Régions en retard de développement dans l’UE

2017/2208(INI)

Le Parlement européen a adopté par 488 voix pour, 90 contre et 114 abstentions, une résolution sur les régions en retard de développement dans l’UE.

Selon un rapport de la Commission sur ce sujet, 47 régions dans 8 États membres sont en retard de développement. Ces régions se distinguent en deux types:

  • les régions à faible croissance: les régions dont le PIB s’approche de la moyenne européenne mais qui n’enregistrent aucune croissance. C’est le cas de certaines régions d’Italie, d’Espagne, de Grèce et du Portugal;
  • les régions à faibles revenus: les régions dont le PIB est encore plus faible, mais dont la croissance enregistre une tendance très positive. Dans ces régions, affligées d’un retard bien plus important que les autres, la politique de cohésion donne d’excellents résultats (c’est le cas de régions en Bulgarie, en Hongrie, en Pologne et en Roumanie).

Renforcer sa cohésion économique, sociale et territoriale: le Parlement a souligné que la politique de cohésion jouait un rôle fondamental dans la garantie et la promotion des investissements publics et privés dans toutes les régions de l’Union. C’est pourquoi l’UE devrait mener des actions afin de promouvoir un développement harmonieux global et de réduire l’écart entre les niveaux de développement des différentes régions, notamment des régions en retard de développement.

La Commission est appelée à:

  • mieux définir les zones en retard de développement en fonction des conditions économiques et sociales globales et à mieux cibler le financement conformément aux cycles de programmation des Fonds européens structurels et d’investissement (Fonds ESI);
  • élaborer des stratégies, des programmes et des mesures adaptés à chaque région concernée.

Lutter contre le chômage: le Parlement a insisté sur le fait que le chômage restait bien trop élevé, surtout chez les jeunes, et qu’il constituait l’un des problèmes les plus graves et les plus urgents auxquels sont confrontées les régions en retard de développement. Il a souligné le rôle crucial que jouent l’instruction secondaire et supérieure et la formation professionnelle dans la lutte contre le chômage et l’exode des jeunes.

Les députés ont insisté pour que la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 dans le domaine de l’éducation et de la formation ainsi que la future stratégie à long terme de l’UE continuent de prendre en compte les besoins spécifiques des régions en retard de développement. A cet égard, les députés ont appelé la Commission à examiner l’impact d’une possible augmentation du taux de co-financement du FSE pour la prochaine période de financement.

Remédier à la faiblesse des investissements: le Parlement a insisté sur les effets négatifs de la crise économique et financière, en particulier pour les régions à faible croissance, qui ont réduit les marges des politiques budgétaires, menant à des coupes dans les investissements publics. Il a insisté pour que la position arrêtée d’un commun accord sur le Pacte de stabilité et de croissance en matière de flexibilité des conditions cycliques, des réformes structurelles et des investissements publics en vue de la mise en œuvre de réformes structurelles majeures soit appliquée afin de réaliser les objectifs d’Europe 2020.

Les députés ont également insisté sur l’importance d’assurer un accès simplifié au crédit pour les PME, d’encourager de nouvelles formes d’entreprise et de promouvoir la croissance dans les régions en retard de développement. Ils ont suggéré que la Commission examine la possibilité d’affecter une plus grande partie de l’aide au développement local mené par les acteurs locaux.

Améliorer la gouvernance: la résolution a souligné l’importance:

  • de promouvoir la qualité de l’administration et des institutions dans les régions concernées au moyen de la diffusion d’exemples de bonnes pratiques;
  • de renforcer le principe de partenariat et la gouvernance multi niveaux, sans préjudice du principe de subsidiarité;
  • d’impliquer tous les niveaux de pouvoir et les acteurs concernés dans la création et la mise en œuvre de stratégies, de programmes spécifiques et d’actions visant ces régions pour créer une valeur ajoutée effective pour les citoyens européens.

Les députés sont d’avis que la Commission devrait envisager de redéfinir le lien entre le Semestre européen et la politique de cohésion. Un système d’incitations positives devrait être mis en place, avec la création de marges dans le nouveau cadre financier pluriannuel, qui pourrait servir d’enveloppe à distribuer quand les États membres respectent les recommandations spécifiques par pays ainsi que d’autres exigences dans le cadre du Semestre Européen. Ils ont appelé à ce que:

  • la politique de cohésion continue d’être une priorité pour l’Union et qu’elle soit soutenue par d’ambitieux financements, même au regard des pressions sur le budget européen;
  • les synergies avec d’autres fonds européens soient améliorées et qu’un soutien financier complémentaire soit rendu possible, via divers instruments financiers, dans le cadre financier pluriannuel post-2020.