Le Parlement européen a adopté par 443 voix pour, 95 contre et 84 abstentions, une résolution sur le rapport annuel de 2016 sur les droits de lhomme et la démocratie dans le monde et sur la politique de lUnion européenne en la matière.
Considérations générales: les députés ont exprimé leur vive préoccupation face au recul de la démocratie, des droits de l'homme et de l'état de droit. Ils ont réaffirmé que l'UE et ses États membres devaient poursuivre le principe dintégration des droits de lhomme et de la démocratie dans lensemble des politiques de lUnion, assurer une plus grande cohérence entre les politiques internes et externes de l'UE ainsi quune plus grande coordination entre les politiques extérieures des États membres.
Le Parlement a rappelé que lobjectif de lUnion daccroître son influence internationale en tant quacteur mondial crédible et légitime dépendait largement de sa capacité à faire respecter les droits de lhomme et la démocratie tant au plan interne quexterne grâce à une coordination régulière au niveau de lUnion et à une démarche volontariste lors des négociations. Il sest félicité que les atteintes aux principes démocratiques et les violations des droits de lhomme aient fait régulièrement lobjet de débats lors des séances plénières du Parlement.
Relever les défis en matière de droits de l'homme: les députés ont exprimé leur inquiétude devant le nombre croissant d'attaques à lencontre des minorités religieuses souvent commises par des acteurs non étatiques, tels que le groupe EIIL/Daech, et ont déploré le fait que de nombreux pays appliquent des lois interdisant la conversion et le blasphème. Ils ont déploré le fait que la société civile, y compris les organisations confessionnelles, fasse lobjet dattaques de plus en plus nombreuses partout dans le monde par lintermédiaire, entre autres, dun nombre croissant de lois répressives.
L'UE et ses États membres ont été invités à soulever systématiquement la question des différentes formes d'interdiction visant les militants de la société civile et leurs activités. Les députés ont réaffirmé l'importance de la liberté d'expression en ligne et hors ligne qui favorise une culture du pluralisme et qui encourage la société civile et les citoyens à demander des comptes à leurs autorités et à leurs dirigeants. Ils se sont félicités du nouvel instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH) lancé en 2016, qui met laccent sur la manière dappliquer les lignes directrices de l'UE sur la liberté d'expression. Ils ont également condamné les discours haineux et lincitation à la violence, à la fois sur linternet et ailleurs, car ils constituent une menace pour l'Etat de droit et les valeurs incarnées par les droits humains.
LUnion devrait intensifier ses efforts pour que la torture, les traitements inhumains ou dégradants et la peine de mort qui persistent dans de nombreux pays soient éradiqués.
La résolution a également insisté, entre autres sur:
Relever les défis et les activités de soutien à la démocratie: les députés ont salué l'aide précieuse fournie aux OSC dans le monde entier via lIEDDH, qui continue de constituer l'instrument phare de l'UE dans la mise en uvre de sa politique extérieure en matière de droits de l'homme.
Ils ont réitéré leur satisfaction à légard du soutien constant de lUnion aux processus électoraux tout en rappelant l'importance du suivi des rapports et recommandations des missions d'observation électorales de l'UE comme moyen de renforcer le soutien de l'UE en faveur des normes démocratiques dans la pays concernés.
Le Parlement a suggéré que l'expérience acquise par l'UE avec l'élargissement pourrait être d'un grand secours dans son soutien à la démocratisation et la primauté du droit. Il a demandé à la Commission délaborer des lignes directrices de lUnion en matière de soutien à la démocratie.
Assurer une approche globale de l'UE: le Parlement a salué ladoption par le Conseil, en juillet 2015, dun nouveau plan daction en matière de droits de lhomme et de la démocratie pour la période 2015-2019 et de la réalisation dun examen à mi-parcours en 2017. Il a appelé les institutions européennes et les États membres à assurer la mise en uvre efficace et cohérente du plan d'action actuel, y compris au moyen dune véritable collaboration avec les organisations de la société civile.
La résolution a reconnu le rôle clé du représentant spécial pour les droits de l'homme (RSUE) dans l'amélioration de la visibilité et de lefficacité de l'UE et a demandé à nouveau que son mandat, qui expire en 2019, devienne permanent. Les députés ont recommandé que le RSUE soit doté de pouvoirs d'initiative, dune plus grande visibilité publique ainsi que du personnel et des ressources financières adéquats.
Enfin, les députés ont réitéré leur soutien à un engagement fort de l'UE dans la promotion des droits de l'homme et des principes démocratiques grâce à la coopération avec les structures des Nations Unies et d'autres organismes internationaux.