La commission du commerce international a adopté le rapport de Klaus BUCHNER (Verts/ALE, DE) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil instituant un régime de lUnion de contrôle des exportations, des transferts, du courtage, de lassistance technique et du transit en ce qui concerne les biens à double usage (refonte).
La commission parlementaire a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission comme suit.
Cybersurveillance et violations des droits de lhomme: outre les biens à double usage classiques, le règlement devrait couvrir les biens de cybersurveillance utilisés pour compromettre directement les droits de lhomme, notamment le droit à la protection de la vie privée et des données, la liberté dexpression, la liberté de réunion et la liberté dassociation.
Compte tenu de lévolution rapide des technologies, lUnion devrait prévoir des contrôles sur certains types de technologies de cybersurveillance sur la base dune liste unilatérale, inscrite à lannexe I, section B.
Obligation de diligence: si un exportateur saperçoit que des biens à double usage qui ne sont pas énumérés à lannexe I du règlement pourraient être destinés à violer les droits de lhomme, il devrait en informer lautorité compétente de lÉtat membre où il est établi qui déciderait de lopportunité de soumettre lexportation concernée à autorisation.
Un État membre pourrait interdire ou soumettre à autorisation lexportation des biens à double usage non énumérés à lannexe I pour des raisons liées à la sécurité publique, à la sauvegarde des droits de lhomme ou à la prévention dactes de terrorisme. Lavis dautorisation du producteur devrait aussi être obligatoire pour les exportations vers les pays tiers.
Autorisations dexportation: les autorisations individuelles et les autorisations globales dexportation auraient une durée de validité de deux ans et pourraient être renouvelées par lautorité compétente. Elles pourraient être suspendues ou révoquées à tout moment. Lidentité ou la nature de lentité qui sera lutilisateur final devrait être connue de façon précise. Les demandes dautorisation devraient être traitées dans un délai de 30 jours après le dépôt de la demande.
Si les entreprises ont reçu une certification pour leur programme interne de conformité (PIC), elles devraient alors recevoir des avantages au cours du processus dautorisation de la part des autorités nationales compétentes, par exemple un délai plus court.
Critères à prendre en compte: pour décider de loctroi dune autorisation dexportation, les autorités compétentes des États membres devraient prendre en considération les éléments pertinents, et notamment:
En ce qui concerne les biens de cybersurveillance, les autorités compétentes devraient envisager le risque de violation du droit à la vie privée, du droit à la protection des données, de la liberté dexpression et de la liberté de réunion et dassociation, ainsi que les risques liés à létat de droit.
Lignes directrices: les députés ont proposé que la Commission et le Conseil mettent à disposition des lignes directrices (sous la forme dun manuel), dès lentrée en vigueur du règlement, de façon à garantir des évaluations communes des risques ainsi que luniformité des critères dattribution des autorisations.
Ce manuel serait élaboré en collaboration avec le Service européen pour laction extérieure (SEAE) et le groupe de coordination «double usage» avec le concours dexpertises extérieures représentant le monde universitaire, les exportateurs, les courtiers et les organisations de la société civile.
Modification des listes: les nouveaux risques et les nouvelles technologies devraient pouvoir être rapidement inclus dans le règlement. La Commission pourrait également retirer des biens de la liste si, à la suite de lévolution rapide de lenvironnement technologique, ces biens deviennent entretemps des produits de niveau inférieur ou de masse, facilement disponibles.
Sanctions: le groupe de coordination «double usage» devrait mettre en place un mécanisme de coordination du contrôle de lapplication en vue établir des critères uniformes en matière doctroi des autorisations. Ce mécanisme devrait prévoir des moyens permettant de rendre semblables dans leur nature et leur effet les sanctions encourues en cas dinfraction au règlement.
Transparence: les États membres devraient publier au moins une fois par trimestre des informations utiles sur chaque autorisation pour ce qui est du type dautorisation, de la valeur, de la quantité et de la nature des équipements, une description du produit, de lutilisateur final et de lutilisation finale, le pays de destination, ainsi que des informations relatives à lapprobation ou au rejet de la demande dautorisation.
Enfin, les députés ont demandé que le rapport dévaluation du règlement présenté par la Commission comprenne une proposition sur la suppression des technologies de chiffrement de la liste des biens contrôlés.