La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté le rapport de Carlos COELHO (PPE, PT) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) nº 767/2008, le règlement (CE) nº 810/2009, le règlement (UE) n° 2017/2226, le règlement (UE) n° 2016/399, le règlement (UE) nº XX/2018 [règlement sur linteropérabilité] et la décision 2004/512/CE et abrogeant la décision 2008/633/JAI du Conseil.
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission comme suit.
Champ dapplication du système dinformation sur les visas (VIS)
Les députés estiment que la réforme envisagée devrait être lélargissement du champ dapplication du système dinformation sur les visas (VIS) aux visas de long séjour et aux titres de séjour. Ce changement renforcerait la sécurité des frontières extérieures et permettrait de mieux garantir les droits des résidents de long séjour.
Objet du VIS
En ce qui concerne les visas de court séjour, le VIS devrait faciliter léchange de données entre les États membres sur les demandes de visas et les décisions y relatives, dans le but de faciliter et accélérer la procédure de demande de visa.
En ce qui concerne les visas de long séjour et les titres de séjour, le VIS devrait : i) favoriser un niveau élevé de sécurité dans tous les États membres en contribuant à évaluer si le demandeur ou le titulaire dun document est considéré comme constituant une menace pour lordre public ou la sécurité intérieure; ii) faciliter les contrôles aux points de passage aux frontières extérieures et accroître lefficacité des contrôles à lintérieur du territoire des États membres.
Pour lensemble des visas, le VIS devrait aider à lidentification des personnes portées disparues et contribuer à la prévention des menaces pesant sur la sécurité intérieure de tout État membre, notamment par la prévention et la détection des infractions terroristes ou dautres infractions pénales graves et les enquêtes en la matière dans des circonstances appropriées et strictement définies.
Architecture du système
Les députés proposent que la Décision 2004/512/CE du Conseil portant création du système dinformation sur les visas (VIS) soit abrogée et soit pleinement intégrée dans le règlement VIS. Ils recommandent également que certains éléments des décisions dexécution de la Commission soient inclus dans ce règlement.
Larchitecture du système devrait également refléter lélargissement de son champ dapplication et de son utilisation: les visas de long séjour et les titres de séjour, les interrogations du système dentrée et de sortie et la nouvelle architecture dinteropérabilité.
Le VIS reposerait sur une architecture centralisée. Le système central du VIS, les interfaces uniformes nationales, le service web, le portail pour les transporteurs et linfrastructure de communication du VIS devraient partager et réutiliser dans la mesure des possibilités techniques les composants matériels et les logiciels appartenant respectivement au système central de lEES (système d'entrée/de sortie), aux interfaces uniformes nationales de lEES, au portail pour les transporteurs de lETIAS (Système européen d'autorisation et d'information concernant les voyages), au service web de lEES et à linfrastructure de communication de lEES.
Traitement des données
Le traitement de données à caractère personnel au sein du VIS par toute autorité compétente ne devrait donner lieu à aucune discrimination à légard de demandeurs, de titulaires de visas ou de demandeurs et de titulaires de visas de long séjour ou de titres de séjour fondée sur le sexe, la race, la couleur, lorigine ethnique ou sociale, des caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou la croyance, les opinions politiques ou toute autre opinion, lappartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, lâge ou lorientation sexuelle.
Il devrait respecter pleinement la dignité humaine et lintégrité des personnes ainsi que les droits fondamentaux et observer les principes consacrés dans la charte des droits fondamentaux de lUnion européenne, notamment le droit au respect de la vie privée et le droit à la protection des données à caractère personnel. Une attention particulière devrait être accordée aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux personnes nécessitant une protection internationale.
Empreintes digitales des enfants
Étant donné que les enfants constituent un groupe particulièrement vulnérable, les députés proposent que la collecte de catégories particulières de données, telles que les empreintes digitales, auprès deux soit soumise à des garanties plus strictes et à une limitation des finalités pour lesquelles ces données peuvent être utilisées aux situations où elles correspondent à lintérêt supérieur de lenfant, notamment en limitant la durée de conservation des données stockées.
Transfert de données
Les données à caractère personnel obtenues par un État membre en vertu du règlement ne devraient pas être transférées à un pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque entité privée établie ou non dans lUnion, ni mises à leur disposition, sauf lorsquun tel transfert est soumis à des conditions strictes et est nécessaire dans des cas individuels pour faciliter lidentification dun ressortissant de pays tiers dans le cadre de son retour.
Accès au système par les agences européennes centralisées
Dans le cas de lAgence européenne des garde-frontières et des garde-côtes, les députés estiment quil est essentiel que cette agence ait accès au système. Toutefois, ils ont proposé de restreindre laccès pour les équipes chargées des retours tout en renforçant laccès aux statistiques à des fins danalyse des risques.
Liens avec dautres systèmes et interopérabilité
Les députés entendent assurer la plus grande cohérence possible avec les autres systèmes, en particulier lETIAS, y compris ses garanties. Des contrôles par rapport à dautres bases de données devraient également être effectués pour les titulaires dun visa de long séjour et dun permis de séjour. Toutefois, afin de fournir des garanties appropriées, les députés ont précisé quels contrôles devraient être effectués. Ils ont également précisé les mesures spécifiques qui font suite à chaque réponse positive, à la fois pour protéger les ressortissants de pays tiers et pour garantir la confidentialité des informations.
Toute réponse positive obtenue à la suite de recherches qui ne peut pas être automatiquement confirmée par le VIS devrait être vérifiée manuellement par lautorité centrale. En fonction du type de données à lorigine de la réponse positive, la réponse positive devrait être évaluée soit par les consulats, soit par un point de contact unique national, ce dernier étant responsable des réponses positives obtenues, en particulier, à partir des bases de données ou des systèmes des services répressifs.
Chaque État membre devrait désigner une autorité nationale, opérationnelle 24 heures par jour et 7 jours par semaine, qui assure les vérifications manuelles et les évaluations pertinentes des réponses positives aux fins du règlement.
Entrée en vigueur
Les députés ont proposé de renforcer les mécanismes détablissement de rapports et de fixer un délai maximal de deux ans pour la mise en uvre de ce VIS réformé.