Equipements hertziens: harmonisation des législations des Etats membres concernant la mise à disposition sur le marché

2012/0283(COD)

La Commission a présenté un rapport sur l'application de la directive 2014/53/UE relative aux équipements radioélectriques (directive RED).

Le rapport couvre  les  questions  liées  à  la  transposition  et  à  l’application  de  la directive  RED, et fait notamment état des progrès accomplis dans l’élaboration des normes pertinentes et des activités du comité pour l’évaluation de la conformité et la surveillance du marché  des  télécommunications  (TCAM).

La directive RED, qui  établit  un  cadre  réglementaire  pour  la  mise  à  disposition  sur  le marché  intérieur  d’équipements  radioélectriques, est  applicable,  sous  réserve  de certaines  exceptions,  aux  produits  utilisant  le  spectre  des  fréquences  radio  (équipement radioélectrique). Elle est entrée en vigueur le 11 juin 2014 et est applicable depuis le 13 juin 2016. Elle a abrogé la directive 1999/5/CE concernant les équipements hertziens et les équipements terminaux de télécommunications et a prévu une  période  de  transition d’un an, qui a pris fin le 12 juin 2017.

Durant la phase de transition, les fabricants étaient  autorisés  à  mettre  sur  le  marché  des  équipements  radioélectriques  compatibles  soit avec la directive relative aux équipements radioélectriques, soit avec la législation de l’UE applicable avant le 13 juin 2016 (par ex. la directive 1999/5/CE). Les fabricants ont préféré appliquer la  directive 1999/5/CE durant la période donnée. En  conséquence,  la  conformité  de  la  grande majorité  des  équipements  radioélectriques  a  uniquement  été  évaluée  sur  la  base  de  la directive 1999/5/CE.

Pour l’heure, il n’existe pas de données suffisantes, de statistiques ni de preuves attestant que des  catégories  spécifiques  d’équipements  radioélectriques  présentent  un  faible  niveau de conformité.  Bien que la Commission indique qu’il est généralement trop tôt pour  tirer  des  conclusions sur l’efficacité de la directive RED, globalement, sa mise en œuvre a été positive et s’est déroulée sans problème, à l’exception d’un retard de notification des mesures de  transposition  par  les  États  membres. Les problèmes principaux ont été les suivants :

Normes harmonisées: l’application de normes harmonisées, dont les références sont publiées  au  JOUE  en  vertu  de  la directive, est volontaire, mais comporte l’avantage de donner une «présomption de conformité» aux exigences essentielles correspondantes qu’elles entendent couvrir. Si des normes harmonisées n’existent pas ou ne sont pas appliquées, le fabricant est tenu de consulter un organisme notifié pour l’évaluation de la conformité à certaines exigences.

La Commission, agissant conformément au règlement (UE) nº1025/2012 relatif à la  normalisation, a demandé au Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC) et à l’Institut européen des normes de télécommunications (ETSI) de rédiger des normes harmonisées pour les équipements radioélectriques. Sans préjudice d’une  quelconque nouvelle  norme  qui  aurait  dû  être préparée en raison du nouveau champ d’application de la directive RED (comparé au champ d’application de la directive 1999/5/CE), il a été nécessaire de mettre à jour 187 normes, dont les références ont été publiées en vertu de la directive 1999/5/CE, aux fins de la publication en vertu de la directive RED.

La  publication  des  normes  harmonisées  en  vertu  de  la  directive  RED  a  cependant  accusé  un certain retard car plusieurs normes n’ont soit pas été présentées dans le délai imparti du 15 mars 2016, soit n’ont pas été mises à jour ou adaptées aux fins de la directive RED. Les problèmes susmentionnés ainsi que la disponibilité en temps opportun des normes ont attiré l’attention politique et médiatique. La Commission a apporté le soutien nécessaire, en organisant un atelier et en fournissant des documents d’orientation. La situation s’est continuellement améliorée grâce aux efforts collectifs des parties impliquées (Commission et organismes de normalisation) et à l’approche pragmatique suivie.

Le rapport mentionne le problème posé par la  nouvelle  version  d’une  norme,  présentée  par  l’ETSI  en  mai 2017, couvrant  un  large éventail de produits WiFi (EN 301 893). La Commission a proposé comme solution une période de transition permettant à l’industrie de  disposer de suffisamment de temps pour s’ajuster aux spécifications de cette  nouvelle norme harmonisée.

Au début du mois de mars 2018, les références de 5 normes supplémentaires de l’ETSI et de  5 normes  du  CENELEC  ont  été  publiées  au  JOUE  en  vertu  de  la  directive  RED, portant  le nombre total à 144 normes harmonisées.

Actes délégués et d’exécution : la Commission a adopté un acte d’exécution ayant trait à la mise en œuvre de l’article 10, paragraphe 10, de la directive RED. Cet article impose  aux  fabricants  d’ajouter des informations  sur  l’emballage  qui  permettent  d’identifier  les  États membres ou  la  zone géographique à l’intérieur d’un État membre dans lesquels existent des restrictions à la mise en service ou des exigences concernant l’autorisation d’utilisation d’un équipement radioélectrique. Par ailleurs, cette  même  disposition  exige  que  le  fabricant  complète  les informations  sur  les  restrictions  ou exigences réelles dans les instructions qui accompagnent les équipements  radioélectriques. L’acte d’exécution prévoit deux façons de présenter les informations sur l’emballage.

La Commission a noté, en outre, qu’elle préparait actuellement un acte délégué  pour  garantir  que  les  «smartphones» aient un accès effectif aux services d’urgence tels que l'E112.

Le  groupe  de  travail  du  TCAM  a préconisé  également  des  actes  délégués  en  vertu  de  la directive RED pour garantir que: (i) la sécurité et la vie privée de l’utilisateur soient protégées; (ii) la conformité de l’équipement radioélectrique ne soit pas affectée en raison de l’utilisation d’un nouveau logiciel ou d’un logiciel modifié; (iii) l’équipement radioélectrique  fonctionne  avec  des chargeurs universels. 

Le rapport suggère cependant d’examiner dans un premier temps quelles catégories d’équipements radioélectriques pourraient être couvertes par ces actes délégués. Afin de recueillir l’avis des experts  et  de  discuter  de  ces  questions  plus  en  profondeur,  la Commission a créé un  groupe d’experts sur les systèmes radio reconfigurables et est en passe de créer un nouveau groupe d’experts sur les équipements radioélectriques ayant un mandat plus vaste. L’adoption d’un acte délégué doit être précédée par une analyse d’impact, conformément aux lignes directrices pour une meilleure réglementation.

Le prochain rapport sera préparé et présenté en 2023.