime mondial de lOACI à condition que certaines conditions soient réunies. Dans lattente de lapplication de la mesure mondiale, la Commission a proposé de maintenir au-delà de 2016 lapproche suivie par le SEQE pour le secteur de laviation, cest-à-dire de continuer à limiter le champ dapplication géographique à lEspace économique européen (EEE).
Pour ce qui est de lévolution des émissions du secteur de l'aviation au sein du SEQE de lUE, les émissions vérifiées ont continué daugmenter en 2016 pour atteindre 61 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 7,9 % par rapport à 2015. Le nombre de quotas alloués à titre gratuit a légèrement dépassé les 32 millions en 2016. Environ 6 millions de quotas ont été mis aux enchères entre janvier et décembre 2016.
Perspectives: laccord décisif intervenu en novembre 2017 sur la proposition de réforme du SEQE de lUnion pour sa quatrième période déchanges, démontre que lUnion européenne est en train de concrétiser les engagements quelle a pris à Paris.
Le SEQE révisé et considérablement renforcé constituera un élément majeur de la contribution de lUE à la mise en uvre de laccord de Paris sur la voie dune transition mondiale vers léconomie bas carbone.
La Commission continuera de surveiller le marché européen du carbone et présentera son prochain rapport à la fin 2018.