La Commission a présenté un rapport sur la mise en uvre de la directive 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques dans les États membres de lUnion européenne. Le rapport se fonde sur les rapports transmis par les États membres. Ses principales conclusions sont les suivantes :
Mise en uvre de la législation
Tous les États membres ont modifié leur législation nationale en vue de transposer la directive, mais lampleur de ces modifications varie considérablement, également en fonction de la manière dont la directive précédente (86/609/CEE) avait été mise en uvre.
Lexpérience des nouvelles exigences législatives est encore limitée, notamment pour les États membres dont la transposition a été lente. Toutefois, il apparaît clairement que la plupart des États membres sont déterminés à satisfaire aux exigences de la directive.
Ainsi, la plupart des États membres ont indiqué avoir effectué des modifications majeures en raison: i) du champ dapplication élargi; ii) des nouvelles exigences relatives aux conditions dhébergement des animaux et aux soins à leur apporter, ainsi quaux méthodes de mise à mort; iii) de lapproche fondée sur les risques prévue pour les inspections et de la fréquence de celles-ci.
En outre, compte tenu de lobjectif daccroître le recours à des approches alternatives, de nombreux États membres se sont penchés sur la manière de se conformer au mieux aux dispositions de la directive. Certains ont créé des centres Trois «R» (principes de remplacement, de réduction et de raffinement) volontairement afin de promouvoir des approches alternatives.
Structures et cadre des autorités compétentes
Dans 21 États membres, un ministère est chargé de la mise en uvre de la directive. Les structures assurant lévaluation et lautorisation des projets varient considérablement - allant de comités uniques (autorités compétentes) chargés de lévaluation et de lautorisation de tous les projets dans lÉtat membre à des structures régionales, en passant par des comités déthique locaux qui évaluent uniquement des projets locaux, ou dans le cadre dun établissement unique.
La mise en uvre des structures chargées du bien-être des animaux et des comités nationaux pour la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques a été un succès, bien quelle dépende des ressources disponibles
Les structures chargées du bien-être des animaux sont considérées comme une avancée très positive pour améliorer le bien-être des animaux et la science. Leurs contributions ont mis en évidence limportance dappliquer les trois «R» à tous les animaux, quils soient utilisés, élevés ou détenus en réserve. Les structures chargées du bien-être des animaux ont amélioré la communication entre le personnel chargé de lapplication des procédures et celui chargé du soin des animaux.
Les exigences en matière de niveau détudes et de formation continuent de varier selon les États membres même si certains processus simplifiés ont été mis en place pour faciliter la circulation des scientifiques. Plusieurs États membres ont indiqué mener actuellement des activités en vue daméliorer loffre de formation. Malgré la diversité des formations, aucune observation na suggéré que le manque de compétences était un problème.
Les différences entre les procédures de demande dautorisation et dévaluation des projets et les délais dautorisation continuent davoir des répercussions sur lobjectif détablir des conditions de circulation équitables pour les scientifiques dans toute lUE.
Approvisionnement en primates non humains
La directive encourage lutilisation de primates non humains élevés à des fins de recherche issus de la deuxième génération au moins au sein de lUE. Il ressort des rapports de mise en uvre que tous les établissements délevage autorisés dans lUE proposent déjà aujourdhui un approvisionnement composé uniquement danimaux issus de la deuxième génération au moins.
Inspections
Le rapport note que 18 États membres ont effectué davantage dinspections (concernant des utilisateurs, des éleveurs et des fournisseurs) quun tiers du nombre dutilisateurs agréés dans leur État membre par an. Neuf États membres semblent ne pas avoir inspecté un tiers des utilisateurs pour certaines années. Un État membre a effectué moins dinspections au cours de la période 2013-2017.
Cinq États membres ont déclaré navoir effectué aucune inspection inopinée. Malgré cela, la proportion totale dinspections inopinées dans lUE depuis lentrée en vigueur de la directive semble relativement élevée, à savoir environ 40 % des inspections.
Animaux élevés en vue dune utilisation dans des procédures
Pour la première fois dans lUE, le nombre danimaux élevés et mis à mort sans être utilisés dans des procédures a été communiqué pour lannée 2017 (12.597.816 animaux au total). Avec les statistiques annuelles, il permet de déterminer le nombre total danimaux actuellement nécessaires pour soutenir la recherche et les essais dans lUE et constitue un point de référence pour mesurer les efforts immédiats et futurs en vue de réduire lutilisation danimaux.
Résumés non techniques de projets
En vertu de la directive, des résumés non techniques des projets autorisés doivent être publiés afin de veiller à linformation du public concernant lutilisation danimaux vivants.
Au fil du temps, la qualité du contenu sest améliorée et le délai de publication sest réduit grâce aux systèmes informatiques mis en place pour héberger ces résumés non techniques de projets. À compter de 2021, la publication des résumés non techniques de projets devra se faire par lintermédiaire dune base de données centrale de lUE et dans les six mois suivant lautorisation du projet.
En coopération avec les parties prenantes, la Commission a élaboré des documents dorientation consacrés aux concepts clés de la directive, disponibles dans lensemble des 23 langues de lUE. Elle sadresse également aux futurs scientifiques en développant des outils denseignement et de formation axés sur les méthodes alternatives à lutilisation danimaux.
Suivi de la transposition
En tant que gardienne des traités et conformément à son engagement en réponse à linitiative citoyenne européenne «Stop Vivisection», la Commission examine la conformité de la transposition dans la législation nationale. Ainsi, des dialogues structurés (EU Pilot) ont été entamés avec tous les États membres. Si des cas de non-conformité sont constatés, la Commission pourrait lancer de nouvelles procédures dinfraction.